Mercredi 16 octobre 2024

Opinions

OPINION* | Rwagasore, l’unité et le progrès décapités

13/10/2024 4
OPINION* | Rwagasore, l’unité et le progrès décapités
Prince Louis Rwagasore,

Avec l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, Héros national, rien ne sera plus comme avant au Burundi, ce beau pays de l’Afrique Centrale. C’est un grand rêve qui aurait pu devenir réalité qui s’éteint. Un rempart pour l’unité du pays qui s’effondre. L’avenir économique et social pensé par le Prince est relégué aux oubliettes. Cet article revient sur la personnalité prenante du Prince, son profond attachement aux intérêts de la nation, sa pugnacité et la vision qu’il avait de l’avenir de ce pays.

Par Ambassadeur Raphaël Bitariho

Le dévouement à la cause nationaliste.

Le futur Héros national voit le jour le 10 janvier 1932, du Mwami Mwambutsa IV et de la Reine Thérèse Kanyonga à Gitega. Ses études primaires qu’il commence à 6 ans en 1938 le conduisent successivement à Bukeye et Kanyinya. Ses études secondaires qu’il commence à dix ans le conduiront à Gitega chez les Frères de la Charité où il passe deux ans, puis au Groupe Scolaire d’Astrida, actuelle Butare, où il passera six ans avant d’entreprendre des études universitaires à l’Institut Universitaire des Territoires d’Outremer d’Anvers (Belgique) en 1950. Il reviendra en 1956 au Burundi où il entame sa vie politique au niveau associatif par la création de coopératives strictement africaines qui seront interdites par le colonisateur.

Le Prince Louis Rwagasore a épousé Rose Ntamikevyo, une jeune fille d’origine hutu, en 1959. Le mariage suscite beaucoup d’émotions. Certains croient y voir une portée symbolique. Le couple donnera naissance à deux enfants qui décéderont prématurément.

De retour de Belgique, le Mwami lui confie la chefferie de Butanyerera. Il la dirigera pendant une année tout en se consacrant entièrement à la cause nationaliste. Pour ce faire, il avait obtenu de l’administration coloniale de travailler trois jours dans la chefferie et de passer les autres à Bujumbura pour ses activités politiques et économiques, en particulier le suivi des coopératives . En compagnie de quelques camarades nationalistes, dont Paul Mirerekano et Thaddée Siryiyumunsi, il fonde le Parti UPRONA en septembre 1958. Celui-ci ne sera agréé que le 7 janvier 1960.

En novembre 1960 se tiennent les élections communales. Juste avant celles-ci, Rwagasore est placé en résidence surveillée à Bururi du 27 octobre au 9 décembre 1960. Le Parti Démocrate Chrétien (PDC) soutenu par la Belgique, pays colonisateur, en tire parti en remportant cette échéance électorale.

Le Prince Louis Rwagasore et l’UPRONA prendront leur revanche le 18 septembre 1961 lors des élections législatives. La victoire est sans appel : 80% des sièges pour le parti UPRONA, 20% pour le Front commun incluant le PDC.

Le 28 septembre 1961, le Prince est désigné pour former le Gouvernement chargé de mettre l’indépendance sur les rails. L’investiture aura lieu le 29 septembre.

L’élan nationaliste du Prince Louis sera brutalement fauché le 13 octobre 1961. Il est assassiné un mois après la formation de son gouvernement et huit mois avant l’indépendance pour lequel il avait tant combattu. La tragédie aura lieu dans un restaurant situé au bord du lac Tanganyika, dénommé actuellement Hôtel Tanganyika.

Une personnalité puissante au charisme indéniable.

Les raisons d’une très grande popularité et de grandes capacités de rassembleur.

Des événements pour forger une personnalité.

Rwagasore vit sa première contradiction à l’âge de six ans. Ses parents se séparent à cause de la cabale de princes conservateurs qui accusent sa mère d’être par trop moderniste. Il ne jouira donc pas d’un encadrement familial plein. Au cours de sa scolarité primaire et secondaire, aussi bien à Kanyinya, Gitega qu’à Astrida, il est en butte à d’incessantes humiliations, méchancetés et violences gratuites ou privations sans fondement. On verra là la racine d’une cassure profonde d’avec l’aristocratie conservatrice et l’administration tutélaire.

Autre élément significatif de la naissance de cette forte personnalité, cet incident rapporté par Léon Ndenzako et repris par Athanase Karayenga :

« Un jour qu’il était puni et était assigné à balayer les toilettes, un Frère de la Charité, encore un décidément, est arrivé dans son dos et lui a administré un coup de pied violent au derrière qui lui a fait perdre l’équilibre et l’a envoyé au sol. Louis s’est relevé, a poursuivi le Frère et lui a cassé le balai sur le dos.
Le Frère, arroseur arrosé, ne s’attendait pas à cette violente réplique du Prince et a porté plainte auprès de son supérieur, le Frère Servus. Ce dernier a demandé aux condisciples de Louis Rwagasore ce qui s’était passé et tous les élèves ont témoigné en faveur du Prince. Le Frère supérieur est reparti furieux sans administrer toutefois une autre sanction à Louis Rwagasore. »

Rwagasore est d’une grande popularité. Il réussit à galvaniser la masse et l’élite de toutes les appartenances ethniques et régionales. Tout en étant proche du trône royal, c’est une figure nationaliste qui transcende les traditionnels déchirements Batare-Bezi. En outre la formation universitaire acquise à Anvers lui confère un avantage certain sur nombre de ses contemporains. Enfin, son union avec une femme hutu lui attire les sympathies dans les milieux hutu.

