Ce vendredi, le 11 mai, l’ancien député Manassé Nzobonimpa a déclaré que le complot visant à assassiner Mohamed Rukara existait depuis 2008. Il serait sur une longue liste de personnes qui dénoncent tout ce qui ne va pas au Burundi.
« Je l’avais prévenu depuis longtemps qu’il existait un complot d’assassinat contre lui », déclare M. Nzobonimpa. Selon lui, Mohammed Rukara était au courant qu’on cherchait à le tuer : « Il avait alors renforcé sa sécurité, comme je le lui avais conseillé », indique-t-il. Selon toujours cet ex-député de l’Assemblée Nationale de l’Afrique de l’Est, Rukara aurait choisi d’accomplir les volontés du pouvoir, de caresser ce dernier dans le sens du poil, pour sauver sa peau momentanément. Mais M. Nzobonimpa n’est pas étonné par ce plan qui ne vise pas uniquement Mohammed Rukara. Il y aurait, souligne-t-il, également Pasteur Mpawenayo, Hussein Radjabu ainsi que lui-même car il détiendrait plusieurs informations à propos du Conseil des sages élargi du parti au pouvoir. D’après lui, ce plan viserait à éliminer physiquement ceux qui cherchent à dire tout haut ce qui ne va pas au Burundi. Il prévient donc que d’autres personnes seraient aussi en danger pour les mêmes raisons. « Je lui demande de rester ferme », suggère Manassé Nzobonimpa. Il assure qu’il y aurait actuellement des pressions pesant sur l’Ombudsman le poussant à désavouer son porte-parole, Jérôme Ndiho. « S’il se contredit, il finira quand même par mourir et sa mort ne servira en rien aux Burundais», souligne le membre déchu du Conseil des sages du CNDD-FDD qui craint d’être assassiné n’importe quand. L’ancien député dément les informations selon lesquelles il aurait accusé Mohammed Rukara d’être trempé dans l’affaire des « cahiers de l’Ouganda ». Il atteste qu’il a juste cité l’Ombudsman comme ayant accompagné l’ancien ministre de l’éducation, Saïdi Kibeya, avec Jérémie Ngendakumana, à la compagnie Picfare en Ouganda. Il n’aurait jamais, se justifie-t-il, identifié celui-ci comme ayant apporté de l’argent. Manassé Nzobonimpa demande aux Burundais ainsi qu’à la communauté internationale de soutenir l’Ombudsman car, « si ce dernier meurt subitement il partirait avec beaucoup de secrets .»