Le Tribunal de Grande Instance de Mukaza a rendu son verdict dans l’affaire de la journaliste Sandra Muhoza.
Accusée d’« atteinte à l’intégrité du territoire national » et « d’aversion raciale », la journaliste Sandra Muhoza a écopé d’une peine de 21 mois de prison ferme. Le verdict a été rendu ce lundi 16 décembre par les juges du Tribunal de Grande Instance de Mukaza, une décision qui a suscité l’indignation de la défense.
Les faits reprochés
Sandra Muhoza a été arrêtée depuis avril 2024 pour avoir fait des commentaires dans un groupe WhatsApp de confrères sur une distribution présumée d’armes blanches aux jeunes militants du parti au pouvoir et sur une vidéo datant de la guerre civile en 1996 où l’ancien ministre de la Défense burundaise, le Colonel Firmin Sinzoyiheba, avouait avoir ordonné une distribution d’armes à la population afin qu’elle puisse se défendre contre les attaques rebelles.
Un verdict controversé
L’avocat de Sandra Muhoza, Me Prosper Niyoyankana, a dénoncé avec fermeté cette décision qu’il considère comme une injustice flagrante.
« Après cinq jours d’attente angoissante, le tribunal de Grande Instance de Mukaza a enfin prononcé sa décision dans l’affaire Muhoza. C’est avec surprise que nous avons appris, vers 14h30, que Sandra Muhoza est condamnée à un an et demi de prison pour atteinte à l’intégrité du territoire national et à trois mois supplémentaires pour aversion raciale », a indiqué Me Prosper Niyoyankana, l’avocat de la défense.
Interrogé sur son avis concernant le verdict, Me. Prosper Niyoyankana, n’a pas mâché ses mots. « Nous sommes très déçus par cette décision des juges. Nous avions l’espoir qu’elle serait acquittée et que les juges respecteraient la loi ».
Et d’ajouter « Il est évident que le juge n’a pas été indépendant, il a subi des pressions ».
Face à cette condamnation, la défense ne compte pas en rester là. « Nous allons interjeter appel dès la notification de ce jugement, car nous exigeons la relaxe de notre cliente, qui est innocente ».
Le verdict rendu contre Sandra Muhoza est perçu par son avocat comme une injustice flagrante. Cette condamnation met en lumière les pressions exercées sur le système judiciaire burundais.
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