A ce propos, le Journaliste Athanase Karayenga écrit dans son récit romancé :
« Très vite, il réussit à rassembler autour de lui, des Swahili, des Ganwa, des Hutu, des Tutsi, des Belges, des Allemands. Un de ses compagnons, depuis Astrida, dit de Louis Rwagasore qu’il rayonnait et, comme un aimant, attirait tout le monde. »

Des contemporains s’expriment sur la personnalité du Prince.

On a beau en vouloir au lapin, on lui reconnaît sa rapidité, dit un proverbe burundais. Qu’on l’aime ou qu’on le haïsse, Rwagasore ne laisse personne indifférent. On suivra ici quelques témoignages significatifs sur son impressionnante personnalité.

Ici, Charles Baranyanka insiste sur sa gentillesse et sa générosité :
« Les camarades de l’époque d’Astrida découvriront, plus tard, les principales qualités de Louis Rwagasore : gentillesse et générosité », indique Charles Baranyanka. Après Astrida, le « petit prince » était devenu grand. Il avait surmonté l’épreuve de la réclusion et était devenu un beau jeune homme sympathique et apprécié par ses condisciples.

Evoquant ses capacités d’accueil et d’écoute, sa disponibilité pour grands et petits, Pierre Ngendandumwe, dit dans son oraison funèbre :
« Conseiller Général, sage, dynamique et écouté, il ne ménageait jamais ses forces pour se consacrer jours et nuits aux nombreuses audiences de tout genre. Grands et petits, malheureux et désolés, tous étaient reçus à bras ouverts et trouvaient en sa personne aide, encouragement et consolation. ».

Jean Paul Harroy, ancien Gouverneur du Rwanda-Urundi, un des grands détracteurs du Prince écrit, parlant de Rwagasore :
« Pour les uns il est toujours un Dieu et pour les autres le Diable. Il était incontestablement ce que l’on a coutume d’appeler une « nature ». Et cette personnalité puissante, autoritaire, irradiante, aidée par un charisme indéniable (…), a réussi à galvaniser des foules, à lui susciter des dévouements, féminins autant que masculins, confinant au fanatisme, et à lui permettre d’engendrer la durable réalité UPRONA ».

On reconnaît l’arbre à ses fruits, dit le proverbe. Malgré son aversion pour le Prince Louis Rwagasore, Harroy ne peut s’empêcher de reconnaître ses qualités. Il écrit de lui ceci :
« Il dégageait une impression de puissance tranquille, d’obstination. Il était un dirigeant exceptionnel, doublement privilégié par son sens politique étonnant et sa qualité de fils du Mwami ».

Tout en ne cessant pas de s’employer à « chercher la petite la bête », il écrira encore :
« Son inflexible poursuite d’un objectif unique : la prise de pouvoir politique à travers le triomphe du nationalisme rundi, a alors pallié les handicaps d’une intelligence plutôt moyenne et d’un manque total de culture (…) Ses réactions s’harmonisaient avec son apparence. Plutôt lent à la réplique, mais inébranlable lorsqu’il s’était tracé une voie, il était capable – le tempérament de sa mère – d’impulsivité et de violence à l’égard de quiconque osait tenter de lui barrer la route. »

Le tempérament de la mère dont parle Harroy, il en sait quelque chose. Voici ce qu’il écrit à propos de ce qui lui arrive alors qu’il se rend à l’hôpital pour s’incliner devant la dépouille mortelle de l’illustre héros :

« J’y arrive assez longtemps avant Mwambutsa. Mais j’y ai été précédé par Thérèse Kanyonga… Celle-ci se jette sur moi et m’allonge la plus retentissante gifle que j’aie reçue dans mon existence. »

Et Athanase Karayenga de conclure :
« La Tutelle qu’il combattait avec acharnement à travers la personne de Jean-Paul Harroy, son ennemi intime, lequel en retour lui vouait une haine et un mépris incommensurables, oui la Tutelle a reçu une claque définitive. Louis Rwagasore, à travers le geste incroyable de sa mère, tient une revanche sans réplique, sans appel. Pour l’éternité ! ».

La rude bataille pour l’indépendance.

Création de l’UPRONA, un parti indépendantiste fondé sur le rassemblement.

Désireux d’émanciper le peuple murundi comme il aimait le dire, il organise les citoyens dans diverses coopératives. Il prendra essentiellement le contrôle de deux principales coopératives : la Coopérative des Consommateurs et Commerçants du Rwanda-Burundi (CCC-RU) agréée le 10 mars 1955 et la Coopérative des Commerçants du Burundi (CCB) portée sur les fonds baptismaux le 19 juin 1957. L’administration coloniale ne s’y trompe pas. Rwagasore, à l’instar d’autres nationalistes du Tiers Monde, passe par ces coopératives pour mobiliser les masses, bâtir l’idéologie de son futur parti.

