La classe politique burundaise apprécie différemment la semaine dédiée aux combattants au sein du parti au pouvoir. Le secrétaire général du Cndd-Fdd, Evariste Ndayishimiye, chante des héros.
«Ils ont tout sacrifié. Ils ont payé de leur personne pour la démocratie, la dignité du peuple, l’indépendance de la magistrature et la répartition équitable des ressources», a-t-il déclaré lundi 12 novembre, journée marquant le lancement de cette semaine. C’était à Musenyi en commune Mpanda de la province Bubanza dans un cimetière des combattants du Cndd-Fdd.
Le sacrifice des personnes qui y reposent n’a pas été vain. La démocratie est désormais une réalité dans le pays et le peuple jouit pleinement de ses droits. Des clivages basés sur les ethnies Hutu-Tutsi ont été dépassés.
M. Ndayishimiye affirme que le combat pour la démocratie s’est terminé. Ils font désormais face à la faim et la pauvreté. Il appelle tous les Burundais à s’unir pour développer le Burundi.
Tatien Sibomana, membre de la coalition Amizero y’Abarundi, n’y va pas avec le dos de la cuillère : «Cet évènement ne fait que nourrir des divisions parmi les anciens combattants de différents mouvements et les anciens militaires de l’armée régulière». Il ne comprend pas par ailleurs son objectif. «Elle aurait de signification si le Cndd-fdd avait pris le pouvoir par les armes, mais ce n’est pas le cas».
Pour rappel, le mouvement Cndd-Fdd a déposé les armes à la suite de la signature d’un cessez-le-feu en novembre 2003 entre lui et le gouvernement du Burundi.
Pour M. Sibomana, le qualificatif « combattant » suppose tous ceux qui ont pris les armes. Il n’y a pas exclusivement que ceux du parti au pouvoir. Le pays en a connu plusieurs : «Des groupes rebelles, les forces loyalistes, tous ces belligérants déclaraient défendre le peuple».
Cet opposant propose la commémoration plutôt, à la place de cette semaine dédiée au combattant, l’unification de l’armée burundaise. Cette dernière a marqué l’intégration de différents groupes armés dans les corps de défense et de Sécurité.