Dimanche 09 mars 2025

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Sécuriser l’avenir agricole : Des foires aux semences

08/03/2025 0
Sécuriser l’avenir agricole : Des foires aux semences
En tout, 5.000 ménages ont bénéficié des semences certifiées à travers les foires pour la saison 2025 B.

Le 27 février 2025, une foire aux semences agricoles s’est tenue en zone Murenda de la commune Makebuko et province de Gitega. Des habitants issus de cinq collines ont bénéficié de semences de haricots certifiées, un appui crucial pour ces agriculteurs vulnérables. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Separef, financé par la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Le projet Separef (Renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire) est un programme de trois ans qui a débuté il y a deux ans. Il vise à renforcer la sécurité alimentaire de la population burundaise face à la crise mondiale, aggravée par le conflit Russie/Ukraine, notamment par l’intensification agricole en augmentant la production et la disponibilité des semences, en particulier dans les zones les plus vulnérables.

Le projet est financé par la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre en partenariat avec la FAO et le Gouvernement du Burundi. Il est implémenté dans les provinces de Rutana, Gitega, Mwaro et Kayanza.

Dans l’optique d’appuyer les ménages agricoles vulnérables pour recouvrer la résilience afin de faire face aux différents chocs, une partie des fonds sert à organiser des foires aux semences avec le système de coupons. La mise en place des marchés de foires aux intrants agricoles permettra aux bénéficiaires cibles d’améliorer l’accès aux semences en vue d’améliorer, à terme, leur sécurité alimentaire et leur état nutritionnel.

Dans ce cadre, à Makebuko, chaque ménage des 625 ciblés au total a bénéficié de 15 kg de semences de haricot certifiées. Les semences sont fournies par des multiplicateurs de semences sélectionnés, choisis pour leur expertise dans la production de semences de haute qualité. Ces semences ont été distribuées aux populations vulnérables ciblées sur base de critères tels que : (i) des ménages producteurs dont les cultures ont été affectées par les aléas climatiques (déficit hydrique, pluies torrentielles et maladies et ravageurs), (ii) des femmes chefs de ménages productrices de semences regroupées ou non dans les associations/coopératives, (iii) des ménages des peuples autochtones ayant accès à la terre et (iv) des rapatriés récents et des retournés qui s’installent dans leurs propriétés d’origine.

La FAO, en tant qu’agence de mise en œuvre de ce projet, a souligné que l’objectif principal de cette initiative était de renforcer la sécurité alimentaire des communautés vulnérables et d’augmenter leur production agricole. Selon Appolinaire Masuguru, assistant du représentant chargé du programme à la FAO au Burundi : « En donnant ces semences, nous espérons qu’elles répondront aux besoins des bénéficiaires. Grâce à des semences de qualité, ils pourront augmenter leur production et ainsi assurer la sécurité́ alimentaire »

Pascal Yembiline ; « puisque l’agriculture fait partie des grandes priorités du gouvernement burundais, donc notre appui est tout à fait naturel ».

Pascal Yembiline, représentant pays de la BAD au Burundi, a exprimé la satisfaction de son organisation face à l’impact positif de ce programme. « La Banque africaine de développement fait de l’agriculture une priorité pour le développement en Afrique. Nous soutenons de nombreux projets agricoles sur le continent, en partenariat avec des organismes comme la FAO. Ce projet vise à répondre à un besoin urgent et à soutenir les producteurs locaux dans des situations difficiles », a-t-il indiqué.

La BAD, par son financement, a permis aux producteurs de bénéficier de ces semences certifiées sans qu’ils aient à supporter des coûts élevés. Ces semences de qualité supérieure permettent aux bénéficiaires de surmonter les défis auxquels ils sont confrontés, comme l’insuffisance des récoltes due à l’utilisation de semences de mauvaise qualité dans le passé. « Quand je suis arrivé sur le terrain, j’ai vu que ce projet répondait réellement aux besoins des producteurs », a ajouté Pascal Yembiline.

Des semences certifiées, produites par des organisations de producteurs et des multiplicateurs privés, ont été partiellement vendues lors des foires aux semences agricoles organisées pour leur promotion. Ces foires ont débuté le lundi 18 février 2025 pour se clôturer le 28 février 2025, elles ont au total touché 5 000 agriculteurs vulnérables identifiés dans les zones d’intervention du projet, à savoir les provinces de Rutana, Mwaro, Gitega et Kayanza.

