La Régideso en collaboration avec la police à Gitega vient de mettre la main sur plus de 50 kilos de ses câbles électriques volées, ce lundi 11 février. Certains techniciens de la Régideso seraient impliqués dans ce trafic.
<doc7050|left>Inquiétés par la recrudescence de vol des ses câbles souterrains, la Régideso en collaboration avec les services des renseignements ont initié des enquêtes qui ont abouti à l’arrestation de certains commerçants impliqués dans le vol du matériel. Plus de 50 kilos des câbles déjà dénudés ont été découverts dans leurs kiosques. D’après ces commerçants appréhendés, ces fils en cuivre sont appréciés par des Tanzaniens et des Ougandais qui les achètent à 7000Fbu le kilo de cuivre tandis que le fer est à 200Fbu, avant de tout recycler une fois arrivés chez eux.
Selon Jean–Claude Manirakiza, directeur de la région centre-est à la Régideso, ce trafic cause une perte de plusieurs millions à la Régideso qui est chaque fois obligée de remplacer ces réseaux électriques coupés : "Pour les réseaux souterrains et sur chaque connexion, une seule boîte de jonction revient à plus de 250.000 FBU alors que nous devons utiliser au moins deux. Sans oublier ces câbles volés qu’ont doit remplaer."
Appelant la population à participer dans la surveillance des installations de la Régideso, M. Manirakiza indique qu’il arrive que "les voleurs sectionnent le fil neutre dans ces installations, ce qui cause l’augmentation de la charge électrique et provoque des courts-circuits dans les installations, ce qui peut entrainer des incendies éventuels dans les ménages" a-t-il averti.
Certains techniciens de la Régideso sont impliqués dans ces vols
Les commerçants appréhendés par la police nient être les voleurs de ces fils : "Nous avons acheté ces câbles comme nous le faisons avec n’importe quelle ferraille. Nous ne demandons jamais l’origine de ces marchandises" se justifient-ils, avant de préciser : "Tout le monde sait que nous achetons des déchets en fer pour les revendre aux négociants tanzaniens et ougandais. Seulement, si nous constatons qu’il y a dedans du cuivre ou de l’aluminium, nous les séparons pour les vendre à part" a déclaré à la police Ezéchiel Ciza, l’un des commerçants dont deux des trois sacs de câbles dégainées ont été découverts dans son kiosque.
Avant de finir par avouer que la personne qui lui a vendu le produit est un technicien de la Régideso.
La population de Magarama et Shatanya qui vient de passer une semaine sans électricité demande que ces agents de la Régideso soient sévèrement punis s’il est établi qu’ils sont impliqués dans ce trafic : "Nous étions déjà presque convaincus que certains techniciens de la Régideso sont de mèche avec les voleurs des câbles électriques. Comment un simple voleur peut monter sur des pylônes électriques sans avoir des équipements appropriés ?", s’interrogent-ils.
En attendant que la justice tranche, la Régideso à Gitega déclare qu’elle ne protègera personne si les enquêtes montrent que l’un de ses techniciens est impliqué dans le vol de son matériel.
