C’est la pérennisation du projet initié conjointement par le Ministère de la Santé publique et Médecins Sans Frontières en juillet 2010 au Centre Urumuri, à Gitega, qui met en bémol à ce bilan annoncé dans communiqué publié ce mercredi 13 février 2013.
MSF rappelle aux autorités sanitaires la disponibilité de ses chirurgiens à former des spécialistes burundais, mais regrette qu’il n’y a pas encore de réaction, ce qui compromet la continuité de ce projet en faveur des femmes souffrant de la ‘maladie de l’arrière cour’.
"Si nous nous réjouissons d’avoir pu soigner autant de femmes et de leur avoir permis de recouvrer leur dignité, nous sommes aussi inquiets pour l’avenir", déplore Bavo Christiaens, Chef de Mission de MSF au Burundi.
"Malgré nos demandes répétées aux autorités sanitaires, afin qu’elles puissent détacher des spécialistes à des fins de formation, nous n’avons pu former aucun spécialiste burundais à opérer les fistules", regrette-t-il. Et au chef de mission de MSF au Burundi de lancer "un nouvel appel aux partenaires afin qu’ils utilisent l’opportunité unique qu’offre le Centre Urumuri pour former des spécialistes burundais."
Cette ONG craint que le Centre Urumuri cesse de fonctionner une fois que son programme sera remis aux autorités. MSF rappelle que le soutien est temporaire et qu’il voudrait qu’il y ait une reprise des activités par les responsables locaux : "Partager notre savoir faire et assurer des formations fait partie intégrante de notre engagement au Burundi", souligne M. Christiaens.
Les interventions chirurgicales de MSF ont permis à des centaines de femmes de retrouver une vie normale et de sortir de l’exclusion. Les fistules obstétricales provoquent souvent incontinence urinaire et/ou fécale et mènent à l’exclusion de la communauté.
Au Burundi, les fistules obstétricales concernent annuellement environ 1200 femmes. Le Centre MSF Urumuri de Gitega est le seul qui offre une prise en charge totale et gratuite des femmes souffrant de fistules simples ou complexes. Les chirurgiens qui y pratiquent sont des membres volontaires expatriés de cette ONG.