Les bénéficiaires ont exprimé leur gratitude et leur optimisme quant à l’impact de ce projet. Emmanuel Minani, un agriculteur de la commune Makebuko, a déclaré que : « Grâce à ces semences de haricots de meilleure qualité, nous espérons obtenir une bonne récolte. L’argent que j’aurais dépensé pour acheter ces semences, je vais l’investir dans l’achat des fertilisants pour améliorer davantage ma production. »

Patricia Bampera, une autre bénéficiaire, s’est réjouie que : « Avant, nous cultivions des semences non certifiées, et les récoltes n’étaient pas très bonnes. Mais grâce à ces semences sélectionnées, nous espérons avoir une meilleure production, avec suffisamment de récoltes pour nourrir nos familles et vendre le surplus afin de subvenir à d’autres besoins. »

Les semences certifiées ont permis de restaurer l’espoir parmi les agriculteurs, qui avaient été confrontés à de multiples défis liés aux conditions climatiques défavorables. En effet, au Burundi, les aléas climatiques ont gravement affecté les rendements agricoles ces dernières années. Ce qui a mis en péril la sécurité alimentaire de nombreuses familles.

Le rôle prépondérant des multiplicateurs de semences

Les multiplicateurs de semences ont joué un rôle clé dans la réussite de cette initiative. Proposés par les bureaux provinciaux de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’élevage (BPEAE) et validés par l’Office national de contrôle et de certification des semences (ONCCS), ces producteurs sont responsables de la production tandis que le contrôle et la certification des semences utilisées dans ce projet sont assurés par l’ONCCS. Leur expertise garantit que les semences sont de haute qualité et adaptées aux besoins des agriculteurs locaux.

Concilie Girukwishaka, une multiplicatrice de semences sélectionnées, a exprimé sa gratitude envers la FAO et ses partenaires pour l’opportunité d’avoir pu produire des semences de qualité. « Les semences que les cultivateurs achetaient auparavant sur le marché étaient souvent de mauvaise qualité, mélangées et peu efficaces. Grâce à la FAO, nous avons pu produire des semences certifiées. Cela a changé la vie de nombreux agriculteurs », a-t-elle affirmé.
Les multiplicateurs de semences travaillent en étroite collaboration avec les autorités locales pour garantir que seules les semences de la plus haute qualité sont distribuées aux bénéficiaires. Cette collaboration est essentielle pour assurer la durabilité des cultures et la résilience des communautés agricoles face aux défis climatiques.

L’agriculture joue un rôle central dans l’économie du Burundi, un pays où environ 90% de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance. La majorité des agriculteurs sont des petits producteurs, souvent vulnérables aux fluctuations climatiques et à l’accès limité aux ressources agricoles de qualité. Dans ce contexte, l’initiative de la FAO et de la BAD est d’autant plus significative, car elle offre une solution directe aux difficultés des producteurs.

Pascal Yembiline, a souligné l’importance de l’agriculture dans le développement économique du pays et le choix du Burundi pour le projet Separef : « Le Burundi est un pays à vocation agricole. Le choix du Burundi pour ce projet est naturel, car l’agriculture fait partie des grandes priorités du gouvernement. Ce projet vise à soutenir cette priorité. »

Le projet Separef est un exemple parfait de collaboration internationale visant à répondre à une crise alimentaire dans un pays vulnérable. La Banque africaine de développement et la FAO travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement du Burundi pour assurer la mise en œuvre efficace du projet et répondre aux besoins immédiats des producteurs agricoles.

Le Burundi a été choisi pour ce projet en raison de son exposition aux phénomènes climatiques extrêmes, comme les sécheresses et les inondations. Ces phénomènes affectent gravement la production agricole et exacerbent l’insécurité alimentaire. L’un des objectifs principaux du projet est d’aider les producteurs à faire face à ces défis en améliorant leur accès à des semences de qualité et en renforçant leurs capacités de production.

Le projet Separef constitue non seulement une réponse aux besoins immédiats des producteurs vulnérables, mais il vise également à renforcer la capacité des producteurs à s’adapter à des conditions climatiques changeantes et à améliorer leur résilience à long terme. Les semences certifiées fournies par la FAO et la BAD devraient permettre aux agriculteurs de produire de manière plus efficace et durable, augmentant ainsi leur sécurité alimentaire et leurs revenus.

Les multiplicateurs de semences et les bénéficiaires eux-mêmes sont d’avis que ce projet a un impact positif sur l’agriculture locale et qu’il contribuera à la croissance économique du pays.

En effet, les semences certifiées permettent non seulement d’améliorer la production agricole, mais aussi de réduire les pertes liées à l’utilisation de semences de mauvaise qualité. Ce qui aura un effet bénéfique sur l’ensemble du secteur agricole du Burundi.

Le projet, soutenu par la FAO, la BAD et le gouvernement burundais, a permis à des milliers de ménages vulnérables de recevoir des semences certifiées de haute qualité leur offrant ainsi une chance d’améliorer leur production agricole.

Cette initiative multinationale de renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire est mise en œuvre dans quatre pays africains : le Burundi, les Comores, la Somalie et le Soudan du Sud.

fao

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