La photographe québécoise Marie-Andrée Robert expose 15 mois de travail sur la culture immatérielle burundaise. Les danses cérémonielles sont à l’honneur à l’Institut français du Burundi jusqu’au 27 avril.
<doc7724|left>« Tout ceci est une partie du patrimoine immatériel burundais qu’il faut aller chercher, sauvegarder et promouvoir avant qu’il ne disparaisse ! » Marie-Andrée Robert se tourne vers ses clichés pris pendant 15 mois dans différentes provinces du Burundi. Plus d’un an de documentation, de recherches, de rencontres pour gratter et découvrir la signification de dizaines de pas de danse.
« A Bujumbura, vous voyez cela souvent, aux mariages, aux cérémonies, et c’est très beau ! Mais finalement, vous ne savez pas de quoi il s’agit » résume la photographe.
Aux côtés de Marie-Andrée Robert, on retrouve Joséphine Ndimira, assistante de réalisation de spectacles de danses. Un pas de deux entre la première qui est l’œil, et la seconde, la plume. Originaire de Ngozi, cette dernière est venue apporter son aide dans la recherche des significations des pas de danse mais également dans la prise de contact avec les groupes de danseurs à travers le pays : « Les personnes qui sont notre mémoire culturelle disparaissent et les jeunes ne connaissent plus nécessairement les symboles présents dans nos danses. » Un constat aigre doux qui rend la curiosité du projet d’autant plus importante. « Souvent, lorsqu’on demandait aux groupes de danser, ils nous répondaient : Que voulez-vous que l’on danse ? Quels sont vos noms pour qu’on les chante ! Et ça, on n’en voulait pas ! » Au début, un mur de méfiance se dressait entre les danseurs et la photographe, il a ainsi fallu convaincre de l’entreprise non-commerciale. Mais une fois le message passé, le développé a succédé au pas chassé.
L’illustration d’un Burundi positif
Marie-Andrée Robert a ainsi valsé entre les négatifs en noir et blanc et ceux en couleurs, mariant les détails aux plans larges. Intitulée « Le pas de la liberté », cette exposition emmène le visiteur dans un ballet avec « Burundi positif, son côté lumineux qui n’est pas suffisamment mis en avant ! », avance la Québécoise. Seuls trois clichés ont été retouchés plus amplement lors de l’édition, dont deux surexpositions « pour retoucher un ciel trop parfait, mais franchement, Photoshop, tout ça, ça n’est pas trop mon truc », s’explique la photographe.
En s’appuyant sur l’engagement financier d’Interbank puis l’entrée dans la danse de l’Unesco (pour faciliter l’exposition), les deux compères ont donc abattu un travail énorme, « mais ce n’est qu’un début » précise Marie-Andrée Robert. « Nous n’avons pas couvert toutes les provinces du pays, ni toutes les danses » rajoute Joséphine Ndimira.
Notons que les photographies exposées peuvent être achetées et que l’argent sera versé aux groupes de danse ayant collaboré au projet.
Cet effort de transmission du patrimoine immatériel burundais ne devrait d’ailleurs pas se limiter à cette exposition, les idées ne manquent pas : un cd, un dvd, des affiches publicitaires… Une révérence à la danse qui s’inscrira sans doute dans le temps pour que les traces de l’histoire culturelle s’inscrivent dans les mémoires.
<quote> {"Le pas de la liberté"}, du 10 au 27 avril à l’[Institut français du Burundi->https://www.facebook.com/institutfrancais.burundi], entrée libre</quote>