Ainsi, avec l’éveil nationaliste en Afrique et dans le Tiers monde qui ne le laisse pas indifférent, il fonde l’Union pour le Progrès national (UPRONA) en 1958, un parti résolument nationaliste et indépendantiste.
M. Zénon Nicayenzi, un contemporain de Rwagasore écrit : « A partir de 1957, le Prince emprunte deux stratégies pour libérer son pays: le mouvement coopératif et le parti politique. Libération économique et libération politique, les deux étant étroitement liés » .
Dès le départ, le Prince Louis Rwagasore comprend la nécessité de faire de l’UPRONA un parti de masses et d’unité. Il en tiendra rigoureusement compte dans la mise en place des organes du parti.

Pour une indépendance immédiate

Aussitôt après, le parti UPRONA réclame ardemment l’indépendance nationale. Une indépendance immédiate. Du 14 au 20 mars 1960 se tient un Congrès de l’UPRONA à Gitega. Sans équivoque, les congressistes demandent l’indépendance immédiate du Burundi. Les propos suivants du Prince sont aussi sans équivoque. Il les a tenus au cours d’un exposé fait à la Chambre de Commerce du Rwanda-Urundi en date du 25 août 1960, un de ses discours les plus significatifs sur sa pensée.

« L’avenir de ce pays est à nous tous, vous comme nous. Dès lors il n’est pas possible que cet avenir repose dans des mains et les caprices de quelques hommes qui n’ont aucune attache au pays, aucun intérêt futur, dans les mains des opportunistes, si pas des activistes (…). Je ne suis ni contre les Blancs ni contre les Belges, ni contre les étrangers établis dans ce pays, je respecte trop les sentiments hospitaliers de ma race ; mais je suis, je l’ai dit et le dirai encore, contre une administration qui pour moi si elle continue résolument et je dirais cyniquement ce qu’elle est en train de faire, ratera sa mission, comme, soyons francs, elle l’a été au Congo, et même au Rwanda » .

Plus loin le Prince précise sa pensée :
« Mes amis et moi, nous sommes pour l’indépendance rapide de notre pays pour que la situation soit nette, pour que vous sachiez avec qui traiter, pour que toute équivoque disparaisse entre vous et nous. Nous ne voulons plus jouer sur des termes, nous désirons simplement que l’on nous dise quoi, pour que, en connaissance de cause, on s’y prépare avec tous les moyens dont nous disposons ; nous ne voulons plus que l’administration tutélaire nous dise d’accord ou fasse semblant d’accepter nos desiderata pendant que de l’autre côté elle cherche à se cacher derrière une opinion qui s’opposerait à nous pour des raisons que personne d’entre vous ne connaît, mais que n’ignorent certainement pas certains hauts fonctionnaires qui en profitent pour appliquer la vieille loi de « diviser pour régner » .

Les autres partis, dont certains sont encouragés par la puissance tutélaire pour contrecarrer l’action du Prince, s’inscrivent dans le fameux plan Van Bilsen qui place le moment de l’indépendance à trente années de là.

Voici l’analyse de Monsieur Nicayenzi:
« Son objectif est clair: indépendance immédiate et sans condition. Autour de ce message de Rwagasore se rassemblent quatre catégories de Burundais: les religieux et religieuses burundais de l’Eglise catholique, les paysans et éleveurs exploités et opprimés, les petits et moyens cadres de l’administration traditionnelle et coloniale, les membres actifs du Conseil Supérieur du Pays (Abbés et Bashingantahe). Le camp de l’Indépendance immédiate.
Ses adversaires adoptent la démarche inverse: Démocratie avant indépendance. Ils recrutent au sein de quatre catégories: l’administration coloniale, les missionnaires de l’Eglise Catholique, les hauts cadres de l’administration coutumière, les auxiliaires issus du Groupe Scolaire de Butare (Astrida). Le camp du refus » .

Une lutte déterminée contre les exactions de l’administration coloniale

Rwagasore est intimement convaincu que l’administration coloniale constitue le principal obstacle à l’évolution du pays vers l’indépendance. Homme direct, il ne passe pas par quatre chemins pour exprimer ce ressentiment.

« Que pourraient être nos sentiments devant le refus catégorique et systématique de ce qui pourrait ressembler de loin à une initiative ne provenant pas de la puissante administration ? Face à une telle situation, seul un homme n’ayant pas de foi pourrait abandonner, car la différence entre le possible et l’impossible est le degré de la volonté des hommes. Cette volonté, nous l’avons, ce qui signifie par conséquent que seule la raison, la compréhension, l’honnêteté et un dialogue franc peuvent donner la solution à ce pénible malentendu, peuvent nous amener vers un compromis, vers des concessions mutuelles ».

