L’Agence de régulation et de contrôle des assurances ARCA en collaboration avec les sociétés d’assurance et les sociétés de courtage d’assurance ont organisé la 1ère édition de la semaine dédiée à l’assurance. Les activités se sont déroulées à Bujumbura du 28 juillet au 31 juillet sous le thème : « Le rôle socio-économique de l’assurance ».
L’industrie des assurances compte maintenant 17 sociétés d’assurances dont 10 sociétés d’assurances non vie, d’assurances vie et une société composite qui vend les assurances vie et non vie. En 2013, il n’y avait que 6 sociétés d’assurances qui pratiquaient à la fois les activités vie et non vie.
« Le taux de pénétration du secteur des assurances a augmenté passantde 0,77 % en 2016 à 1.04% en 2021. La densité de l’assurance c’est-à-dire, la dépense annuelle moyenne par habitant en produits d’assurances est passée de 3652 FBu en 2016 à 5049 FBu en 2020 », a indiqué Domitien Ndihokubwayo, Ministre des Finances lors de l’ouverture de la semaine dédiée à l’assurance au Burundi.
Les cérémonies d’ouverture de la semaine ont été rehaussées de la présence du Premier Ministre Alain Guillaume Bunyoni. Quelques parlementaires, sept ministres du gouvernement, le Maire de la ville de Bujumbura et les autorités administratives de Bujumbura Mairie, les responsables de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances, ARCA, les patrons des compagnies d’assurances et de sociétés de courtage ainsi que les représentants des différents secteurs d’activités et différentes couches de la population avaient pris part à l’ouverture des travaux.
Selon le ministre des Finances du Budget et de la Planification Economique (en charge des assurances), le Burundi compte, jusqu’à ce jour, 30 sociétés de courtage et 324 mandataires non-salariés qui disposent de cartes professionnelles délivrées par l’ARCA. Pour ce qui est d’autres indicateurs, le secteur des assurances a connu une bonne production car le chiffre d’affaires du secteur des assurances est passé de 36.1 milliards en 2014 à 78 milliards de FBU en 2021, soit une croissance de 42 milliards sur cette période et un taux de croissance annuel moyen de d’environ 12%.
En plus, a-t-il précisé, les prestations des compagnies d’assurances ont augmenté dans l’ensemble où elles ont passé de 15 milliards en 2016 à 31 milliards de FB en 2020 mais également les placements réalisés par les assureurs sont en pleine croissance.
Selon le ministre Ndihokubwayo, malgré l’augmentation de la production en assurance le besoin de couverture d’assurance de la population est toujours criant car une partie très importante de la population ne bénéficie pas encore de couverture d’assurance. Domitien Ndihokubwayo préconise des efforts considérables à consentir par des parties prenantes. Il s’agit notamment de la sensibilisation et le développement des micro-assurances accessibles par la population à faible revenu. Cela permettra, ajoute-t-il, à accroître leur résilience et ne pas tomber dans un cycle de pauvreté.
D’après Alain Guillaume Bunyoni, Premier Ministre de la République du Burundi, la semaine dédiée à l’assurance est une bonne occasion de rapprocher encore davantage les sociétés d’assurance du grand public. Ainsi, il a indiqué que les différentes activités organisées à l’occasion de la semaine allaient permettre aux assureurs de faire connaître leur métier et les produits qu’ils vendent de manière à changer la perception que la population a de l’assurance.
Il a néanmoins déploré l’attitude de certaines sociétés d’assurances qui, au lieu de servir leurs clients en cas de sinistre, engagent des procès. « Nous sommes habitués à des retards de paiement de la couverture d’assurance en cas de sinistre et des procès interminables. Il y a aussi des gens handicapés, mais les sociétés engagent des procès interminables dans des cours et tribunaux. Il faut soigner votre image ».
Des compagnies d’assurances appelées à attirer les souscripteurs
Alain Guillaume Bunyoni a expliqué que la perception des assureurs par les bénéficiaires des services dépend de la qualité des services rendus par les sociétés d’assurances. Il dépend également de la rapidité et la prise en compte des dossiers soumis par les assurés aux assureurs.
Il a appelé les Burundais, les commerçants et hommes d’affaires à faire assurer leurs biens et leurs familles. « Vous pouvez dire que Dieu voit tout. Oui, car il est Alpha et Omega. Mais il nous a donné de l’intelligence pour discerner le bien du mal. On ne connaît pas l’heure de l’accident et de la mort », a-t-il conclu.
Les assureurs s’expliquent
Lors d’une conférence de presse dans l’après-midi en marge de la journée de l’assurance, Gahungu Rénovat, Président de l’Association des Assureurs du Burundi, ASSUR a donné son avis face aux soucis des souscripteurs quant à la lenteur du paiement des indemnités par les compagnies d’assurances. Il explique que les retards de paiement des indemnités sont dus à deux causes :
Primo, certaines compagnies n’honorent pas leurs engagements très systématiquement et rapidement. Si la responsabilité des retards tombe sur les sociétés d’assurances, dit-il, l’association se mobilise. « On essaie de faire des recommandations au niveau de l’association lorsque nous tenons des réunions. Nous ne cessons d’appeler les sociétés à indemniser et accompagner les victimes. », indique-t-il. En cas de refus, l’ARCA, Agence de régulations et contrôle des assurances s’implique pour prendre des mesures contraignantes.
