Plusieurs burundais célèbrent la « fête des amoureux ». Mais nombreux sont ceux qui ignorent sa signification et l’histoire de sa création. A sa découverte avec l’Abbé Pierre Nsengiyumva.
La Saint Valentin est une fête très ancienne qui a des origines chrétiennes, à en croire l’Abbé Pierre Nsengiyumva, chargé de la pastorale familiale dans l’archidiocèse de Bujumbura.
Prêtre chrétien, Valentin a été condamné à mort, vers l’an 270, par l’empereur romain Claude II pour avoir consacré des mariages chrétiens dans la clandestinité. L’empereur avait interdit les mariages, en constatant que les chrétiens, une fois mariés, refusaient de s’engager dans les légions militaires pour ne pas quitter leurs familles.
En 496, le pape interdit les pratiques païennes et proclame Valentin comme le Saint patron des amoureux et décrète le 14 février jour de sa fête.
L’Abbé Nsengiyumva estime donc que la Saint Valentin est un jour dédié normalement aux couples mariés. D’après lui, « célébrer l’amour » revient à un homme et une femme unis par le lien de mariage. Certes tout le monde a besoin d’aimer et d’être aimé. Mais la façon de célébrer la « fête des amoureux » devrait différer des relations.
« Pour les couples non mariés, il n’y a rien de mal à demander à son amoureux de t’accompagner à la messe pour célébrer la saint valentin. Le plus important est d’éviter de tomber dans le péché. »
La déviance
Abbé Nsengiyumva affirme que l’importance accordée au jour de la Saint Valentin va decrescendo dans la capitale. Avant 2008, la Saint Valentin apparaissait comme un jour très important dans la vie des citadins.
« Les élèves devaient s’assurer qu’ils ont bien mis dans leurs sacs de quoi se changer après les cours. Les commerçants vendaient des habits ou fleurs spéciaux pour la Saint Valentin. Les médias ne parlaient que de ce grand jour toute la journée. » Malheureusement, regrette-t-il, la déviance avait gagné le terrain, le 14 février. Les jeunes avaient dédié ce jour à la fornication, la délinquance.
Mais après 2008, grâce aux différents évènements d’encadrement organisés notamment par l’église catholique chaque 14 février, certains jeunes ont réorienté leur perception de la Saint Valentin.
Abbé Pierre Nsengiyumva donne quelques astuces aux amoureux mariés et non pour une « célébration digne » de la Saint Valentin : c’est le moment pour le couple marié de s’asseoir à deux et se rappeler les sentiments qui les ont unis. C’est revivre le moment magique des vœux d’amour pendant la célébration du mariage : « Je t’accepte comme mon époux ou épouse. Je te promets de ne jamais te trahir, dans le meilleur que dans le pire. Je t’aimerai et te respecterai tous les jours de ma vie… »
Pour les couples non unis par le lien de mariage, il est préférable de manifester l’amour par des gestes caritatives envers les malades, les pauvres. « Pourquoi pas aller à la messe célébrer l’amour de Dieu. »