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Sécurité alimentaire : les Pays-Bas prévoient 90 millions d’Euros d’aide durant 4 ans

05/05/2013 Commentaires fermés sur Sécurité alimentaire : les Pays-Bas prévoient 90 millions d’Euros d’aide durant 4 ans

Dr Ben Knapen, ministre néerlandais des Affaires Européennes et de la Coopération Internationale, le déclare, à l’issue d’une visite de 24 heures au Burundi. Il donne les détails de ce programme et dresse le bilan de la coopération entre les deux pays.

<doc4198|right> {Monsieur le ministre, en quoi consiste votre visite ?}

Notre visite est dans la logique de notre coopération bilatérale, entre nos deux pays. Je suis venu constater l’état d’avancement et de mise en application de notre programme commun de développement du secteur de la sécurité. Il a commencé en 2009, pour professionnaliser les corps de défense et de sécurité afin qu’ils soient au service de la population. C’est aussi une occasion de dire au peuple burundais et à ses dirigeants que nous les soutenons dans leurs efforts de développement.

{Concrètement…}

Pour matérialiser notre appui, le Royaume des Pays-Bas a structuré sa coopération dans un autre programme triennal pour le Burundi, qui va de 2012 à 2015. Ce programme met en avant la sécurité alimentaire, pour assurer une bonne production et combattre ainsi la faim dans ce pays. Il s’étend sur d’autres aspects de la vie du pays comme le contrôle de la démographie, la protection des droits de l’Homme et la promotion du genre par la liberté, l’égalité et l’accès pour tous aux avantages civiques.

{Qu’en est-il du coût de ce programme ?}

L’enveloppe, pour les 4 années à venir, est de près de 90 millions d’Euros. Un effort consenti dans un environnement de crise qui n’a pas épargné le continent européen. Le Burundi a en effet été choisi parmi 15 pays du monde, pour continuer à bénéficier de la coopération néerlandaise.

{Quel est votre appréciation de la situation des libertés et droits humains au Burundi ?}

Vous savez, le Burundi vient de sortir d’un long conflit meurtrier. Après la paix, il y a toujours des réussites, mais aussi des moments de balbutiements. Pour aller sur la bonne voie dans la gestion de l’Etat, les responsables doivent faire des sacrifices, effectuer de bons choix pour assurer un rendement efficace.

{Mais on observe des assassinats un peu partout dans le pays…}

Nous avons discuté, avec les autorités burundaises, sur les cas de violations des droits de l’homme et, particulièrement, des exécutions extrajudiciaires commises, l’année dernière. Avec les responsables concernés, nous avons fait le tour de la question et nous pensons qu’il y a des efforts à fournir pour mettre la dignité de l’homme au centre de toute préoccupation. Il est vrai, les institutions politiques sont jeunes au Burundi. Dans ma discussion franche avec le président Pierre Nkurunziza, nous nous sommes convenu qu’il faut faire des efforts supplémentaires.

{Votre pays participe dans la formation des corps de défense et de sécurité depuis 2009. Quel bilan faites-vous trois ans après ?}

Le bilan est satisfaisant. Au cours de ma visite, je suis allé au contact de notre coopération avec le Burundi. A Mudubugu (ouest du pays), au camp de formation des militaires déployés en Somalie, nous avons trouvé de bons instructeurs et de bons militaires en formation. La qualité est plus assurée et les résultats sur le terrain sont impressionnants. Le gouvernement des Pays-Bas salue la mémoire des militaires burundais qui sont morts sur le champ d’honneur en combattant le terrorisme international. La bravoure, la discipline et les victoires des militaires burundais sont reconnus par les experts internationaux en matière militaire.

{Et pour d’autres réalisations ? }

Nous nous sommes aussi rendus dans la province de Muramvya où, comme ailleurs dans le pays, nous procédons à la rénovation et la construction des postes de Police qui répondent aux normes modernes. Nous avons constaté que les relations entre la police et la population s’améliorent. L’implication de la femme dans ce corps s’accroit dans l’intérêt de la lutte contre les violations faites aux femmes, ainsi que sa participation dans les instances de prise de décision.

{Comment mesurez-vous cette confiance de la population à l’endroit de la police?}

Selon une enquête indépendante que nous avons commanditée, nous constatons que 70% de la population ont une meilleure opinion du comportement de la police par rapport à l’année dernière. L’indice de perception à l’interne des corps est moins reluisant. Donc, il y a lieu d’espérer des lendemains meilleurs. Et dans ce souci d’amélioration de la production, les Pays-Bas sont aux côtés du Burundi.

<doc4197|left> {Vous êtes donc optimiste ?}

Les corps de défense s’améliorent, mais il y a des imperfections. Cependant, comme aime le dire le président Pierre Nkurunziza, n’oubliez jamais de considérer d’où viennent les corps de défense actuels. Au regard du pas franchi ensemble, depuis le début du programme DSS, je crois que l’espoir est permis.

{Quelle lecture faites-vous du climat politique au Burundi ?}

Depuis les élections de 2010, qui ont été reconnues par la communauté internationale, quoique contestées par une partie des partis d’opposition, nous constatons l’absence d’un véritable jeu démocratique dans les institutions. C’est ainsi que pour préparer les échéances de 2015, qui s’approchent à toute allure, nous conseillons aux partenaires politiques de privilégier le dialogue pour préparer les échéances électorales prochaines.

{Mais certains acteurs politiques ne semblent pas privilégier le dialogue…}

La concurrence politique de 2015 doit se dérouler dans la confiance, la tolérance et l’acceptation des scrutins électoraux. J’ai constaté aussi que les hommes politiques sont toujours impatients, ils veulent des résultats dans l’immédiat. Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est qu’il s’agit d’une patience qui concerne un concept précieux : la paix.

{Quelle appréciation faites-vous de la coopération néerlando-burundaise?}

Je suis content après des échanges courtois et francs. Le président Pierre Nkurunziza se dit satisfait d’une coopération qui a une vision : elle commence dans les négociations d’Arusha pour arrêter la guerre fratricide et se poursuit dans le renforcement d’une jeune armée intégrée, ciment de toute paix durable. Cette confirmation a renforcé ma fierté.

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