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« Si rien ne change, nous empêcherons aussi les chauffeurs rwandais de travailler sur le sol burundais »

05/05/2013 Commentaires fermés sur « Si rien ne change, nous empêcherons aussi les chauffeurs rwandais de travailler sur le sol burundais »

Ils ont la permission d’exercer leur métier dans l’EAC, y compris au Rwanda. Mais, à Bugarama, ils sont freinés. Car, ils ne versent pas de taxes au trésor public rwandais.

<doc4801|left>Ils sont 40 chauffeurs de taxi dans le transport en commun vers le Rwanda et plus spécialement à Bugarama. Cette localité est située à 20 Km, à partir de Rugombo, dans la province de Cibitoke. Les chauffeurs burundais peuvent prendre leurs clients, burundais et ou rwandais, à partir de Cibitoke et les conduire jusqu’à Bugarama, dans la province de l’ouest au Rwanda. Cependant, pour le retour, ils sont obligés de retourner leurs véhicules vides jusqu’à Ruhwa, à la frontière burundo-rwandaise.

Selon les chauffeurs burundais, il s’agit d’une décision prise par les services de la douane rwandaise. Ces derniers estiment que cette mesure est injuste. « Nous avons l’autorisation de circuler au Rwanda et même l’assurance que nous avons le précise bien », indique C.K., un des chauffeurs. Il fait savoir qu’avant l’adhésion du Burundi et du Rwanda dans l’EAC, ils payaient trimestriellement 50.000 Francs rwandais pour la carte d’entrée et 300 francs rwandais par jour pour le stationnement à Bugarama, puis ils prenaient les clients des deux côtés.

Quand la police rwandaise ou les services de renseignements de ce pays les attrapent avec quelqu’un d’autre dans le véhicule, une amande de 100.000 Francs rwandais leur est imposée, payable sur place, d’après toujours ce conducteur.

Les pertes sont énormes pour lui et ses collègues. Il souligne que quand il fait un seul tour à Bugarama, avec ses 4 clients, il fait rentrer 10.000Fbu en dépensant 3,5 litres d’essence. Un litre d’essence coûtant 2.100 Fbu à Cibitoke. « Quand on est en train de travailler, on a besoin de manger et de boire. Nous ne gagnons presque rien », ajoute, M.K.

Mossi Hakizimana, président du parking Rugombo, accuse le chef de poste de douane rwandais à la frontière Ruhwa : « C’est lui qui nous empêche de travailler pour donner la priorité aux motards. Il fait partie de leur association et a ses propres taxi-motos.» M. Hakizimana indique que son équipe a déjà soumis cette question à l’administration de Cibitoke : « Notre gouverneur nous a promis d’en parler avec les autorités rwandaises. Nous avons attendu longtemps, mais en vain. »

Difficile de se déplacer à partir de Bugarama

Quand les passagers qui sont au Rwanda veulent venir au Burundi, ils se déplacent à moto ou à vélo. Car les taxi-voitures sont chers. De Bugarama à Ruhwa, le taxi est à 3.000 francs rwandais, plus de 6000 Fbu (presque le triple de ce que coûte le trajet Rugombo-Bugarama pour un individu). « J’ai des amis et certains membres de ma famille vivent à Rugombo. Quand j’ai mille francs rwandais, je prends une moto jusqu’à Ruhwa. Sinon, je prends le vélo à 500 Francs rwandais », raconte une Rwandaise de 60 ans. Elle indique que lorsqu’elle a des bagages lourds, elle est obligée de prendre deux motos : une pour elle et une autre pour les bagages.

« Pas question de travailler  chez nous sans payer de taxes »

Pour les motards rwandais, l’autorité rwandaise a raison de refuser à ces chauffeurs burundais de prendre les passagers. « Nous versons 18000 francs rwandais trimestriellement, 50.000 francs rwandais pour renouvellement des permis de conduire et 75.000 francs rwandais comme taxe annuelle. C’est pourquoi les burundais, qui ne paient de taxes, ne peuvent pas prendre nos clients », explique un motard. Il signale qu’une journée de retard sans régulariser toutes les taxes, lui coûte 100. 000 francs rwandais d’amande.

Les taximen rencontrés au Parking de Bugarama nous ont révélé qu’ils n’ont aucun problème avec leurs amis burundais. « Nous entretenons de bonnes relations avec les chauffeurs burundais. Cela nous pose aucun problème, s’ils venaient travailler chez nous », mentionne, Jean d’Amour Ntakirutimana, un chauffeur rwandais.

L’OBR rassure

Les autorités de l’Office Burundais des Recettes (OBR) rencontrées à la frontière Ruhwa, nous ont indiqué qu’ils sont au courant du problème. « Si les choses restent telles qu’elles sont, nous empêcherons aussi les chauffeurs rwandais de travailler sur le sol burundais », précisent-elles.

A ce sujet, le gouverneur de la province Cibitoke, Anselme Nsabimana, se veut optimiste : « Nous comptons organiser des rencontres avec les autorités rwandaises pour faire respecter la libre circulation des biens et des personnes mise en place par le processus de l’intégration régionale. » Nous avons essayé de contacter les services de la douane rwandaise pour connaître leur position, sans succès.

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