Ouvert en mars 2011, le centre d’addictologie [dépendance physiologique et psychologique à une substance (comme la bière) ou à un comportement (jeu de hasard)] du Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK) accueille des patients depuis deux semaines. Un retard causé par le fait que des malades ne veulent pas se faire soigner.
«Deux personnes seulement ont été traitées pendant ces deux dernières semaines. Une est déjà guérie, l’autre est encore hospitalisée », annonce Frère Hyppolite Manirakiza, directeur du CNPK. Il indique que son centre n’accueille que des personnes manifestant leur volonté d’être soigné : «On ne peut pas traiter quelqu’un par force. Si ce n’est pas par sa propre volonté, il y a risque qu’il reprenne les mêmes actes.»
Il trouve que le comportement des burundais est un frein à cette volonté de se faire soigner : « Ils cachent d’habitude leurs problèmes et surtout ceux liés à la santé mentale. Ce qui limite le nombre de ceux qui viennent se faire soigner. » Pour ceux qui viennent parce que forcés par leurs familles, le centre leur fait une psychothérapie en ambulatoire : « Il faut que la personne prenne d’abord conscience qu’elle est en danger, pour enfin comprendre la nécessité d’être soigné. »
Ce qu’Eddy Nduwarugira, un étudiant, a vite compris. Actuellement, il est sous traitement au CNPK: « Auparavant je fumais excessivement du chanvre. Mais avec les conseils que je reçois, je sens très bien que je n’oserai plus en prendre quand je sortirai d’ici », jure-t-il.
Comme l’indique frère Manirakiza, le centre traite les alcooliques dépendants, des personnes qui jouent au billard ou qui surfent sur internet jusqu’à oublier de rentrer à la maison : « Ces personnes doivent avoir un suivi spécifique », précise-t-il en leur demandant de se rendre au centre pour des soins appropriés.