Avec le renforcement de son parti, c’est un puissant instrument qui est mis au service de la cause du nationalisme. Lors du Congrès de Gitega, la résistance au colonisateur se mue en une campagne de désobéissance civile. L’UPRONA demande à la population de ne plus payer de taxes, de boycotter les magasins tenus par les expatriés.

Le combat sans merci de la tutelle contre Louis Rwagasore.

Avec à sa tête le Résident Général Jean Paul Harroy, l’administration coloniale avait déclenché à visage découvert une guerre implacable contre le Prince Louis Rwagasore. Tous les moyens étaient bons : politiques, administratifs, judiciaires, policiers…

Rwagasore était conscient de cet état de fait.

« A mon enthousiasme, à ma foi de servir mon peuple, à mes illusions aussi, je n’ai rencontré qu’un mur d’incompréhension, de terribles malentendus, parfois d’humiliation. Tout cela n’était pas très grave s’il s’agissait uniquement de ma personne, hélas, cela est arrivé à d’autres de mes compatriotes » .

Plusieurs stratagèmes ont été mis en œuvre pour venir à bout de la pugnacité du Prince. Ils se sont dans un premier temps attaqués à son cheval de bataille favori : ses coopératives. Sous prétexte de malversations économiques, les coopératives animées par le Prince Louis Rwagasore, à savoir la Coopérative des Consommateurs et Commerçants du Rwanda-Burundi (CCC-RU) et la Coopérative des Commerçants du Burundi (CCB) seront interdites par le pouvoir colonial.

Ensuite, ils ont fait appel à la proscription politique. En août 1960, lors d’une réunion tenue à Bruxelles en rapport avec les élections communales et la réorganisation administrative, une disposition scélérate qui visait l’étoile montante du nationalisme burundais fut prise. Elle interdisait aux membres de la famille royale jusqu’au deuxième degré d’avoir un mandat électif ou d’occuper une fonction politique au sein d’un parti. Rwagasore se cantonna donc au rôle de Conseiller Général de l’UPRONA, ce qui n’empêchait pas à sa popularité de croître.

Vint ensuite la discrimination politique et scolaire. Alors que les adversaires politiques de l’UPRONA étaient choyés à coups de financement et de conseils politiques, l’administration coloniale refuse d’accorder le moindre financement au parti du Prince. En ce qui concerne la formation, Mwambutsa IV doit batailler ferme pour obtenir un visa de son fils pour les études en Belgique. Pourtant, Joseph Birori, membre du clan Pierre Baranyanka en faveur duquel la disposition ci-haut citée avait été concoctée, n’avait eu aucun problème. Se basant sur un témoignage, Athanase Karayenga écrit: « Apparemment, la Tutelle lui avait refusé d’entreprendre des études de droit pour devenir avocat au prétexte que ce métier était réservé aux Blancs. La Tutelle préférait l’orienter vers l’agronomie » .

On fit recours aussi à l’intimidation. A côté des humiliations et intimidations au cours de sa formation déjà mentionnées, l’administration coloniale use de plusieurs stratagèmes. L’administration coloniale pousse Mwambutsa IV, son père, heureusement sans succès, à désavouer l’action politique de son fils. En ce qui concerne la dissuasion politique, Jean Paul Harroy écrit : « Je le conjurai franchement, d’abandonner la position déraisonnable calquée sur les thèses, non valables pour le Burundi sous Tutelle, de Bandoeng, N’Krumah et Lumumba. Il ne gagnait rien à nous combattre puisque nous ne demandions qu’à partir au plus vite dans l’honneur. Au contraire, en nous combattant et surtout en nous sabotant, il compromettrait sans utilité aucune et pour longtemps tout essor matériel valable de son pays. »

Tout y passe, y compris l’imputation diffamatoire. L’administration coloniale fait tout pour discréditer Rwagasore afin de le disqualifier politiquement. C’est tantôt un dangereux communiste : il soutient les coopératives, il communie debout. Ce serait un homme violent animé d’une forte animosité envers ses parents qu’il aurait injurié ou sur lesquels il se serait livré à des voies de fait en public.

Une des réactions du Prince : « Vous avez tous la psychose d’un Lumumba. Encore une fois, pensez que vous êtes au Burundi et qu’il y a d’autres pays que le Congo qui ont eu ou qui viennent d’avoir l’indépendance et par conséquent ne nous prêtez plus des intentions qui ne sont pas justifiables dans l’Afrique montante et indépendante » .

De guerre lasse, on passe à la persécution. Des élections communales sont organisées à la mi-novembre 1960. Juste avant cette échéance électorale, le 27 octobre, l’administration coloniale place Louis Rwagasore en résidence surveillée à Bururi. Pour affaiblir l’UPRONA et donner les coudées franches au Front commun piloté par le Parti Démocrate Chrétien. Le calvaire ne se terminera que le 9 décembre 1960 après la victoire attendue du PDC. Ensuite tout sera fait pour faire taire le Prince. Peu de jours après la victoire de son parti, le Prince échappe à trois attentats, les 22, 27 et 28 septembre 1961.

