Désormais tout pollueur de la voirie publique écopera d’une amende. Les citadins parlent d’une décision hâtive de la mairie de Bujumbura.
« Uriner ou déféquer aux abords des voies publiques est passible d’une amende de 5.000 Fbu à 20.000Fbu », annonce une mesure municipale du 6 juin dernier. D’autres cas punissables par la même amende : déposer des immondices ou jeter des eaux usées, de l’huile de vidange, des excréments sur la place publique. Ou y construire des puisards, des fosses septiques ou tout autre ouvrage d’assainissement, etc.
Elle instaure également une amende de 10.000Fbu à 30.000Fbu pour les restaurants, les gargotes impropres à la consommation. Pour y échapper, recommande-t-elle, les verres, les assiettes, les fourchettes et autres ustensiles doivent être lavés à l’eau savonneuse après chaque utilisation. Idem pour le dépôt de ferrailles, de vieux véhicules, d’immondices sur la voie publique.
Dans les quartiers, indique-t-elle, les ordures ménagères sont déposées dans des dépotoirs ou récipients métalliques ou plastiques faciles à manier. Et ils sont placés en bordure des rues pour être enlevés.
« Aucun riverain n’a le droit de dresser des barrières sur la voie publique et sur les canaux d’écoulement des eaux en vue de protéger son domaine », mentionne-t-on encore dans ladite mesure. Et tout occupant d’une habitation ayant une façade donnant sur une rue est tenu d’assurer la propreté des abords immédiats. « En cas de récidive, ces amendes sont portées au double », martèle M. Mbonimpa.
Quid de la légalité de cette décision ? « On ne peut pas lancer des amendes sans consultations préalables. Nous avons discuté avec l’administration, les élus », rassure le maire. Et d’annoncer que les bars et restaurants qui n’ont pas de toilettes publiques seront bientôt fermés.
Une mesure nécessaire mais précipitée
« C’est une honte pour nous tous en général et en particulier pour l’administration. Mais que voulez-vous que les gens fassent quand il n’y a pas de toilettes et poubelles publiques ?», s’indigne G.I., un citadin rencontré aux environs de l’Eglise catholique Saint-Michel.
Pour lui, c’est une décision nécessaire, mais précipitée. Il fait remarquer que les gens qui défèquent dans les caniveaux sont en majorité des enfants en situation de rue, des sans-abris ou des mendiants.
Un autre citadin pense qu’il faudrait plutôt une restructuration des services techniques municipaux (Setemu) : « Certes les citadins ont un rôle à jouer, mais combien de fois on assiste aux débordements des déchets dans les rues, aux montagnes d’immondices… alors qu’il y a un service public chargé d’enlever cela ? »
« C’est une bonne mesure pour un meilleur assainissement », assure Albert Mbonerane, activiste dans la protection de l’environnement. Il suggère à la mairie d’installer d’abord des toilettes publiques au niveau des marchés et des gares routières. « Si on attend un bus pendant une heure, et qu’on a besoin de se soulager, où faudra-t-il aller? » Et il s’avère urgent, poursuit-il, que la mairie exige des tauliers de bars, de restaurants l’installation de toilettes publiques.
Entre temps, le maire de la ville se veut optimiste : « Je sais que les Burundais sont serviables. Ils ne peuvent pas repousser quelqu’un qui vient frapper à leur porte pour se soulager.» C’est d’abord avant tout, conclut-il, un problème d’éducation.
@Bakari
La population doit casquer d’une manière ou d’une autre malheureusement : impôts, participation aux travaux,…
« …cité peuplée d’insolvables…l’Etat peine à rendre solvables » : La bonne gouvernance doit être de mise avec des politiques ciblées de lutte contre la pauvreté. Si non, bonjour l’anarchie à venir.