Secundo, le Président de l’Association des Assureurs évoque le processus en justice pour établir les responsabilités en cas d’accident. « Si deux personnes se cognent dans un boulevard, on appelle la police pour faire le constat. Il va falloir une à deux semaines pour transmettre le dossier au parquet. Ce dernier établit des responsabilités Ce processus peut prendre un ou deux mois. Pendant ce temps-là, les propriétaires encaissent des pertes ce qui engendre des frustrations ».
Cet aspect, fait-il savoir, est ignoré par les assurés. Si les indemnités tardent, les assurés jettent la responsabilité à l’assureur alors que c’est le processus en justice qui traîne. « Les compagnies d’assurances doivent attendre la décision de la justice pour pouvoir indemniser les victimes d’un dommage », a précisé Renovat Gahungu.
Malgré ces plaintes, Gahungu Rénovat tranquillise. Pour lui, les compagnies d’assurances sont là pour indemniser les victimes et remettre en l’état les biens qui ont subi des dommages le cas échéant.
Tous à l’assurance
Outre les stands d’exposition des produits d’assurances sur le Boulevard de l’Indépendance, des panels et exposés ont été organisés à l’hôtel (au Restaurant) la Détente dans le cadre de la semaine dédiée à l’assurance. Le premier exposé a porté sur le rôle socio-économique de l’assurance, présenté par le Pr. Rédempteur NTAWIRATSA, Professeur à l’Université du Burundi.
Le deuxième exposé concernait les missions de l’agence de régulation et de contrôle des assurances, ARCA. Il a été présenté Par Ir. Kévin Rwasa, chef de la Cellule des Statistiques et des Analyses Economiques. Pour lui, l’ARCA a pour missions de délivrer et retirer, le cas échéant, les agréments, effectuer les contrôles sur pièces et sur place et contrôler la couverture des engagements et la solvabilité des compagnies. Elle instruit également les litiges nés entres les acteurs du marché et vise les contrats, les tarifs et les documents commerciaux. Elle appuie toute initiative visant la formation et le renforcement des capacités et enfin produit le rapport annuel du secteur des assurances.
Le troisième exposé a porté sur des produits d’assurances. Il a été présenté conjointement par Monsieur Léonard Nkurunziza (Directeur Administratif et Financier chez SOCAR Vie) sur les produits d’assurance Vie et Madame Violette Ndayisenga (Directeur Commercial chez SOGEAR) sur les produits d’assurance Non Vie. Ils sont revenus sur des définitions utiles et les différents produits offerts.
Selon eux, l’assurance est une opération par laquelle une personne (Assureur) s’engage à réaliser une prestation, dans le cadre d’un contrat d’assurance, au profit d’un autre individu (Assuré, bénéficiaire ou tiers) lors de la survenance d’un risque moyennant le paiement d’une prime ou cotisation.
Un assuré contracte une assurance pour se prémunir contre des événements dommageables (maladie, incendie, vol, décès etc) ou contre les risques causés par ses objets ou ses actes(automobile, habitation, Métier etc.). En contrepartie de la prestation probable et future par l’Assureur, l’Assuré lui verse une prime ou une cotisation.
Ils ont précisé que le secteur des assurances au Burundi atteint un niveau appréciable du point de vue « Cadre légal de travail et présence d’un Régulateur actif ». C’est pourquoi ils ont encouragé toute personne résidente au Burundi d’être sensible au rôle et à la situation actuelle des services d’assurance afin d’y adhérer, chacun au produit qui lui est indispensable et abordable.
Les activités marquant la semaine dédiée à l’assurance ont connu l’organisation d’un tournoi de basketball sponsorisé par l’ARCA et les compagnies d’assurances et organisé en collaboration avec la Fédération de Basketball du Burundi. Elles se sont justement clôturées par une finale qui a opposé les équipes REMESHA BBC et GYMKCANA sur le terrain dit « Département » dimanche, 31 juillet 2022.
L’équipe Remesha s’est imposée face à Gymkcana à 63 points contre 50, devenant à cet effet championne pour la première fois. Remesha BBC est rentrée avec une coupe et une enveloppe de 3 millions de FBU tandis que Gymkhana a empoché 2 millions de FBU. Les autres équipes perdantes des ½ finales, URUNANI et DYNAMO, ont reçu chacune 1 million de FBU.
Tatien Sibomana, Secrétaire Exécutif Permanent de l’association des assureurs, ASSUR, et président du comité d’organisation des activités de la semaine des assurances a salué une semaine de l’assurance réussie. « Nous avons été soutenus par le gouvernement à travers l’ARCA. Les cérémonies ont été rehaussées par le Premier Ministre accompagné par 7 ministres de son gouvernement. Nous sommes confiants que les Burundais sont mobilisés pour souscrire à l’assurance. »
« …Il va falloir une à deux semaines pour transmettre le dossier au parquet. Ce dernier établit des responsabilités Ce processus peut prendre un ou deux mois. Pendant ce temps-là, les propriétaires encaissent des pertes ce qui engendre des frustrations.. » !
C’est cette procédure qu’il faut revoir ! Inspirez-vous de ce qui se passe ailleurs ! Pourquoi envoyer le dossier au parquet ? Créer des feuillets de déclaration conjointe par exemple entre celui qui a causé l’accident et celui qui l’a subi. Puis les experts des assurances arbitrent. Si un assuré a sa maison qui brûle, c’est l’expert de l’assurance qui en vérifie les causes en tenant compte des erreurs éventuelles du propriétaire (entretien insuffisant, négligence,…). Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !
Correction : pourquoi ne pas faire simple au lieu de ces complications !