Les professionnels des médias ont encore revendiqué haut et fort, lors du club de la presse numéro 62, leur droit légitime à être associés au processus de révision de la loi régissant les médias au Burundi car, « ce que l’on fait pour moi, mais sans moi, est contre moi ! »
Le directeur général au ministère des télécommunications, de l’information et de la communication et des relations avec le parlement, Jérôme Ndikuriyo, a tenté de rassurer en affirmant que le but ultime du projet de révision de cette loi est le renforcement de la liberté de la presse au Burundi. « Il faut une loi qui rassure et réponde aux préoccupations des différents partenaires (médias, gouvernement, instances de régulation et le public) », a-t-il insisté.
« L’enjeu majeur de ce projet de loi révisé est la dépénalisation des délits de presse et si tel n’était pas le cas, autant rester avec l’ancienne loi », a estimé le président de l’Union burundaise des journalistes(UBJ), Alexandre Niyungeko. Ce dernier a vivement regretté que l’invité de marque ne soit pas venu à l’émission avec, au moins, le brouillon du projet révisé de la loi sur la presse pour discuter sur des choses concrètes. « Il ne faut pas infantiliser les gens en affirmant que vous allez le faire sans nous. En tant que professionnels, on devrait être consulté », martèle-t-il. Aujourd’hui, il assure que toutes les organisations internationales demandent la dépénalisation des délits de presse, à commencer par l’UNESCO qui pilote ce processus.
Le directeur général de la radiotélévision(Télé-Renaissance), Innocent Muhozi, quant à lui, a estimé que la question est plutôt simple. «S’il y a la moindre régression par rapport à la liberté de la presse, on va se battre », prévient-il. Il rappelle qu’il y avait eu une concertation lorsque, pour la première fois, la loi est allée au conseil des ministres. « Mais nous n’avons jamais su ce le sort réservé ce projet », indique-t-il. « Quand vous faites une mauvaise loi, aujourd’hui, elle vous rattraper demain », a-t-il conclu.