Le maire de la ville doit être ou bien extrêmement intelligent ou bien incroyablement naif lorsqu’il pense que les habitats de bujumbura peuvent laisser si facement quelqu’un entrer dans leur maison pour y assouvir ses besoins. Dans une ville dont les habitations sont complétement fermées de l ‘ intérieur , dans une ville ou tout le monde se méfie de tout le monde , qui osera ouvrir la porte à un inconnu? Pas moi en tout Cas . Ce maire devrait d’abord penser à des toilettes publiques meme payantes en vue d ‘assurer un bon entretien. Le reste c’est du blablablabla
J’ai eu le privilège de voyager et visiter les1 capitales des pays de l’EAC.Seul Kigali est une ville propre et cette propreté est un effort commun des résidents et autorités municipales.Chacun accompli son rôle et cela devient automatique.Courage Monsieur Mbonimpa,maire de Buja,mais fait aussi ce qui vous revient en termes d’infrastructures sanitaires urbains
Le Maire prend une solution à la hâte pour se voiler la face une fois de plus. Il aurait mieux fait d’ordonner la construction de latrines publiques et de déterminer formalité d’usage comme le montant des frais d’entretien par exemple. Il aurait mieux fait de sortir une circulaire à l’endroit des propriétaires de bistrots pour leur obliger à avoir des lieux d’aisance décents pour pouvoir continuer à amasser l’argent de leurs clients. Les SETEMU devraient être réveillés pour s’acquitter de leur mission de salubrité publique en mairie de Bujumbura. Bref, tous les déficits sont dans le cas du Maire. Nous avons le malheur d’avoir ce genre de dirigeants incompétents. Malheureusement, leur voix étouffe la nôtre et ils ne prennent pas la mesure de la gravité de leurs manquements. J’ose espérer que la Mairie aura de sages personnes pour remettre sur les rails cette encombrante et incompétente administration.
@Julius :Bien dit Monsiur Julius,vous touchez du doigt les principaux problèmes .Monsieur le Maire et ministre de l’environement devriez penser aussi à interdir à jamais les sachets en plastiques.Utilisons svp les emballages en papiers.Les DD devriez se ressaisir,car vous faites la honte de la mauvaise gouvernance.Vous mettez la charrue devant le boeuf.
Ntaco mvuze. Ngejeje aho.
Le maire de la ville devrait se préoccuper davantage des enfants de rue qui est un problème d’humanité, prioritaire à mes yeux.En effet,ces enfants peuvent constituer une bombe de demain s’ils ne sont pas orientés vers des filières de formations diverses et sportives. Le départ de ces enfants de la ville contribuera à l’amélioration de son image ternie par la mendicité et la pauvreté. Pour la salubrité publique,les mesures envisagées sont très bonnes mais pour ce qui est des sanitaires publiques, il faudrait d’abord éduquer les gens en même temps construire des latrines publiques et privées inexistantes dans la plus grande partie avant d’imposer de telles amendes. A cet effet,la mairie exigerait des normes standards de construction,d’hygiène et de sécurité… pour la délivrance d’une autorisation.Et progressivement le milieu rural suivrait le principe afin de protéger l’environnement.
Quoi qu’il en soit il faut commencer quelque part. La mairie doit s’activer pour les équipements accompagnant ces mesures : toilettes publiques, ramassage régulier des ordures,… Cependant, la population doit le savoir : les taxes seront augmentées pour couvrir les services urbains. On ne vit pas en ville comme à la campagne. Même la campagne quand elle est surpeuplée, l’administration locale doit réagir en conséquence. Les défis sont énormes : des personnes à la hauteur sont nécessaires.
@MAJANJA
« La mairie doit s’activer pour les équipements accompagnant ces mesures : toilettes publiques, ramassage régulier des ordures,…. »
Bonne idée! Mais ensuite vient le nerf de la guerre: qui va casquer? C’est aussi cela la question. Dans une cité peuplée d’insolvables en majorité, que l’Etat peine à rendre solvables.
Iryo nijambo!