Mardi 05 novembre 2024

Santé

Selon les patients, le Centre de santé Rutoki est devenu un mouroir

Accusations : les malades meurent dans le mépris total des infirmiers, les mères accouchent dans les corridors, on attendplus de 5 heures pour être consulté.

Vue du Centre de santé Rutoki ©Iwacu
Vue du Centre de santé Rutoki ©Iwacu

Térence Bigirimana vient de perdre sa femme au Centre de santé (CDS) Rutoki. Il n’en revient pas car, dit-il, c’est à cause de la négligence des infirmiers qu’elle est morte. « Je l’avais amenée à 10h mais jusqu’à 16h, elle gisait toujours sur le ciment sans que personne ne s’en occupe. Je croyais l’avoir laissée dans de bonnes mains mais je me suis trompé sur le personnel. »

La mort de cette femme a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les patients indiquent que cette situation a trop perduré. « Il y a deux jours, ma belle -fille a accouché sur le ciment alors qu’il y a une salle et des tables d’accouchement. C’est par chance si le bébé est aujourd’hui en bonne santé car la mère n’a eu personne pour l’assister », déplore Sylvestre Gasibire.

Tandis que les uns pointent le personnel qui est irresponsable, les autres déclarent que les soins qu’ils reçoivent sont médiocres.

Géraldine Nkenguburundi ne comprend pas, en effet, pourquoi on traite les patients presque de la même façon. « Nous nous demandons si tous les patients souffrent des mêmes maladies car beaucoup reçoivent les paracétamols. »
Contacté pour les reproches formulés par la population, l’infirmière titulaire a signifié qu’elle n’avait pas l’autorisation de ses chefs hiérarchiques. Quant à Dr. Onésphore Nzingirabarya ,médecin chef de district sanitaire de Gitega, il affirme qu’il n’a pas encore reçu de rapport. Toutefois, il promet qu’il va visiter les lieux pour s’enquérir de la situation.

Notons que le Centre de santé Rutoki est situé en zone Mungwa dans le District sanitaire de Gitega.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Gahanuzi

    Cette incident me rappelle ce qui m’est arrivé sur ce Centre de Santé de Rutoki en 1998. Mon petit frère était à l’agonie. Arrivé là vers 14h, nous y avons trouvé une infirmière du nom de Scolastique. Il nous a dit: » Naho yoba ari mawe agarutse sinomuvura (Même si c’est ma regretté mère qui revienne, je ne peux pas la traiter) ». Elle a fermé la porte et elle est partie en toute tranquillité. Mon père l’a approché humblement et elle lui a donné rendez-vous à son domicile sise au Village de Nyarunazi (à peu près 6 km de là). Arrivé à son domicile, elle lui a consulté et a ouvert son sac à main où elle avait caché les compliments qu’elle nous a donné. Malheureusement, ces médicaments n’ont pas produit d’effets. C’est un sorcier du village de Gihiza qu’il l’a soigné avec la magie traditionnelle. Il souffrait d’Ibihago.

  2. Nsengiyumva Innocent

    Lettre ouverte aux responsables de ce centre de santé et à tout ceux qui ont accès à lire cette lettre

    Chers camarades et hommes et femmes qui constituent le personel dans ce centre,
    Je me permets de vous écrire vous anonçant que que je connais ce centre de santé et le service que ce personel offre car je viens du même lieu. Le service est médiocre, plus médiocre et plus médiocre. Je ne doute pas que si le personel n’est plus motivé à faire leurs devoirs, nous habitants du dudit lieu vont écrire au Ministre de la santé pour changer tout le personel et si possible il ya, pour les chasser de la profession; rapelez-vous qu’il ya tant de monde qui n’est pas embauché et qui a le zèle de travailler. Que ce qui s’est passé avec la femme de Thérence soit une dernière leçcon pour vous.
    Signé, Innocent Nsengiyumva, Jesuite de la Compagnie de Jésus

  3. lecteur14

    Au Burundi il y a une culture de mépris, des gens pensant qu’ils sont intellectuels méprisent les autres citoyens y jusqu’à les laisser mourir alors qu’ils devaient les sauver.
    En plus la formation du personnel infirmier est discutable, 2 ans après 10è et hop on consulte, on prescrit des médocs, etc

    • Straigt

      Vrai, deux ou trois ans apres la 10 e pour consulter… et pourtant des docteurs qualifies sont dans la rue. Cette histoire de vouloir tout politiser n’est pas bonne nouvelle, J’ai ete embauche a cause de mon parti point trait!
      Ou sont les deputes de Gitega, l’administration de Gitega? Le Dr. Onesphore semble n’est pas renseigne sur ce qui se passe dans son district, desinteresse… pourquoi les elus se taisent dans toutes les langues? Veuillez convoquer la ministre de la sante chers elus.

