Lors de la deuxième journée de la visite de l’équipe Europe au Burundi, ce mardi 11 mars, l’Ambassadrice de l’Union européenne, accompagnée des ambassadeurs d’Allemagne, de Belgique, de France et des Pays-Bas, a effectué trois visites : le centre régional de transfusion sanguine de Gitega, le projet « Transition vers une agroécologie paysanne au service de la souveraineté alimentaire » (TAPSA I) à Giheta, et la clinique juridique à Bujumbura, chef-lieu Muha.
Après avoir entamé leur tournée le lundi 10 mars dans les provinces de Muramvya et de Gitega – avec la découverte des réalisations d’Enabel dans la province sanitaire de Muramvya et du centre Thilo Kehrer – l’Equipe Europe a poursuivi ce mardi 11 mars ses visites.
Très tôt dans la matinée, la délégation s’est rendue au centre régional de transfusion sanguine de Gitega, l’un des quatre centres régionaux de transfusion sanguine du pays. Ce centre joue un rôle stratégique en assurant la collecte, la disponibilité et l’accessibilité du sang, dans l’aire de couverture du Centre-Est du Burundi.
Le centre régional de transfusion sanguine (CRTS) de Gitega couvre une zone comprenant les provinces de Gitega, Karusi, Ruyigi, Cankuzo et, dans une moindre mesure, deux communes des provinces de Mwaro et de Muramvya. D’après un rapport de 2022, ce centre représente environ 22 % du sang collecté au niveau national, contre 29 % pour le CNTS-siège.
Disposant bientôt de 23 banques de sang réparties entre hôpitaux et cliniques, le CRTS se démarque par sa vaste infrastructure, alors que le second centre n’en compte que 13, ce qui illustre la difficulté à satisfaire une demande croissante due à la présence de grands hôpitaux générant une forte consommation. Par ailleurs, le centre ne dispose que d’un seul poste de transfusion, contrairement à d’autres établissements, comme celui de Ngozi qui en comptent trois.
De plus, la collecte de sang repose majoritairement sur le milieu scolaire (57,59 %), tandis que la contribution communautaire n’atteint que 7,64 %, les autres sources incluant les églises catholiques (14,71 %), protestantes (9,45 %) et les forces de défense (7,31 %). Le Dr Louis MUJAWAMARIYA souligne que « les collectes dans les écoles, représentant 61 % des dons, surpassent largement celles d’autres secteurs, expliquant ainsi les difficultés rencontrées lors des vacances scolaires ».
« L’appui de l’UE via le projet ‘TWITEHO AMAGARA’ a transformé l’image du CRTS de Gitega en rehaussant la qualité de ses prestations. Par ailleurs, la digitalisation apportée par le projet ‘PASS3-FBP AMAGARA MU MURYANGO’ a permis de surmonter de nombreux défis de gestion en temps réel des dons de sang et d’optimiser l’usage des ressources humaines, souvent insuffisantes, » souligne le Dr Louis Mujawamariya.
« Ce que nous avons constaté aujourd’hui au centre régional des transfusions sanguines nous remplit de fierté et de satisfaction. Le centre est devenu un véritable centre d’excellence et illustre parfaitement l’impact positif de nos investissements sur le terrain. », a ainsi déclaré L’Ambassadrice de l’Union européenne, Elisabetta Pietrobon.
Transition vers une agroécologie paysanne au service de la souveraineté alimentaire

Après le CRTS, la délégation s’est rendue à Giheta (zone Kigango) pour découvrir le projet TAPSA I, financé par l’Agence Française de Développement (AFD) (3 780 000 € dont 671 919 € pour le Burundi, d’août 2022 à juillet 2026). Des partenaires, dont Inades Formation Burundi, œuvrent activement pour renforcer durablement la souveraineté alimentaire du pays.
Dès l’arrivée, l’Equipe Europe a été chaleureusement accueillie par les danses traditionnelles et par la présence sur le terrain de nombreux agriculteurs bénéficiaires du projet. La visite a permis aux ambassadeurs de découvrir les activités du projet, qui incluent l’amélioration des pratiques agricoles, la promotion de techniques respectueuses de l’environnement et l’optimisation des chaînes de solidarité communautaire. Ces chaînes, qui s’articulent notamment autour de l’élevage de porcs et de chèvres, permettent aux bénéficiaires d’investir dans l’achat de vaches et de porcs, favorisant ainsi une augmentation du fumier organique naturel.