La main tendue au colonisateur

Nonobstant l’obstination du colonisateur à combattre le Prince et son parti, Rwagasore ne cesse de lui tendre la main. En bon stratège, il estime que l’indépendance n’est pas dirigée contre les intérêts des Belges. Il leur dira lors de son exposé à la Chambre de Commerce du Rwanda-Urundi :
« Si vous croyez que les intérêts de notre pays pour lesquels nous luttons vont à l’encontre de vos intérêts, c’est que les malentendus persistent. Nous avons à gagner dans cette amitié possible, vous avez à gagner également, nos gains ne sont pas opposés, ils se complètent, gagnons-les ensemble, honnêtement, sans arrière-pensée et non comme des bandits qui, lorsqu’ils vont boire un coup, se suspectent mutuellement (…) Je pense franchement que puisque cette indépendance doit venir, elle vienne grâce à vous et non malgré vous ou contre vous ».

Rwagasore tend la main. Mais à la condition que le partenariat voulu prenne son fondement sur un nationalisme sans faille. C’est sans ambages qu’il assène cette vision à son auditoire :
« L’avenir de ce pays est à nous tous, vous comme nous. Dès lors il n’est pas possible que cet avenir repose dans des mains et les caprices de quelques hommes qui n’ont aucune attache au pays, dans les mains des opportunistes, si pas des activistes » .

Une vision qui repose sur une indépendance inéluctable. Ainsi dira-t-il plus loin :
« Je pense franchement que puisque cette indépendance doit venir, elle vienne grâce à vous et non malgré vous ou contre vous ».

Les stratégies de la victoire

On pourrait retenir les lignes stratégiques suivantes comme constituant l’échine dorsale du processus qui a conduit Rwagasore et l’UPRONA à la victoire :
• Création et animation des coopératives indigènes pour mobiliser les masses, vendre son image, forger l’idéologie du futur parti politique. Mais aussi assurer le progrès matériel et l’émergence dans l’économie moderne des populations burundaises.

• Adaptation de l’idéologie du parti à la situation du moment : nationalisme et libération, unité et rassemblement, monarchisme, développement, justice sociale.

• Traduction, maintien de la volonté, des désirs et des aspirations du peuple.

• Ralliement des adversaires politiques à sa cause et affaiblissement de la coalition (Front commun) soutenue par le colonisateur. Les personnalités ci-après vont rejoindre l’UPRONA du Prince : Pierre Ngunzu et Ignace Ndimanya du Parti du Peuple (P.P.), André Baredetse et Pierre Claver Nuwinkware de la Voix du Peuple Murundi (VPM), Bernard Nyirikana de l’Union pour la Promotion des Hutu (UPROHUTU).

• Actions pour la participation politique de la femme.

• Disponibilité pour tout un chacun, petits comme pauvres.

• Recours aux Nations Unies pour la supervision des élections. Pour lui « il est impératif que les Nations Unies s’impliquent directement et résolument pour organiser des élections libres et démocratiques, afin que le meilleur gagne et que la démocratie triomphe ».

• Recherche des appuis auprès des autres leaders du tiers monde : Julius Nyerere, Patrice Lumumba, Kwame N’krumah, Ahmed Sékou Touré, Frantz Fanon, etc. Les contacts sont établis lors des voyages du Prince et de la participation à des colloques internationaux.

• Collaboration avec des leaders fortement imbus de l’idéologie de l’UPRONA (Félix Katikati, Paul Mirerekano, Apollinaire Siniremera…) et désignation de propagandistes à la hauteur de leur tâche.

• Implication des confessions religieuses pour qu’elles contribuent à la cohésion de la société burundaise et servent de levier pour la canalisation des aspirations de la population à l’indépendance. Le Prince animera des coopératives dans les milieux musulmans, multipliera des contacts chez les protestants et au sein du clergé et de l’élite catholiques.

Louis Rwagasore le visionnaire

En matière politique comme dans d’autres secteurs, Rwagasore est un visionnaire. Ses idées restent toujours d’actualité comme on va le voir dans les lignes qui suivent. Cela parce qu’elles sont l’expression d’une fois inébranlable comme on le perçoit dans ces propos : « mon rôle plus simple, plus humble peut-être (…) a consisté à traduire, à maintenir la volonté, les désirs et les aspirations de ce peuple » .

S’agissant de la démocratie, Rwagasore dira d’entrée de jeu que c’est la meilleure chose que les Belges ont pu nous suggérer. Il s’exprima ainsi : « La démocratie, voilà au moins la meilleure chose que les Belges ont pu nous suggérer. Le peuple burundais a droit à la dignité et à la liberté, nous devons donc le diriger par la démocratie. Si demain le peuple ne veut plus de mon père (Mwambutsa IV), je serai le premier à lui conseiller d’abdiquer. »

