Selon sa famille, l’état de santé de la journaliste Floriane Irangabiye s’est dégradé cette nuit en raison d’un asthme sévère et des conditions de détention. Sa famille a demandé en vain son transfert à Bujumbura où elle pourrait avoir des soins appropriés. Trois questions à Sadibou Marong, Directeur du Bureau Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF).
Votre commentaire ?
Nous sommes particulièrement préoccupés par l’état dégradant de la santé de Floriane Irangabiye. Il y a une extrême urgence à l’évacuer dans une structure sanitaire qui sera en mesure de lui procurer des soins de santé de qualité. Elle a injustement écopé d’une lourde peine pour des accusations fallacieuses. Nous appelons encore une fois les autorités burundaises à abandonner toutes les charges contre Floriane Irangabiye qui, manifestement, était particulièrement ciblée en raison de son travail de journaliste. Elle doit être libérée et doit bénéficier de soins adéquats.
Si le pire survenait, qui serait responsable ?
Nous souhaitons d’abord que le pire ne survienne pas. Floriane a sa place au sein de ses confrères et consœurs et doit pouvoir exercer sans crainte de représailles son travail d’informer. La condition est sa libération immédiate, et la possibilité que les autorités doivent lui offrir pour avoir des soins d’urgence. Si les autorités veulent montrer à la face du monde qu’elles sont soucieuses du respect des droits humains, elles doivent sans délai prendre les mesures urgentes nécessaires pour que cette journaliste puisse accéder à des soins de qualité. Autrement, nous les tiendrons pour responsable de la détérioration de la santé de Floriane en prison, et de tout ce qui pourrait lui arriver.
Quel est le message de RSF au ministre de la Justice et les autorités burundaises en général ?
RSF constate que l’exercice du journalisme est resté difficile au Burundi depuis la crise politique de 2015, pendant laquelle les journalistes étaient contraints à l’exil ou traînés devant les tribunaux pour y être condamnés à de lourdes peines injustifiées. Le paysage médiatique s’était alors appauvri. L’arrivée au pouvoir du président Evariste Ndayishimiye avait pourtant permis de percevoir quelques signaux favorables mais ce qu’on a vu depuis l’emprisonnement injuste de Floriane semble confirmer le contraire. Les autorités doivent faire changer cette situation. C’est de leur responsabilité première.