Il participait aussi à nouvelle exposition « Mise à nu » à l’IFB, du 9 novembre au 3 décembre. Rencontre avec ces artistes qui, entre passion et réalités de la vie, nous peignent un quotidien tissé comme une toile aux multiples couleurs.
<doc2357|left>Diya n’a que huit ans quand il commence à dessiner. Par soucis de compétition avec ses copains de classe, le jeune Congolais (RDC) rivalise de talent pour savoir qui dessine le mieux : « J’ai commencé à dessiner tout et rien me servant de l’encyclopédie pour illustrer mes modèles », se souvient l’artiste.
Un beau jour, le professeur de classe invite les élèves à un concours de dessin. Diya ne se fait pas prier et y met tout son cœur. Son dessin représentait un chevalier du moyen-âge, lance à la main, éperonnant un étalon avec fière allure. Le professeur, subjugué, lui conseille à huit-clos de se tourner vers les beaux-arts : « A ce moment là je n’y ai pas prêté attention », confesse le peintre.
Plus tard, après des complications au secondaire, sa famille l’oriente à Gitega, à l’école technique secondaire d’art. Choix très judicieux car entre la peinture et la céramique, Diya est aux anges. Il trouve à nouveau ses marques et « sa place ».
Avec d’autres peintres, il bénéficié d’une formation avec Giovanni Boccia : « C’était géniale car on a quitté l’art classique pour épouser l’art contemporain », se réjouit l’artiste tout sourire sur son rite d’initiation. Son inspiration est diverse et variée pour ce chrétien, croyant fervent qui prie souvent avant de tenir un pinceau à la main : « Pour que l’inspiration divine me touche » ajoute-il.
<doc2358|right>Parmi ses influences, le style qui l’aura particulièrement retenu est celui de Edson Magule Wango, un peintre mozambicain du collectif Maoni aussi : « il m’impressionne. Je n’ai pas honte d’avouer que je lui ai piqué pas mal de truc car sa technique est libre, rattachée à aucun canon ou critère. »
Pour Mise à nu, « Radio rusaku », un tableau qui dévoile la personnalité de ces gens avec une seule passion dans la vie : « parler des autres en bien ou en mal mais surtout en mal » , note Diya.
Ses futurs projets sont la participation à la biennale des arts qui se déroulera en avril 2012, à Bujumbura. Mais aussi le prochain thème du collectif Maoni « Au fil du temps » inspiré par les cinquante ans d’indépendance du Burundi.