Mercredi 11 décembre 2024

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Sensibilisation sur les cancers du col de l’utérus et de la prostate : des enjeux de santé majeurs

06/12/2024 0
Sensibilisation sur les cancers du col de l’utérus et de la prostate : des enjeux de santé majeurs
Depuis février 2024, la clinique des Nations unies au Burundi a lancé une campagne de dépistage pour les cancers du col de l’utérus, du sein et de la prostate.

Dans le cadre de la campagne annuelle « Novembre Bleu » visant à sensibiliser sur les maladies masculines et en particulier le cancer de la prostate, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Burundi a organisé le vendredi 29 novembre 2024 une journée de sensibilisation de son personnel et ses dépendants. Elle était axée sur la prévention et le dépistage des cancers du col de l’utérus et de la prostate. Cette initiative, inscrite dans le plan d’action People 2030, phase 2, témoigne de l’engagement du Pnud par rapport au bien-être et à la santé de son personnel.

Jonas Mfouatie, représentant résident a.i du Pnud au Burundi, a souligné l’importance d’adopter des mesures préventives pour garantir un environnement de travail sain.

Il a déclaré que « c’est dans ce cadre que le bureau du Pnud au Burundi, à travers son plan d’action People 2030 phase 2 dans son domaine d’intervention 9 : Prendre soin de notre personnel, s’est engagé à mettre au cœur de son action la santé et le bien-être de son personnel. Cela se traduit par un environnement de travail sain et des pratiques de travail saines qui portent sur la détection des risques et la prévention des problèmes qui peuvent nuire à la santé de son personnel et avoir un impact négatif sur la performance. »

Le cancer du col de l’utérus : une urgence sanitaire mondiale

Jonas Mfouatie : Le Pnud « s’est engagé à mettre au coeur de son action la santé et le bien-être de son personnel ».

Dans son intervention, Dr Vastine Niyonsenga Toyota, gynécologue-obstétricienne a présenté les enjeux liés au cancer du col de l’utérus. Elle a rappelé qu’à l’échelle mondiale, ce type de cancer est le deuxième plus fréquent chez les femmes. En 2022, environ 660 000 nouveaux cas ont été recensés. Plus de la moitié des femmes touchées en sont décédées.
« Chaque deux minutes, une femme meurt à cause du cancer du col de l’utérus. Au Burundi, il y a eu 1 500 décès en 2019 suite à ce cancer, », a-t-elle précisé.

Dr Niyonsenga a également souligné l’importance de la prévention et de la vaccination contre ce type de cancer particulièrement répandu dans les pays en développement. Elle a affirmé que « C’est le premier cancer qui cause les décès dans les pays en voie de développement. Selon les données de 2022, environ 94 % des 350 000 femmes décédées se retrouvent dans les pays en voie de développement. En soi, c’est un problème majeur de santé publique. »

Elle a également mis en lumière le rôle crucial des hommes dans la lutte contre ce cancer. « Et je suis contente qu’il y ait des hommes ici parce qu’on parle du col. Mais, ce cancer concerne les hommes et les femmes. C’est un cancer qui est en rapport avec l’activité sexuelle. C’est la première infection sexuellement transmissible dans le monde. »

Dr Vastine Niyonsenga Toyota « Chaque deux minutes, une femme meurt à cause du cancer du col de l’utérus ».

Les signes avant-coureurs incluent des saignements après les rapports sexuels, des écoulements vaginaux purulents, des douleurs pelviennes, des troubles digestifs et une perte de poids inexpliquée.

Pour prévenir ce cancer, Dr Niyonsenga a insisté sur l’importance de la vaccination et du dépistage régulier. « Cette prévention va consister à la vaccination et au dépistage. On sait que dans le monde actuellement, il n’y aurait que 13 % des filles qui seraient vaccinées. », fait-elle savoir.
Elle a appelé les gens à un engagement collectif pour éradiquer cette maladie.
« Engageons-nous tous aujourd’hui pour une génération sans cancer du col de l’utérus demain. »

Le cancer de la prostate : une maladie insidieuse

Dr Révérien Ndayirorere, chirurgien, a fait une présentation sur le cancer de la prostate. Il a souligné qu’il s’agit d’une pathologie fréquente chez les hommes vieillissants. Bien que rare avant 50 ans, le risque augmente considérablement avec l’âge. « À partir de 50 ans, normalement, si vous n’avez pas d’antécédents familiaux, on peut avoir 30 %. Et si vous avez la chance d’atteindre 100 ans, le risque d’avoir ce cancer est de 100 %. Mais, sachez que plus vous avancez en âge, plus le cancer devient moins agressif ! », a-t-il expliqué.

Le cancer de la prostate est souvent asymptomatique à ses débuts. Ce qui rend le dépistage crucial. Dr Ndayirorere a souligné que « normalement, il est asymptomatique quand il est au premier stade. C’est pourquoi il faut faire du dépistage quand vous avez des indications de faire du dépistage. »

Dr Ndayirorere a également mis en évidence les facteurs de risque notamment les antécédents familiaux, les hormones masculines (androgènes) et les régimes alimentaires riches en graisses animales. Il a noté que les hommes noirs vivant en Occident sont plus à risque probablement en raison des changements alimentaires et du mode de vie.

Une petite étude menée entre 2022 et 2023 au Burundi a révélé que 48,70 % des patients consultaient à un stade avancé. Ce qui illustre la nécessité des campagnes de dépistage précoce. « Peut-être que ce chiffre montre qu’il y a une idée de faire une campagne pour inciter les gens à faire un dépistage de la prostate précoce. » a-t-il insisté.

Depuis février 2024, la clinique des Nations unies au Burundi a lancé une campagne de dépistage pour les cancers du col de l’utérus, du sein et de la prostate. Cette initiative vise à sensibiliser le grand public et à promouvoir un accès précoce aux soins.

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