Ce mercredi 26 février, la CEMABU (Cadre d’expression des malades au Burundi) s’est réjouie de la décision prise par la direction du Centre Hospitalo-universitaire de Kamenge interdisant l’usage des smartphones durant le temps de travail pour le personnel de l’hôpital.
Selon Sylvain Habanabakize, porte-parole de la CEMABU, cette décision tombe à point nommé. « Plusieurs membres du personnel soignant ont pris la mauvaise habitude de surfer sur les réseaux sociaux durant les moments réservés à l’accueil des patients, certains pouvant être en état critique ! ». D’après lui, tous les services de l’établissement hospitalier sont concernés. « Le service de facturation est aussi atteint par ce phénomène. C’est inquiétant car cela impacte le fonctionnement général de l’hôpital »
Toutefois, le porte-parole de la CEMABU préconise « des mesures accompagnatrices » pour assurer la concrétisation de cette interdiction. « Quoi qu’ayant le droit de communiquer comme tout un chacun, il faut que le personnel soignant soit sensibilisé à la mise en avant du bien-être des malades et si possible, lui rappeler constamment le serment d’Hippocrate qui l’y oblige ! », explique Sylvain Habanabakize qui invite d’autres structures sanitaires à emboîter le pas à l’hôpital dit « Roi Khaled ».
Contacté par Iwacu, O.A, un membre du personnel soignant au CHUK, se dit partagé par rapport à cette mesure. Il reconnaît que les réseaux sociaux sont souvent « source de distraction » pour beaucoup de ses collègues. Mais pour cet étudiant interne, les téléphones ‘Smart Android’ facilitent l’encadrement à distance du médecin. « Nous envoyons parfois des photos prises de blessures graves chez des patients pour susciter l’avis du médecin qui peut ne pas être présent à l’hôpital. » O.A avance également que lui et ses collègues se servent des téléphones ‘pour, entre autres, effectuer des recherches sur Google dans le cadre de leurs travaux.
Dans une lettre publiée ce lundi 24 février, le directeur du CHUK, Pontien Ndabashinze, proscrit l’usage des téléphones mobiles ‘Smart Android’ pendant les heures de travail du fait de « certains membres du personnel qui ne remplissent plus avec assiduité le travail qui leur est confié » et souligne que « dans le but de sauvegarder la communication interne et externe, seule l’utilisation des téléphones mobiles portables sans application WhatsApp est autorisée. »
La direction de l’hôpital annonce, dans cette même lettre, que des sanctions seront prises à l’encontre des contrevenants à cette décision.