Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Secteur minier : un bilan contesté

20/02/2018 8

Plus de 4 milliards de Fbu ont été collectés au cours de l’année 2017 dans le secteur minier, selon le bilan du ministère de l’Energie et des Mines. L’Olucome dénonce une mauvaise gouvernance dans ce secteur et parle de chiffres peu crédibles.

Côme Manirakiza : «Les recettes totales issues des activités du secteur minier et carrier au cours de l’année 2017 s’élèvent à 4 178 949 103Fbu.»

«Les recettes totales issues des activités du secteur minier et carrier au cours de l’année 2017 s’élèvent à 4 178 949 103Fbu», a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Côme Manirakiza. L’objectif a été atteint à environ 140%, précise-t-il, seuls 3 milliards de Fbu étaient prévus pour l’année 2017. Le ministre Manirakiza l’a annoncé, mercredi 14 février, lors de la présentation du bilan des réalisations de son ministère pour l’exercice 2017.

Dans le cadre de la lutte contre la fraude et l’exploitation illégale des substances minérales, le ministre a indiqué que du matériel utilisé par les fraudeurs a été saisi ainsi que 36 sites miniers exploités illégalement ont été fermés. Il ajoute que 158 personnes qui exploitent d’une manière illégale les minerais ont été arrêtées. Des transporteurs de produits carriers sans autorisation ont été arrêtés et 1 077,4 kg de minerais mixtes saisis.

Cependant, le ministre Manirakiza se félicite qu’il y ait eu la mise en place d’un cadastre minier, une réduction sensible de la fraude et de l’exploitation illégale des mines et carrières ainsi qu’une amélioration du cadre légal et institutionnel.

Quatre permis d’exploitation octroyés

Dans le cadre de l’exploitation industrielle, Côme Manirakiza a indiqué que quatre sociétés ont reçu des permis d’exploitation minière industrielle. Il s’agit de la société Tantalum Mining Company (TAMINCO) pour le coltan et cassitérite sur les périmètres de Kabarore et de Murehe ; la société Burundi Mining Metallurgy International pour le nickel et minerais associés à Musongati ; Rainbow Mining Burundi pour les terres rares à Gakara en province Bujumbura ainsi que Tanganyika Mining Burundi pour l’or et minerais associés dans le périmètre de Cimba en province Cibitoke.

Au cours de cette même année, poursuit le ministre, la direction générale de recherche géologique et du cadastre minier a assuré le suivi de sept sociétés de recherche minière et pétrolière disposant de permis de recherche en cours de validité. Ces sociétés sont : Rainbow Burundi (Terres Rares à Gakara) ; Tanganyika Gold (Or à Mabayi); Ntega Holding (colombo-tantalite et les minerais associés dans le périmètre Runyankezi qui s’étend sur les provinces Ngozi et Kirundo) ; African Mining Limited (or à Muhwazi en province Muyinga) ; CVMR Energy Metals Burundi Surl (Fer-Titane -Vanadium dans le périmètre Mukanda en province Gitega) ; A-Z Petroleum Products Ltd (hydrocarbures dans le lac Tanganyika) et Morgan Mining surl (colombo-tantalite et ses éléments associés ainsi que l’uranium dans le périmètre de Inaruzuru à Bubanza.

Dans le cadre de l’exploitation des mines et carrières, cinq antennes régionales ont été mises en place et sont opérationnelles. Il s’agit de : Est (Ruyigi et Cankuzo), Ouest (Mairie, Bujumbura, Bubanza, Cibitoke), Sud (Bururi, Makamba, Rumonge, Rutana), Nord (Kayanza, Ngozi, Muyinga, Kirundo) et Centre (Gitega, Karusi, Mwaro, Muramvya).

« Ces chiffres sont peu crédibles »

Comme perspectives pour 2018, le ministère de l’Energie et des Mines compte sur l’amélioration du cadre légal et institutionnel en entreprenant une étude sur l’audit fiscal dans le secteur minier et carrier. Il prévoit aussi l’élaboration des ordonnances ministérielles portant sur l’amendement des articles 146 et 151 du Code minier ainsi que la mise en place d’une clef de péréquation de la taxe ad valorem entre l’Etat et la commune sur les activités minières et de carrière y exercées.

Vu l’état d’avancement des travaux de recherche, indique le ministre, trois sociétés de recherche à savoir Ntega Holding, African Mining Limited et CVMR Energy Metals Burundi Surl vont passer à la phase d’exploitation au cours de l’année 2018. Le ministère prévoit aussi une réduction sensible de la fraude et de l’exploitation illégale des mines et carrières et partant une augmentation sensible des recettes issues de l’exportation des minerais.

«A lire ce bilan, l’Olucome ne peut pas croire ces chiffres. Selon nos données et nos sources, il est clair qu’ils sont peu crédibles», relève Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome. Non seulement ils ne reflètent pas la réalité, observe-t-il, mais aussi ils n’apparaissent nulle part dans les caisses de l’Etat. « Lorsque l’on consulte le rapport de la Cour des comptes sur les commentaires du projet de budget général de l’Etat exercice 2018, il est clair que, depuis 2013, le ministère de l’Energie et des Mines n’a jamais versé aucun franc dans le trésor public. Cet argent a peut-être été encaissé, mais pas par le trésor public.» Et de préciser qu’il en est fait mention dans son rapport à la page 19, rubrique 786. «Ces données du ministère sont ainsi contestées par le rapport de la Cour des comptes.»

«L’Olucome a documenté au moins cinq conventions signées dont l’argent va directement sur le compte dépenses communément appelé «Bonnes initiatives» géré par la présidence. En 2013, le montant atteignait 3 milliards de Fbu.»
L’Olucome lance un appel aux autorités afin que règne la transparence dans ce secteur «qui pourra être bénéfique à tout citoyen burundais au lieu de profiter à une poignée de gens, dont certaines hautes autorités.»

Quantité de minerais 3Ts (Etiquetage des minerais) produits au cours de l’année 2017

Quantité de minerais 3Ts exportés au cours de l’année 2017

Quantité de l’Or et de Terres Rares produit et exporté au cours de l’année 2017

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Lièvin

    Nshaka Mumbwire Nka Mineraux 15 Ziva Muburundi?

  2. Jereve

    C’est donc en peu plus de 2 millions de dollars de recettes annuelles (selon la conversion devises sur ce même site). C’est trop maigre et décevant par rapport aux avantages et attentes que le gouvernement a fait miroiter à nos yeux. Espérons que la grosse partie des recettes n’est pas encore comptabilisée.

  3. Gacece

    None birya bigorofa birebire mwagira vyubakwa gute? « System « 

    • Gacece

      @Gacece
      Je ne parle pas « bigorofa »!

  4. Jean

    Aussi longtemps que les contrats d’ exploitation et de vente ne sont pas publics, il serait naif de croire en ce que ce « rapport «  présente.
    -Y’ a-il eu transparence dans l’ octroi des licences d’ exploitation?
    Pourquoi l’ exploitation des richesses du pays soient considérée comme sécret d’ Etat?
    – Pourquoi il n’ y a pas un minimum de transformation de ces minéraux?
    – Il faudra un audit de toute la filière des minéraux exportés par le Burundi.
    Ces dernières années, il a été observé beaucoup d’ irrégularités dans la gestion des resources nationales.

  5. Emmy

    A long way to go.when Rwanda has produced equivalent of $248milliom.
    Exchange in Burundi francs

    • Banza

      Emmy, ushaka kuvuga ivyo m23 yigurishirije?

      • John

        @ Banza, M23 yaragarutse? Duhe agakuru? Baravuga achievement ukavuga akahise?

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