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Sanctions contre la Rema FM : pas d’éditorial, ni analyse, ni point de vue durant un mois

05/05/2013 Commentaires fermés sur Sanctions contre la Rema FM : pas d’éditorial, ni analyse, ni point de vue durant un mois

Le Conseil National de la Communication (CNC) a pris cette décision ce 13 juin. Il a aussi transféré le dossier en justice car la radio n’avait pas obtempéré suite à une mise en garde, après la diffusion d’un éditorial jugé par des organisations de la société civile (Forsc, Aprodh et ACAT) comme "insultant" à leur égard.

D’après Pierre Bambasi, président du CNC, on a pris aussi la décision de transférer le dossier au Ministère public et de déposer une plainte aux instances judiciaires contre la radio Rema FM pour avoir diffamé cet organe de régulation des médias.

Après analyse minutieuse de l’éditorial passé sur cette station radio, les 8 et 9 juin, le CNC a constaté qu’il contenait des accusations non fondées à l’endroit des membres de la société civile. Il contenait aussi, poursuit-il, des propos malveillants qui violent certains articles régissant la presse.

Ces derniers sont en rapport avec l’atteinte à l’honneur et à la dignité humaine. Il souligne par exemple que l’article 3 du code de déontologie de la presse au Burundi, qui parle de la diffamation et des injures, a été violé.

Du côté de l’Observatoire de la presse au Burundi (OPB), c’est la satisfaction. Selon Innocent Muhozi, les dirigeants de ce pays devraient se ressaisir et prendre des mesures pour empêcher que de tels propos malveillants passent dans les médias. "Cela peut entrainer des conséquences néfastes pour le pays", fait-t-il remarquer,

Pour rappel, l’éditorial accusait quelques présidents des associations de la société civile (Pacifique Nininahazwe du Forsc, Pierre Claver Mbonimpa de l’APRODH et Armel Niyongere de l’ACAT) de vouloir renverser les institutions légitimes, de faire partie d’un groupe d’individus qui ont pour mission de détruire le Burundi, de représenter des organisations qui s’identifient à des délinquants, des bandits et des assassins, ainsi que d’encourager et faire la promotion des malfaiteurs. Et [ces associations avaient porté plainte contre cette radio devant le CNC, ce mardi 12 juin.->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2939]

Les associations visées par cet éditorial sont aussi satisfaite de la décision du CNC. Pour Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), cette sanction est satisfaisante.

Cependant, pour lui, au moment où ces associations plaident pour le non emprisonnement des journalistes, porter plainte, devant la justice, contre cette radio, n’était pas nécessaire.

Pour Nancy Ninette Mutoni, directrice de Rema FM, la sanction du CNC est exagérée. « Nous avons été surpris par cette décision du CNC. Nous la considérons comme injuste au vue de ce que font d’autres médias qui n’hésitent pas à traîner dans la boue les institutions du pays, même les plus hautes autorités comme le président de la République », indique-t-elle en ajoutant que son organe ne se pliera pas à cette décision.

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