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Samandari souffle sa première bougie

02/08/2011 Commentaires fermés sur Samandari souffle sa première bougie

C’était il y a une année. Un jeudi 24 juin 2010, Samandari tient sa première séance. Thierry Manirambona, poète et nouvelliste burundais résidant au Rwanda évoque ce premier anniversaire…

Une idée de Ketty Nivyabandi, poète, qui en parle à Roland Rugero, journaliste culturel avec lequel j’ai eu la chance de travailler pendant un mois dans la Rédaction d’Iwacu. De cette rencontre, une famille est née. Penseurs en herbe, des assoiffée du débat, des amoureux de la beauté du verbe… une famille d’artistes du mot, et par extension, de l’image et de la parole.

Une année plus tard, le café littéraire burundais souffle sa première bougie. Des voix de différentes générations et horizons chantent Joyeux Anniversaire. Samandari a accueilli l’écrivaine belge Lieve Joris, les slameurs Gaël Faye et son mai Edgard Sekloka, le photographes Teddy Mazina), l’économiste burundais Prime Nyamoya, le Dr Colin Nichols, représentant de l’Unesco au Burundi, … Samandari a animé des soirées durant la semaine de la Francophonie avec des auteurs venus de Suisse, Liban, Algérie ou encore la littérature orale du Burundi. Samandari a aussi lancé sa Déclaration sur la perspective des 50 ans d’indépendance du Burundi. Samandari est devenu, en moins d’une année, une escale pour ceux-là qui chercheunt des espaces d’échange vivants. Et engagé.

Petit enfant, Samandari est devenu un espace pour parler culture, pour faire du tourisme littéraire et culturel du Burundi.

Samandari, une école

Ces soirées commencent toujours sur une note basse. Un peu de silence aussi. Vingt minutes plus tard, une voix raconte, déclame, lit un texte. Et le public écoute, attentif. Une heure après, on rit, on échange. Et, en crescendo, le ton monte, des questions et des commentaires fusent de partout. La fillette blottie dans un coin veut s’exprimer, et même le plus timide des garçons veut dire quelque chose. Et quand, deux heures plus tard, le modérateur annonce la fin de la session, le public est encore à sa faim. Et les soirées se passent ainsi. Dans la joie, dans l’amitié.

Je me souviens d’une soirée où l’on parlait des contes, un genre littéraire qui disparaît petit à petit au Burundi, mais qui gagnerait à être investie au Burundi. Un homme assez âgé parlait du conte dans sa forme classique, en entier, pas un conte truqué ou tronqué. Un vrai. Si les larmes n’ont pas coulé, des souvenirs ont été réveillés et des idées sont nées. Ce qui fait la particularité de cette école, c’est qu’il n’y a pas de maitre et d’élèves. On partage, on échange. Tous peuvent répondre et poser des questions.

Samandari, une flamme

Tous les jeudis ont quelque chose de commun, le ton amical. Des soirées sérieuses avec un éminent historien aux soirées plus détendues autour un poète amateur, les soirées de Samandari suivent les mêmes principes. Inviter et construire un débat : un objectif qui se construit de jeudi en jeudi. En même temps, chaque soirée est différente des autres. Il y a des jeudis plus couleur, des jeudis plus son, plus science, plus poème, plus littérature. Chaque jeudi est unique.

Mais toute flamme est appelée à briller. Comme l’a révélé la Déclaration du Samandari à l’approche des 50 ans d’indépendance du Burundi, et bien d’autres intervenants dans la séance du café-littéraire de ce 7 juillet, « Samandari doit s’ouvrir ». Aller vers le grand public, « être populaire », précisera un membre de l’espace. La richesse et la portée du projet ne sauraient être atteints sans le soutien de tous, et premièrement, des artistes burundais.

En attendant, Samandari, ce n’est pas seulement Bujumbura : c’est aussi le monde entier grâce à un blog, http://samandari-litterature.blogspot.com/. Sur 13 mois, 13.670 visites…

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