Des salaires insuffisants et la non-assistance sociale font partie des plaintes soulevées par les employés des sociétés de gardiennage lors d’un atelier sur le dialogue social et la résolution pacifique des conflits de travail. Le ministère de la Fonction publique recommande le renforcement du dialogue entre les employés et les employeurs.
« Le ministère de la Fonction publique a reçu plusieurs plaintes des employés des sociétés de gardiennage. Ils dénoncent des salaires bas, le non-versement des cotisations à l’INSS, l’absence des contrats de travail, le manque de soins de santé, les mutations ou licenciements des leaders syndicaux, etc. »
Des propos tenus par Adolphe Banyikwa, assistant du ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi. Selon lui, le problème serait que les employés et les employeurs ne maîtrisent pas le Code de travail.
Il regrette que certains employeurs soient hostiles au syndicalisme dans leurs sociétés : « Ils usent de leurs forces pour étouffer toute tentative de créer un cadre syndical au sein de leurs sociétés ».
Il appelle les employés et les employeurs des sociétés de gardiennage à instaurer un climat de confiance entre eux et mettre en avant le dialogue social : « Vous devriez être des partenaires et non des adversaires ».
Les employés et les employeurs se rejettent le tort
« Les employeurs nous privent l’accès aux règlements d’ordre intérieur des sociétés. L’ignorance de la loi constitue aussi une source de conflit », dit Jean-Bosco Nsabiyumva, syndicaliste dans le secteur de gardiennage.
En plus des salaires bas et de la non-assistance sociale, il indique que les employés travaillent des heures supplémentaires non payées : « Nous travaillons 12 heures voire plus par jour alors que le Code de travail stipule 8 heures ».
Un autre syndicaliste déplore que leurs plaintes soumises auprès du ministère de la Fonction publique ne sont pas réglées. Pour lui, le non-respect du Code de travail est la source de mésentente entre les employés et les employeurs des entreprises de gardiennage.
Pour Elias Minani, représentant d’une société de gardiennage, les contrats avec les employés dépendent de ceux signés avec les clients de la société : « On ne peut pas donner un contrat indéterminé au travailleur alors que nous avons signé un contrat d’un an avec le client. Qu’ils nous comprennent ».
« Les employés savent bien les revenus de nos sociétés. Qu’ils demandent des choses possibles. Parfois, leurs plaintes sont des fardeaux pour les employeurs », renchérit Béatrice Nicitegetse, elle aussi gestionnaire d’une entreprise de gardiennage.
Elle demande aux employés de mettre en avant « l’esprit patriotique comme les Forces de défense et de sécurité » plutôt que viser leurs intérêts individuels.
Pour Tharcisse Gahungu, membre du Comité national de dialogue social (CNDS), avoir un contrat est un droit pour les travailleurs. Il recommande aux entreprises de gardiennage de prioriser le dialogue pour prévenir toute sorte de conflit.