Pour lui, les dirigeants sont là de par la volonté du peuple et doivent se soucier de son bien-être. Voici son propos : « Quant aux chefs de chefferies, bien que la plupart soient de ma famille, je ne les renie pas, mais il faut qu’ils soient là de par la volonté du peuple. Il faut qu’ils soient élus. Je suis sûr que ceux d’entre eux qui se sont toujours souciés de la justice et du bien-être de leurs populations seront élus, puis réélus. Ceux qui se sont mal conduits, ce n’est pas à moi ni à notre parti de les soutenir, d’endosser leurs fautes. Ce sera vraisemblablement leur fin et ce sera mieux ainsi. En ce qui me concerne personnellement, eh bien, nous avons fait des études et je suis jeune : si je ne suis pas élu, je travaillerai toujours quelque part. Mais le peuple sera content. Dès aujourd’hui, si j’étais sûr que les Burundais (il disait Barundi, terme plus académique) veuillent déjà la République et que cette solution soit la meilleure, je ne ferai absolument rien pour les en empêcher. Ce serait leur droit le plus légitime.»

Dans les propos qui suivent, Rwagasore se prononce clairement pour une démocratie progressive fondée sur des bases solides. « Je suis pour la démocratie progressive qui doit se bâtir sur des bases réelles et solides, car une démocratie véritable ne s’instaure pas à coups d’arrêtés ou de décrets ni à coups de crosse ou de baïonnettes. Je suis progressiste et en même temps conservateur parce que je suis convaincu qu’un avenir sûr doit se construire sur des patrimoines solides et nobles qui doivent être la fierté d’un peuple sans laquelle l’avenir serait artificiel ou construit sur un banc de sable » .

Mais aussi pour une démocratie qui rime avec justice sociale : « C’est aussi le triomphe de la démocratie telle que le peuple murundi la comprend et la veut, c’est-à-dire la véritable justice sociale plutôt que des formes extérieures d’une démocratie de surface » .

Il préconise enfin un jeu libre et honnête entre les partis : « Il faut qu’un jeu libre et honnête entre partis soit permis et encouragé… et ma foi, gagnera celui qui gagnera !!! » .

S’agissant de l’unité des Barundi, le Prince Louis Rwagasore s’emploie, dans un premier temps, à démolir les mensonges construits autour de l’histoire ethnique du Burundi. Ainsi, réagissant contre un article dans lequel le colon Albert MAUS affirme qu’il existe un problème hutu-tutsi et qu’il faut aider les Bahutu comme tels, le Prince RWAGASORE lui adresse une lettre dans laquelle il fait le constat suivant: « Vous parlez, Monsieur, presque comme un irresponsable des innombrables Tutsi monopolisant toutes les places dans tous les secteurs: là encore, vous préférez ignorer l’œuvre belge pendant près de cinquante ans dans ce pays; mais maintenant et comme par hasard, la faute incombe aux Tutsi. Pauvre tutsi: c’est pourtant pour ses enfants qu’on avait créé des écoles spéciales les destinant à remplir des fonctions administratives supérieures. Leur reprochez-vous d’en avoir fait usage et de s’être laissé éduquer? »

Il est aussi question d’assurer les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous les citoyens et de rassembler tous les Barundi pour la cause du développement national. Dans son fameux exposé à la Chambre de Commerce du Rwanda-Burundi, il dira : « En ce qui concerne le problème hutu-tutsi, qui pour les uns est un problème social et pour les autres racial…, pour moi il n’y a pas d’équivoque. Tous les citoyens de ce pays doivent avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs » . C’est le même souci qui est exprimé dans son discours du 18 septembre 1961 :« Mais le vainqueur et le perdant sont tous des Barundi, membres de la même famille nationale, enfants d’un même Mwami. Le Burundi a besoin de tous, à quelques partis politiques qu’ils appartiennent » .

Rwagasore se présente aussi comme un grand partisan d’une presse et d’une justice libres et indépendantes. Il dira : « Il faudrait notamment que la presse soit libre. L’opinion publique n’est pas informée et ceci est une grande lacune » . Plus loin : « Il faut aussi qu’une véritable justice soit établie au Burundi. Il faut que la justice soit libre et indépendante par rapport au pouvoir exécutif. Ceci pour éviter d’un côté le soulèvement social du peuple, c’est-à-dire, il faut que le peuple, les petits hutu et les petits tutsi sans force et sans défense puissent trouver une justice prompte et équitable » .

La bonne gouvernance, rien que la bonne gouvernance pour le Prince. Dans le discours prononcé à RANGO le 21 février 1959 lors des cérémonies organisées lors de son installation en tant que Chef du Buyenzi, Rwagasore développe des idées fondamentales en matière de gouvernance. Pour lui, le bon dirigeant est un responsable fortement engagé, imbu de l’amour du travail, qui œuvre pour tous les Barundi sans exclusive. Qui œuvre pour la justice et le respect des droits des citoyens ; qui est aux côtés des dirigés surtout les pauvres et les miséreux et se bat pour la sauvegarde de leur dignité.

S’adressant à son père, le Roi Mwambutsa IV, il indique qu’il ne travaillera pas pour être bien côté ou rémunéré, mais que sa récompense se retrouvera dans le bonheur, la prospérité, la paix, l’unité et l’épanouissement physique et moral qu’il aura apportés à ses dirigés. Poursuivant sur sa lancée, Rwagasore demandera à son père de ne pas le ménager en cas de défaillance sous prétexte que c’est son fils.