  4. nzitonda

    Si umushahara muto canke amasomo make atuma aba infimier(e)s bafata nabi abarwayi , eka n aba docteurs ni ingeso mbi canke inrwara abakozi bafise mu Burundi bwacu. Aho ugiye gusaba service hose bakwakira n akagaye nk uko umengo wewe usaba ijambo nta murimo ufise ujejwe.
    Mu ma banques baragerageza kwakira neza abantu ariko na bone ni nko ku gitsure. Ubuyobozi be n uburongozi bubi ni bwo butuma imirimo yose igenda igoyagoya, ariko kwa muganga bari bakwiye kuhitwaririka abantu bakareka kurwa aho bokiriye. Ndahojeje iyo miryango yahaburiye.

  5. Atm

    Burundi, peut-etre tu n’es pas burundais,sinon tu connaitrais la realite. Si au Burundi les infirmiers se mefient des patients, ce n’est pas parce qu’ils sont mal payes, mais il faut chercher ailleurs les raisons. Tenez! Un nouveau infimier A3 (deux ans apres la 10e) touche un salaire mensuel net (sans compter les les seminaires presque quotidiens ou il recoit plus de son salaire net) superieur au double du salaire d’un nouveau licencie acheve (10e+3ans+4ans+defense du travail de fin d’etudes universitaires) cad plus de 285.000Fbu alors que ce dernier ne recoit qu’aux environs de 143.000Fbu. Effectivement, vue le cout de la vie, le salaire de 285000Fbu n’est pas aussi suffisant, mais si tu compare les deux et leurs niveaux d’etudes, ces infirmiers ne seraient pas les premiers a faire mal leur travail. Mais en general, la province sanitaire de Gitega les patients ne sont pas bien traites vu car cela se reproduit souvent a l’hopital provincial de Gitega qui devrait etre un model.

  6. popo

    Gloire à son excellence qui a décrété les soins gratuits sans comprendre qu’un hôpital et un centre de santé ça ne fonctionne pas si tu ne budgétises pas l’achat de matériel, l’achat de médicaments, la formation du personnel et un salaire …. A quoi bon aller se faire soigner gratuitement dans un bâtiment abandonné par l’Etat …. Mais les moutons s’en prendront au personnel au lieu de réfléchir à qui est la responsabilité de l’effondrement des soins de santé … mais rassurez vous, vos députés et son excellence vont se faire soigner à l’étranger …. Ils ont tellement confiance dans les soins burundais.
    Tout dignitaire qui envoie ses enfants étudier à l’étranger et va e faire soigner ailleurs devrait être condamné pour trahison et manque de patriotisme … comment peut il représenter le pays, être payé pour le « développer » et ne pas le soutenir ….
    Moutons, Bonsoir !

    • Burundi

      Wavuga ntuvura mwene wacu,mais pour t’expliquer je te donne ce lien et tu vas voir la réalité de notre pays.Cette fois c’est pas Faustin Ndikumana(Parcem) ou Gabriel Rufyiri qui le dit.
      Comme introduction on dit: »En un mois, un salarié au Burundi gagne 99.75% de moins qu’un salarié en Norvège. Il devra alors travailler 34,2 années (411,9 mois) pour gagner l’équivalent d’un mois de salaire en Norvège. Des chiffres à donner le vertige, bien que le niveau de vie soit également très variable en fonction des régions et des pays du globe. Je vous invite à découvrir ci-dessous! »
      http://unedemoiselleparmitantdautres.wordpress.com/2014/02/06/classement-mondial-des-salaires-moyens-par-pays-et-augmentations-salariales-en-2014/

      • lecteur14

        C’est insensé de comparer les salaires du Burundi aux ceux de la Norvège car les niveaux de vie sont incomparable dans ces pays. Et aussi l’un est presque le plus pauvre du monde et l’autre…
        Ces deux infirmièr(e)s ne ne s’occupe pas des patients à cause des salaires, ces gens ne sont pas morts quand les infirmièrs étaient en grève il me semble. Au Burundi il y a une culture de mépris, des gens pensant qu’ils sont intellectuels méprisent les autres citoyens y jusqu’à les laisser mourir alors qu’ils devaient les sauver.
        En plus la formation du personnel infirmier est discutable, 2 ans après 10è et hop on consulte, on prescrit des médocs, etc .

    • Nibarize

      La campagne électorale approche, et vous verrez que la gratuité de la scolarité et des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes qui viennent pour l’accouchement ne sera pas le premier slogan des réalisations du pouvoir DD; et le peuple applaudira. Qui pourra nous (ou peut-être lui) ouvrir les yeux et les oreilles pour voir et entendre? Du chemin encore à faire!

    • Kanure

      Popo, vous avez tout à fait raison, si aucun dirigeant du Burundi n’envoie son enfant à l’école fondamentale (fyondamentale), si aucun ne se fait pas soigner au Burundi c’est qu’il sait très bien que le système qu’ils ont mis en place eux-mêmes est médiocre. Malheureusement nos pauvres paysans paysannes ne savent pas remarquer cette triste réalité. Combien d’enfants des dirigeants fréquentent l’université publique de Bujumbura ou se font soigner au Prince Régent Charles?
      Prenons l’exemple d’un pays que beaucoup de Burundais connaissent: les enfants du roi étudient dans des écoles en Belgique avec les autres enfants.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 2 712 users online