Ce constat est du Sahwanya-Frodebu, alors que le parti dresse le bilan de l’action gouvernementale en 2011 : « Une profonde crise de gouvernance politique et démocratique s’est installée. » <doc2790|right>Pour Léonce Ngendakumana, président du parti Sahwanya-Frodebu, un système répressif pour museler l’opposition, la société civile et les médias a caractérisé l’année 2011. En témoigne, indique-t-il, le gouvernement, en violation de l’article 80 de la constitution, s’est doté d’une loi sur les partis politiques qui restreint leurs droits en matière de formation des coalitions. « La politique de détruire les partis d’opposition par la création des ailes dissidentes dites {nyakuri}, afin d’en faire des satellites, s’est intensifiée », a-t-il signalé. Ici, il donne l’exemple des partis FNL (Front National pour la Libération) et l’UPD-Zigamibanga. Il exprime des craintes même pour l’UPRONA. Selon lui, un même scénario se dessine. « Il y a risque de se retrouver dans un monopartisme de fait et par voie de conséquence dans une dictature militaire aveugle », s’inquiète-t-il. D’après le président du part Sahwanya-Frodebu, le processus de réconciliation nationale a été mis à l’épreuve par les incohérences du gouvernement. « Le processus de la Justice transitionnelle ne pourra jamais permettre que la vérité soit connue, encore moins la traduction en justice des auteurs des différents crimes. Cette question doit faire objet de négociations », a-t-il précisé. Selon lui, le mauvais traitement des problèmes liés aux conflits fonciers, en particulier dans les zones de retour intensif des réfugiés, ainsi que dans les régions surpeuplées entraînent une haine sociale et d’autres corollaires. Refus du dialogue et violation des droits de l’homme Le parti Sahwanya-Frodebu note aussi un refus du dialogue et des négociations motivé par la pratique de l’exclusion. Pour Léonce Ngendakumana, il y a eu pour l’année 2011 des arrestations arbitraires, des jugements et emprisonnements abusifs, des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, impunité des crimes, violation des droits sociaux et économiques. Selon lui, la sécurité des citoyens et des étrangers habitant au Burundi a été gravement compromise. « L’année 2011 a été marquée par des troubles internes graves jusqu’au point d’évoquer la présence des groupes terroristes sur le sol burundais. Le risque d’une reprise d’une guerre civile est évident », indique-t-il. « Le programme de reconstruction et de développement économique du pays tel que conçu par le protocole IV de l’Accord d’Arusha est freiné entre autres par la pratique effrénée d’une mauvaise gouvernance économique. Les principaux mécanismes de garantie de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi ont été sabotés, abandonnés ou négligés soit par le gouvernement soit par la Communauté internationale », a-t-il déploré.