Rwagasore estime en outre que pour mieux assumer son rôle régalien, l’Etat doit se doter d’une autorité forte : « Car sans autorité forte, aucun pays ne connaît l’ordre, la paix, la tranquillité. Sans autorité forte, point de progrès » .

La paix et la sécurité sont une préoccupation permanente pour le Prince Louis Rwagasore. Les paragraphes suivants de son discours du 18 septembre 1961 sont sans équivoque : « Il faut surtout que les habitants du Burundi se sentent en paix et en sécurité, que personne ne se croit menacé et que chacun ait confiance dans la protection du Gouvernement. C’est pourquoi ce gouvernement qui sera formé bientôt aura comme premier devoir de sévir sévèrement contre tout fauteur des troubles, les irresponsables quels qu’ils soient. J’exhorte surtout plus spécialement les partisans et amis de l’UPRONA à se montrer dignes de la victoire du Parti. Les militants actifs doivent agrandir le cercle de nos amis, tendre loyalement et cordialement la main aux adversaires d’hier et non étaler de l’orgueil ou de l’insolence.
Le Comité national de l’UPRONA sera sans pitié pour ceux de ses partisans qui ne respectent pas ce mot d’ordre impératif de courtoisie, de tolérance et de respect d’autrui, car le Parti ne tolérera pas que le prestige, l’honneur et l’avenir de la Patrie soient compromis par des paroles ou des gestes irréfléchis de quelques exaltés » .

Cet engagement pour la paix a toujours fait partie de son combat pour l’avènement d’un Burundi heureux et prospère. Voici ce qu’il a déclaré lors de son exposé à la chambre de Commerce :
« Comme tant d’autres, nous devons arriver à l’indépendance dans la dignité, la confiance et le travail. Cet effort vous le devez, nous le devons à l’avenir de ce peuple murundi, pour faire de ce cœur de l’Afrique une autre Suisse. Et si cela n’était pas possible, je vous le jure, que nous ne permettrons pas que le Burundi tombe dans le chaos du Congo ou du Rwanda ; vous pouvez me croire » .

En matière diplomatique, Rwagasore sera le premier à proposer la constitution d’une union économique et politique entre le Burundi et les pays de la région. En mars 1961, à l’occasion de la réunion annuelle de la Commission de Tutelle, le prince RWAGASORE fut le premier à proposer la constitution d’une union économique et politique entre le Burundi, le Tanganyika, et le Rwanda, union qui était susceptible d’être étendue à l’Ouganda et le Kenya. Julius Nyerere, présent à cette réunion de New York, répondit qu’il était d’accord avec la proposition d’union entre les 3 pays à condition que cette proposition fût entérinée par les populations des pays respectifs.

Au mois de juillet 1961, le prince RWAGASORE se rendit à Dar Es-Salaam pour peaufiner le projet de cette union avec Julius NYERERE et le roi KIGERI V du Rwanda. A cette réunion se joignit un pasteur anglican de nationalité ougandaise nommé COSIAS SHALITA.

Franchissant une étape supplémentaire dans son orientation Est-Africaine, le prince RWAGASORE organisa et installa à Kampala une section UPRONA au sein des membres de la communauté des émigrants burundais en Ouganda.

Au cours de la première interview qu’il accorda à l’agence France Presse, le lendemain de la victoire du 1er septembre 1961, le Prince RWAGASORE réaffirma sa détermination à former une union politique et économique avec le Tanganyika.

Héritier politique du prince RWAGASORE, le Premier ministre Pierre NGENANDUMWE reprit ce projet et en février 1964 posa officiellement la candidature du Burundi à la Communauté Est-Africaine qui venait de naître. Cette candidature fut acceptée et une commission technique fut mise sur pied pour concrétiser cette adhésion. Les événements politiques intervenus au cours des années 1964 et 1965 ont empêché l’adhésion du Burundi à la communauté de devenir effective à cette époque.

Des idées phares pour le développement économique

Les éléments essentiels de la politique économique du Prince Louis Rwagasore que nous reprenons ci-après ont été rendus publics lors de l’Exposé à la Chambre de commerce du Rwanda-Urundi le 25 août 1960. La lecture de l’exposé indique sans équivoque qu’il s’agit de quelques indications. Rwagasore sait que pour l’instant, le front le plus important se joue sur le terrain politique, il faut d’abord mener à terme la rude bataille pour l’indépendance. Voici ce qu’il dit à cette occasion :
« Je sais que vous voulez entendre de ma bouche comment je conçois l’avenir économique du Burundi, des relations futures entre les tuteurs et nous. Comment pourrais-je vous en parler si je n’épuise pas d’abord les problèmes politiques ?».