L’équipe a également pu observer une démonstration sur l’utilisation des biopesticides comme alternative aux pesticides de synthèse. Une démonstration a notamment présenté l’utilisation de la poudre issue des feuilles de Tithonia pour la conservation des graines de haricots, une méthode innovante et respectueuse de l’environnement. De plus, une démonstration sur la production du fumier Bokashi a permis de constater les avantages de cette technique en termes de valorisation des déchets organiques. Pour conclure cette visite, la délégation a terminé par la découverte d’une bananeraie issue des rejets produits par la micropropagation, illustrant ainsi la capacité d’innovation des projets agricoles dans la région.
Suite à cette immersion sur le terrain et après avoir constaté les bénéfices concrets apportés par le projet à Giheta, l’Ambassadeur de France au Burundi, Sébastien Minot, a exprimé sa fierté a la réussite de ce projet « Je suis très fier de ce projet ambitieux ici dans la commune de Giheta. Je suis heureux que le Burundi en bénéficie, et que mes collègues européens avec qui nous faisons cette tournée de l’équipe Europe aient pu le voir aussi, donc vraiment dans la réalité de la vie des Burundais, dans les collines », a déclaré Minot.
La dernière étape de cette deuxième journée s’est déroulée dans la capitale économique, Bujumbura, au bureau de la commune Muha. Dans le cadre du projet « Accès à la justice des vulnérables », la délégation a visité la Clinique juridique de Bujumbura, un projet soutenu par l’ambassade des Pays-Bas au Burundi avec un financement de l’Union européenne.
Ce programme vise à améliorer l’accès effectif au droit et à une justice de qualité pour les personnes vulnérables – femmes, hommes, mineurs, rapatriés, personnes en situation de handicap – ainsi que pour les victimes de violations des droits humains. Parmi les résultats déjà atteints, six cliniques juridiques ont été mises en place et sont opérationnelles dans plusieurs provinces, notamment à Bujumbura Mairie, Cibitoke, Makamba, Kirundo, Cankuzo et Ruyigi.
Dans le cadre de ce projet, plusieurs avancées ont été réalisées. Six cliniques juridiques fonctionnent désormais dans six provinces, dont Bujumbura Mairie, ayant déjà accompagné 4 879 personnes, dont 2 650 femmes. Depuis son ouverture en mars 2024, celle de Bujumbura Mairie a aidé plus de 185 personnes.
Par ailleurs, 34 036 citoyens, dont 16 563 femmes, ont été sensibilisés aux lois et à leurs droits. De plus, 1 124 justiciables vulnérables, dont 380 femmes, ont bénéficié d’une assistance juridique gratuite.
Afin de renforcer la gestion des conflits communautaires, 4 333 notables collinaires, dont 1 328 femmes, ont été formés. En matière de détention illégale, 1 066 personnes ont été libérées grâce aux visites d’inspection des cachots communaux. Enfin, 225 policiers ont été sensibilisés aux droits humains et aux procédures pénales.
« Nous apprécions les résultats déjà atteints grâce à la bonne collaboration avec nos partenaires de mise en œuvre, plus particulièrement le ministère de la Justice », s’est félicitée l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Burundi, Lianne Houben.

La visite a également été l’occasion d’écouter le témoignage de Simon Sibomana, secrétaire du barreau des avocats de Bujumbura, qui a présenté les résultats obtenus par la clinique juridique du barreau, située à Kanyosha.
Il a également expliqué que « Il y avait initialement 420 dossiers en attente, et nous avons pu servir 407 d’entre eux, ce qui montre des résultats très satisfaisants pour notre mission. Toutefois, des défis subsistent, notamment en raison de la localisation de la clinique à Muha, qui ne permet pas de couvrir efficacement l’ensemble des bénéficiaires de Bujumbura. »
L’Ambassadrice de l’Union européenne, Pietrobon Elisabetta, a exprimé sa satisfaction quant à l’impact de ces projets sur le terrain : « Nous sommes vraiment ravis de constater les effets concrets de nos actions. À Bujumbura, comme dans les autres provinces visitées, les projets menés grâce à nos investissements – qu’ils soient dans la santé, l’agriculture, l’éducation ou l’accès à la justice – se traduisent par des améliorations tangibles pour les populations. », a-t-elle déclaré.
Au terme de ces deux jours intenses de visites, les échanges directs avec les bénéficiaires, les partenaires de mise en œuvre et les autorités locales ont permis d’identifier les réussites tout en soulignant les défis à relever pour consolider les acquis et poursuivre la transformation des secteurs concernés.
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