Saïdi Brazza a tiré sa révérence, il s’est éteint dans la soirée de ce jeudi 23 mars dans un hôpital de Ngozi, la ville où il a vu le jour. Ce musicien est né en 1974 à Rusuguti, un quartier populaire de cette ville du nord du Burundi, dans une famille de 10 enfants. Brazza est de père rwandais et de mère ougandaise, une fervente militante d’Union des Femmes Burundaises, un mouvement intégré du parti Uprona.
Avant d’être musicien, il est d’abord footballeur. Son gabarit ne l’avantage pas et il accroche vite ses crampons pour explorer d’autres horizons, se trouver une autre voie : sa voix.
Après tant d’années de guerre qui ont endeuillé le Burundi, Saïdi éprouve le besoin de montrer qu’il existe, de s’exprimer, de livrer des messages : « J’ai commencé à écrire des poèmes, faire du théâtre. Mais après, j’ai conclu que cela ne dure pas ».
Et c’est ainsi qu’il se décide de tenter un autre mode d’expression pouvant cette fois-ci s’inscrire dans le temps, plus que la poésie et le théâtre : la musique.
Il commence à chanter et sort son 1er album intitulé « Twiganirira », en 2003. En 2007, il sort « Burikukiye », son 2ème album. Il sera très salué et apprécié pour sa chanson éponyme avec des images du Prince Louis Rwagasore, qui a lutter pour l’indépendance du Burundi.
De par ses chansons au rythme reggae, Saïdi Brazza seveut être plus panafricaniste : « Le rythme de mes chansons s’inspire de la manière dont les esclaves marchaient lorsqu’on les amenait en Amérique. Le rythme de leurs pas était comme le battement du cœur ».
Chanter et arriver à faire son album n’est pas chose facile, d’après toujours Brazza : « Non seulement cela demande plus de temps de réflexion mais aussi beaucoup de moyens. Mais, ce qui importe pour moi c’est d’être plus historique que matériel ».
Ainsi ce père de trois enfants, précise que les musiciens burundais ne sont pas encore tout à fait protégés : « Nous ne sommes pas encore bien protégés ni par la loi, ni par la société. Nos chansons sont piratées aisément. Nous réclamons que les droits d’auteurs soient reconnus et mis effectivement en application au Burundi ».
Ce rasta qui bourlingue à un certain moment au Rwanda a touché le fond avant de regagner sa terre natale. Reconnu pour ses dreads et marchant toujours avec un bâton dans les mains, Brazza a radicalement changé de look pendant quelques années, rangeant son de bâton, et coupant ses dreads.
Pour cause : « Le Burundi est actuellement en situation de paix, je ne suis plus stressé ». Il finira par retrouver son look originel : « Dès qu’il y aura retour à la guerre, je les remettrai pour dire, « Bangwe ! » », un terme utilisé par un médiateur pour séparer les belligérants.
La première fois que j’ai entendu que celui qui a chanté « Burikukiye » est envie,j’ai été plus heureux en pensant que je veux lui saluer avec ma main dans la sienne. Malheureusement, je l’ai connu plus tard il n’y a pas 5mois d’aujourd’hui. Je n’ai rien à dire de plus et surtout que mon souhait n’a jamais eu la chance d’être accompli.je sais qu’un jour je lui rencontrera dans le paradis des patriotes. RIP mon supérieur Brazza
RIP Saïdi. Polyglotte. Brazza est de père rwandais et de mère ougandaise… Pourquoi revenir sur ses origines? Il est né Burundais au Burundi tout simplement ou alors il a été signe d’une intégration utile.
@kanda
En quoi mentionner les origines de notre frère Brazza est un problème?
Il en était fier!
Soyons tous fiers de nos origines.
Que Dieu lui accorde le repos eternel auprès de lui.
Que la terre lui soit légère. Nœud perdons un artiste de qualité aux idées profondes et pacifistes.
C’est un bon modèle pour tout burundais, il préparait minutieusement ses chansons sans toutefois viser principalement les gains matériels. Qu’il repose en paix.