Il s’agit donc ici d’une esquisse, comme si Rwagasore se réservait d’approfondir plus tard sa pensée économique. N’empêche, ce sont de véritables idées phares.
• Instaurer une bonne politique foncière, notamment celle de la propriété privée ;

• Exploiter la terre rationnellement et d’une manière intensive ;

• Se spécialiser dans l’agriculture industrielle et trouver d’autres produits d’exportation pour seconder la monoculture du café ;

• Exploiter rationnellement le cheptel bovin ;

• Introduire la spécialisation des régions au niveau des cultures ;

• Transformer une partie de la population en « prolétariat ouvrier » et à cet effet multiplier les entreprises industrielles et offrir des garanties réelles aux investissements des capitaux étrangers. C’est-à-dire :

o instaurer une bonne et stable politique ainsi qu’un climat de confiance et d’ordre,
o les exempter de taxes durant les premières années,
o leur garantir les possibilités de transférer ou ils veulent, le bénéfice de leur travail ;
o installer un marché libre d’échange, c’est-à-dire un port franc ;
o encourager et éduquer la classe moyenne commerçante et artisanale ;
o intéresser le pays ou les Barundi dans les affaires ou les industries installées dans le pays ;
o nous assurer d’une voie de sortie sûre et rentable, c’est-à-dire faire des accords économiques avec le Tanganyika, pays politiquement stable et créer une ligne de chemin de fer direct Usumbura, Rumonge, Nyanza lac, Kigoma, Dar es Salam.

Former la jeunesse, assurer les droits politiques des femmes

On retiendra sous ce chapitre les actions suivantes:
Conscient que la jeunesse est l’avenir de la nation, Rwagasore lui accorde un intérêt particulier. Il manifeste un vif intérêt pour la formation intellectuelle des jeunes burundais, les encourage à persévérer dans la formation, sollicite des bourses d’études pour les finalistes des écoles secondaires, en particulier les élèves issus des milieux modestes.

Rwagasore est un des rares leaders de son époque à militer pour les droits politiques des femmes. Alors que les femmes n’avaient pas été autorisées à voter lors des communales d’octobre-novembre 1960, Rwagasore, malgré l’opposition des autres partis politiques qui jugeaient les femmes immatures de nature, prend appui sur les Nations Unies pour qu’elles puissent voter aux législatives du 18 septembre 1961. L’UPRONA fut en outre le seul parti politique à aligner une femme sur la liste électorale.

Note d’Iwacu

*Les articles de la rubrique opinion n’engagent pas la rédaction.
Toute contribution exprimée avec respect sera publiée. Merci

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Nshimirimana

    Avec si, l’on peut toujours rêver et avec la disparition précoce de cet illustre personnage, le Burundi est entré dans l’enfer. Si ( et oui, le si), le sort ne s’était acharné sur lui, le Burundi n’en sert pas là ou il est aujourd’hui avec les crises à répétitions sur base ethnique. Avec sa mort et plus tard la fin de la monarchie, le peuple a perdu ses repères avec l’entrée sur scène politique des hommes et femmes sans vision ( abazimagiza) avec la naissance des divisions sur base ethnique entre les différentes composantes sociologiques, clanique et régionale notamment.
    Ce qui a été fait l’a été. On le regrette. Maintenant: QUE/QUOI FAIRE POUR REHABILITER L’HERITAGE DU PRINCE? Y’A-T-IL ENCORE DES RWAGASORE DANS NOTRE PAYS POUR S’Y ATTELER?

  2. Kabemba

    Merçi beaucoup Raphael Bitariho
    L’assassinat de Rwagasosore de notre coeur et âme fut une tragédie pour notre Burundi.
    La même chose qui est arrivé à Patrice Lumumba.

    Les pauvres burundais et zaïrois le payent toujours.
    Ps: Mon père est burundais et ma mère est une mushi

    • Stan Siyomana

      @Kabemba
      Malheureusement dans notre monde, un leader politique qui veut reellement travailler pour le bien de son peuple risque d’etre assassine.
      Dernierement j’etais emu par cette tentative d’assassinat de Commandante Fidel Castro (1926-2016) au Cuba.
      «  Ilona Marita Lorenz, née le 18 août 1939 à Brême (Allemagne) et morte à Oberhausen (Allemagne) le 31 août 2019, est une Germano-Américaine connue pour sa liaison avec Fidel Castro en 1959 et, en janvier 1961, pour sa participation à une tentative d’assassinat montée par la Central Intelligence Agency (CIA) et visant son ancien amant1,2…
      En 1961, on lui confie la mission d’assassiner Fidel Castro5,6 et elle est envoyée à Cuba. Arrivée dans la suite d’hôtel du Hilton, dont elle possède toujours la clef, elle est bientôt rejointe par Fidel Castro, qui semble au courant de ce projet. Il lui tend alors son pistolet, lui déclarant : « Nul ne peut me tuer ». Elle lâche l’arme, incapable de tirer sur lui. À son retour, ses commanditaires sont furieux… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Marita_Lorenz
      https://www.youtube.com/watch?v=Ll0oUjPCYcc

    • G

      « Mon père est burundais et ma mère est une mushi »

      Tu peux te targuer d’être un vrai citoyen de la CPGL. A propos , quid de tes attributions éthniques (Mushi, Murundi, Muhutu, Mututsi, Mutwa)?

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