1432 accidents routiers ont été recensés par la police spéciale de roulage, ces six derniers mois, en mairie de Bujumbura. L’excès de vitesse est l’une des principales causes, selon les associations des transporteurs. La police se dit préoccupée.
« Ces derniers temps, les accidents routiers se multiplient en mairie de Bujumbura. Et ils emportent plusieurs vies humaines », se lamente N.B., un conducteur de véhicule, habitant dans la zone Bwiza. Les causes étant l’excès de vitesse, le non-respect des panneaux de signalisation et la violation des feux tricolores.
Même constat chez l’Observatoire de la sécurité routière. Il lie cette situation à l’état pitoyable de la voirie urbaine. « Plusieurs endroits de la voirie urbaine sont jonchés de nids de poule qui gênent la circulation. Certains usagers empruntent même le trottoir réservé aux piétons», décrit Nixon Habonimana, son représentant légal. A plusieurs endroits, il n’y a plus d’asphalte et les conducteurs peinent à céder le passage. Ce qui occasionne des accidents. Il dénonce la négligence des autorités en charge de leur entretien : « Le mauvais état des routes ne date pas d’hier. C’est une situation qui se dégrade au jour le jour sous l’œil complaisant des autorités de la mairie de Bujumbura.»
Le mauvais état des véhicules figure aussi parmi les causes. Et de dénoncer du deux poids deux mesures dans l’octroi du contrôle technique. « Il s’observe un désordre dans ce domaine. Ce sont les véhicules des privés qui sont le plus concerné. Ceux de l’Etat sont rarement soumis à cet exercice. »
Une application stricte de la loi.
Des cas d’indiscipline routière s’observent également. M. Habonimana évoque les cas d’ivresse au volant, surtout pendant les week-ends, d’écouteurs dans les oreilles et de téléphones portables au volant, le refus de priorité, le mauvais chargement, etc.
Ce défenseur des droits humains parle aussi des cyclistes qui circulent dans les principales voies routières sans assurance. « Pourtant, la loi l’exige ».
Il les accuse d’être à l’origine de plusieurs accidents. « Suite à l’insuffisance des moyens de contrôle, certains conducteurs ou transporteurs se la coulent douce. Que la loi soit strictement appliquée », plaide Jadot Nzitunga, président de l’Associations des motards et taximen du Burundi (Amotabu). Son organisation a déjà entamé la vulgarisation du code routier à l’endroit de tous ses membres. Il salue la mesure prise par le ministère de la Sécurité publique de retirer temporairement ou définitivement le permis de conduire aux conducteurs qui se méconduisent.
Roger Bankibigwira, commandant de la Police spéciale de roulage (PSR), reconnaît l’existence de cette problématique en mairie de Bujumbura. Il promet des solutions dans les meilleurs délais : « Notre service est à l’œuvre pour diminuer et prévenir ces accidents. »
Des mesures préventives et correctionnelles
« Il faut des sanctions sévères contre ceux qui auront outrepassé le code de la route. Tolérance zéro sur les routes », insiste M. Habonimana, représentant légal de l’Observatoire de la sécurité routière. Pour lui, il est temps de prendre des mesures de prévention et de répression des accidents routiers. Il demande aux associations des transporteurs de sensibiliser leurs membres sur le respect et l’application stricte du code routier.
Quant au commandant de la PSR, il n’y va pas par quatre chemins : « Nous allons prendre des sanctions à l’endroit des récalcitrants et des récidivistes. » Et de promettre que des séances de vulgarisation des textes de loi en rapport avec la sécurité routière vont être multipliées. Cet officier de la police reconnaît l’insuffisance du matériel adapté de contrôle tel que les radars de contrôle de vitesse.
Il se réjouit de l’existence de l’alcotest aujourd’hui fonctionnel. Et d’annoncer une mesure préventive : « Nous comptons faire des déviations pour les véhicules poids lourds dans la ville de Bujumbura. » Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des transporteurs du Burundi (Atrabu), soutient cette mesure. Face à l’inexpérience des conducteurs, son organisation envisage la création d’un centre de formation et de recyclage des conducteurs en cours d’emploi. Une formation qui se soldera par l’octroi d’une carte d’accès au métier des transporteurs.
Cette organisation prévoit, en outre, une autre formation des piétons et dans les établissements scolaires sur les panneaux de signalisation. Au gouvernement, il suggère la construction des infrastructures routières adaptées aux standards internationaux et des arrêts de bus bien aménagés.