Bujumbura abrite à partir du 5 mars 2014 un forum de réflexion sur la collecte, la restauration, la gestion et l’accès aux archives audiovisuelles du Burundi. C’est une initiative de l’ONG ’’La Benevolencia’’ et du Collectif des producteurs pour le développement du cinéma et de l’audiovisuel (Coprodac).
Cet atelier sera essentiellement animé par Martin Baer, un réalisateur allemand de renom, auteur de plusieurs films documentaires qui traitent des thématiques variées, liées à l’histoire du continent africain dont «Kinshasa Symphonie» ou « le génocide des Herero en Namibie ».
Le Coprodac et l’ONG néerlandaise La Benevolencia, active dans le domaine de la recherche autour des mécanismes de prévention des conflits et des moyens pour aider les victimes des conflits ethniques, voudraient que cette rencontre soit fructueuse. Ils invitent les journalistes, les réalisateurs, les cinéastes, des chercheurs historiens et les personnes versées dans le travail de conservation de la mémoire à cet échange d’expérience.
Pour les organisateurs de cet atelier, il faut qu’il y ait à la fin de cette rencontre, « un Mémorandum entre les partenaires concernés par la question et une feuille de route précisant ce qui doit être fait pour créer rapidement une banque de données des archives audiovisuelles. » Il faudrait également voir comment les rendre accessibles et sécurisés parce que, « par le passé, il s’est avéré qu’un changement de régime s’accompagnait souvent d’une destruction des certaines archives. »
Le Coprodac et l’ONG néerlandaise La Benevolencia sont convaincus que« pour mieux inventer le futur, il est essentiel que toute Nation ait accès à sa mémoire et à une connaissance de son histoire. » Il faut pour cela accorder une attention croissante à la conservation des archives audiovisuelles, à leur restauration et à leur mise à disposition du public dans le souci de préserver et faire vivre la mémoire collective.
Sauver les archives éparpillées ici et là pour les générations futures
Le Burundi possède un patrimoine archivistique culturel et historique particulièrement riche. Cependant, suite aux évènements qui se sont succédé, un volume important d’archives audiovisuelles a été détruit ou est encore éparpillé aux quatre coins du monde. Les quelques archives épargnées par ce passé pourrissent dans des caves et attendent que le temps et la poussière les effacent. Aujourd’hui les chercheurs, les réalisateurs, les producteurs, et le public en général éprouve des difficultés d’accéder à cette mémoire audiovisuelle.
Conscient de cet enjeu, le Coprodac en collaboration avec La Benevolencia voudrait attirer l’attention des pouvoirs publics, des différentes institutions nationales et internationales et des partenaires bilatéraux sur l’urgence et la nécessité de créer un espace de conservation et de valorisation du patrimoine audiovisuel burundais dispersé à travers le monde notamment en Belgique, en Allemagne, en France, en Italie,…
Pour le Coprodac, il faudrait en amont, un travail de sensibilisation au niveau national pour permettre de collecter une quantité non négligeable d’archives détenues par des particuliers ou encore des archives dormant dans les caves des différentes institutions publiques et parapubliques. Cet espace permettrait également de rendre accessible les archives récentes qui ne sont pas non plus à la portée des étudiants, des chercheurs et du grand public faute d’outils spécialisés pour ce domaine.