Il l’a indiqué au cours du lancement officiel de l’anniversaire de 50 ans de la victoire de l’Uprona, parti qu’il dirige. C’était ce jeudi 18 août à Kumugumya.
Célébré officiellement le 18 septembre courant, cet anniversaire ira jusqu’au 1er juillet 2012, indique l’honorable Niyoyankana : « Une façon de se préparer à la commémoration des 50 ans de l’indépendance du pays. »
Il se réjouit alors que 50 ans après, « l’Uprona reste fort et présent, non seulement dans les institutions, mais aussi sur toutes les collines du pays, alors que les partis nés à la même période ont été complètement laminés par l’histoire. »
« Où se trouve cette force, au moment où en 1961 ce parti avait 80 % dans les élections et aujourd’hui seulement 5% ? », interroge un journaliste. Le président du parti parcours alors les moments électoraux du pays, et souligne que par exemple « le vote de 1993 était ethnique, parce que le hutu, majoritaire au Burundi, devait tout faire pour vendre cela », mais que « l’Uprona est resté quand-même. » Quant aux élections de 2005, M. Niyoyankana juge que « le Cndd-Fdd les a gagné parce que le fait d’avoir une armée sécurisait les militants. » Pour ce qui est de 2010, M. Niyonkanka pense que l’idée ethnique commençait à disparaître parce que « certains partis, soit disant majoritairement hutu, ont vu leurs scores sensiblement diminuer par rapport à 2005 et le Cndd-Fdd à continué à gouverner. » Pour lui donc, la force de l’Uprona se remarque quand on analyse les temps électoraux de 1961 à 2010 et surtout par le fait qu’il soit toujours visible partout jusqu’aux sous-collines du pays.
« Rwagasore, un homme juste »
Parlant de Rwagasore, le patron de l’Uprona estime que le héros de l’indépendance a toujours eu la conviction que la justice pour tous était une nécessité pour l’avancement et la stabilité du pays et de la démocratie : « Si Rwagasore était toujours vivant, le Burundi serait aujourd’hui un paradis », évalue-t-il.
Cependant, il regrette qu’aujourd’hui cette justice équitable pour tous soit loin d’être une réalité pour bon nombre de Burundais : « En témoignent le manque d’indépendance de la magistrature, les juges qui ne disent pas toujours le droit, l’emprisonnement arbitraire des citoyens sur simple présomption, alors que de véritables présumés coupables de grands crimes circulent en toute impunité. Le harcèlement des défenseurs des droits de l’homme dont les journalistes. Des citoyens qui sont spoliés de leurs terres alors qu’ils en ont des titres de propriété. »
Il interpelle alors le Gouvernement à prendre toutes les mesures pour sécuriser tous les citoyens dans leur intégrité physique et dans leurs biens. Et de demander aux badasigana « de l’exiger par tous les moyens pacifiques. » Une question est alors posée pour savoir si ce message a un sens au moment où l’Uprona fait parti de l’exécutif et du législatif : « Je n’ai jamais dit que l’Uprona était incapable d’opérer un changement », lance M. Niyoyankana, avant de rappeler que « la Constitution donne à son parti des places à l’exécutif, notamment la 1ère vice-présidence et certains ministères suivant le score obtenu à l’Assemblée Nationale. »
Il reconnaît pourtant que l’Uprona est aussi responsable par rapport à cette situation parce qu’il est au gouvernement, mais que tout ce qu’il peut faire pour le moment est de dire ce qui ne va pas : « Je suis certain qu’il y aura des moments où le parti Uprona va prendre des décisions très difficiles, parce que chaque chose a son temps. Quand les propositions ne sont pas observées, d’autres décisions peuvent être prises.»
Quant à la réunification du parti, le président du parti du prince Rwagasore est convaincu qu’elle a bien réussi : « Ce qui s’agitent maintenant ne sont que des ambitieux trop zélés qui n’ont pas pu avoir le confort ou le travail qu’ils projetaient. » Il informe par ailleurs que parmi ceux-ci, « il y en a qui risquent d’être poursuivis pour des dossiers de malversations au sein de l’Uprona, et font donc du bruit pour que leurs dossiers ne soient plus évoqués. »
M. Niyoyankana annonce alors que le bureau exécutif du parti qu’il dirige a suspendu, jeudi 11 août, trois d’entre eux de tous les organes dirigeants du parti. Il s’agit de Jean Baptiste Manwangari, Tatien Sibomana, et Evariste Ngayimpenda. Il avertit en outre d’autres « insurgés », que s’ils ne reconnaissent pas leurs erreurs et reviennent dans le bercail, « ils subiront le même sort. »