Six personnes sur le point de dévaliser la banque Interbank de Ngozi ont été appréhendées par la police burundaise. C’était dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 mai. Le porte-parole de la police est satisfait de cette prise et demande la collaboration de tout un chacun pour venir à bout de ces bandes organisées.
L’opération s’est déroulée vers minuit au centre ville de Ngozi où des policiers ont arrêté deux Burundais (Un certain Godefroid et un autre du nom de Gervais) et quatre Tanzaniens à bord de deux véhicules, l’un de type Carina ainsi qu’un Rav 4.
Des sources proches de la police affirment que ces bandits sont arrivés à Ngozi jeudi 23 mai 2013. Ils auraient ensuite pris des chambres dans un hôtel de la place. « C’est à partir de cet hôtel que leur opération était commandée par un des voleurs Burundais », révèlent nos sources.
Les mêmes sources indiquent que ces bandits ont contacté un des policiers qui gardent l’Interbank pour le corrompre : « Ils lui ont proposé de l’argent et remis de la drogue pour endormir ses collègues. » Le policier aurait ensuite avertit ses supérieurs qui ont tout de suite monté l’opération pour surprendre ces bandits en flagrant délit.
Une opération bien organisée
Un officier de police a été chargé de filer les deux véhicules des bandits. Ceux-ci s’étaient divisés en deux groupes : Godefroid dans un véhicule et les quatre Tanzaniens dans un autre. Au cours de la filature, confie une autre source de la police, l’officier a été repéré par les bandits. « Ceux-ci ont foncé vers lui et nous avons du intervenir pour éviter que ces voleurs ne prennent le large », confie un policier.
Lors de la saisie, la police a mis la main sur du matériel comme des bonbonnes, des scies à métaux et plus de cinq mille clés, visiblement pour faire sauter tous les verrous de la banque jusqu’au coffre fort. « Il y avait aussi de la drogue, plusieurs carnets de différents établissements bancaires du Burundi, ainsi que des devises étrangères à bord du même véhicule », fait savoir Elie Bizindavyi, le porte-parole de la police.
Lors de l’interrogatoire, l’un des voleurs (un Burundais), propriétaire du véhicule Rav 4, aurait déclaré qu’il se rendait au Rwanda pour s’y faire soigner et a préféré passer la nuit dans la ville de Ngozi. Toutefois, nos sources affirment qu’il n’arrive pas à expliquer comment son Rav 4 s’est retrouvé dans l’opération.
Du déjà vu dans le mode opératoire
Elie Bizindavyi se réjouit de cette opération et affirme que la police était sur les dents depuis que ces bandits ont volé plus de 150 millions de francs burundais dans une banque de Bururi et tué deux veilleurs le 24 avril dernier: « Le mode opératoire rappelle ce qui s’est passé à Bururi car là aussi, les policiers ont été drogués. »
Selon lui, cette prise est intéressante d’autant qu’elle a permis de constater un nouveau type de banditisme : « Il rassemble autant des Burundais que des étrangers qui, de surcroît, utilisent du matériel qui nous était inconnu jusqu’ici. » Le porte-parole de la police en appelle à la conscience de tous les Burundais pour venir à bout de ces bandes organisées. D’après lui, les citoyens doivent comprendre que leur pays n’est pas un dépotoir et dénoncer des suspects.
Quoiqu’il en soit, des zones d’ombre subsistent car certaines sources affirment que les deux Burundais sont connus des services policiers pour avoir été arrêtés à plusieurs reprises, et curieusement relâchés. Elie Bizindavyi indique que le rôle de la police est de constituer des dossiers et de les transmettre au Parquet : « Ce qui se passe après n’est pas de notre ressort. »
