A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre de chaque année, le thème choisi met en relief l’importance d’un milieu de travail sûr et sain pour le bien-être de la santé mentale des travailleurs.
Face aux pressions croissantes dans le monde professionnel, il devient essentiel de faire de la santé mentale une priorité pour assurer le bien-être des employés et améliorer leur santé dans la globalité.
La discrimination et les inégalités, la charge horaire excessive, la mauvaise maitrise des modalités de travail et l’insécurité de l’emploi sont tous des caractéristiques d’un cadre de travail médiocre et présente un risque pour la santé mentale.
Les chiffres de l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé montrent qu’en 2019, 15% des adultes en âge de travailler souffraient d’un certain trouble mental.
La dépression et l’anxiété font perdre chaque année 12 milliards de jours de travail, ce qui représente une perte de productivité de 1000 milliards de dollars par an.
Christophe Armel Arakaza Ndoruwanka est psychologue clinicien et thérapeute de l’association Carrefour des Psychologues Lumière Mpore, un carrefour mettant en avant la promotion de la santé mentale au travail.
Selon lui, la santé mentale au travail est différente de la santé mentale lié au travail. « La santé mentale au travail englobe l’organisation, les structures de travail, le matériel ainsi que les horaires de travail. Cela inclut aussi comment les employés se sentent au travail, et les dispositions mises en place par les employeurs pour faciliter la tâche aux employés. La santé mentale lié au travail quant à elle sous-entend toutes les répercussions ou conséquences du travail sur les employés ».
Pour ce psychologue, plusieurs indicateurs montrent la bonne ou la mauvaise santé mentale sur le lieu de travail. « Il y a l’absentéisme, les frustrations, le rendement de l’organisation, les activités qui ne se terminent pas dans les meilleurs délais, … »
Christophe Armel Arakaza Ndoruwanka mentionne un autre problème : « Des cas de viols et de harcèlements sont quelque fois rapportés. Quand un employé est harcelé cela affecte toujours le rendement du travail, le développement de l’institution, l’état mental et les familles des employés en général ».
Des conséquences sont multiples : « On compte des cas de suicide lié à des conditions de travail, le burn out qui est la fatigue liée au travail ou le bore out où l’employé est dans une position d’ennui par manque de tâche à exécuter ».
Même s’il y a du progrès en ville de Bujumbura du côté de ceux qui font des consultations pour des problèmes psychosociaux, fait savoir le psychologue Christophe Armel Arakaza Ndoruwanka, il reste du chemin à faire surtout dans les milieux ruraux. « Aussi le développement n’est pas possible à l’absence de gens jouissant d’une bonne santé mentale ».