<doc516|right>Il y a quelques jours, dans nos colonnes, le président de la CNIDH, le Frère Emmanuel Ntakarutimana, se félicitait du climat de détente qui s’observait à travers le pays. L’arrestation du président du PARCEM a fait l’effet d’une douche froide. Faustin Ndikumana, à la tête d’un des rares « think tanks » burundais qui dressent des rapports sur la bonne gouvernance, l’état de la corruption, est pourtant ce genre d’activiste qui donne ses lettres de noblesse à toute démocratie digne de ce nom. Ailleurs, les déclarations et les rapports de ces « think tanks » sont analysés à la loupe, exploités par les gouvernements soucieux d’améliorer leurs prestations. Ici, dire ou écrire ce qui ne marche pas est presque toujours interprété comme aller à « l’encontre de l’action gouvernementale. » Ainsi, les médias privés et la société civile sont vite catalogués « opposants. » Faustin Ndikumana a dit haut ce que de nombreux Burundais disent bas. Plusieurs citoyens pourraient témoigner sur des cas de corruption dans le monde judiciaire. La corruption qui gangrène ce secteur est un secret de polichinelle. Le Premier vice-président a même déjà dénoncé publiquement ce fléau. C’est triste à dire mais l’arrestation de Faustin Ndikumana rentre simplement dans ce désir de mettre au pas cette société civile honnie. En fait, comme le disait bien Pamela Slutz, Ambassadeur des Etats-Unis au Burundi, lors de sa visite à la rédaction d’Iwacu mardi dernier, {« l’une des choses que le gouvernement doit apprendre à gérer, c’est la critique constructive et les points de vue divergents. »} Tant que cette notion basique de la démocratie ne sera pas comprise, intégrée, la place de tous ceux qui dénoncent les travers du système sera malheureusement à Mpimba.