Ce 31 décembre, dans son discours à la nation, le président de la République annonce « des consultations sur la révision de la Constitution et les autres lois, en particulier celles relatives aux élections et à la Bonne Gouvernance. » Une partie de la classe politique et de la société civile trouve fondée cette volonté mais redoute qu’elle soit motivée par des spéculations électorales.
« Cette révision permettra la démocratisation des institutions, la révision du code électoral. Il faut normalement revisiter la Constitution parce que la situation politique évolue et nous devons nous y adapter chaque jour », indique Fréderic Bamvuginyumvira, vice président du parti Sahwanya Frodebu.
La Constitution doit être revue, dit-il, d’abord pour comprendre dans quel régime nous sommes : « Il faut que ça soit clarifié dans les textes de lois qui régissent notre pays. » Pour lui, par rapport au code électoral, il y a quelques éléments importants notamment l’article en rapport avec l’immunité, le bulletin unique, la liste bloquée, l’inscription au rôle, la commission nationale indépendante qui sont des questions importantes qui méritent un débat de fonds.
Pacifique Nininahazwe délégué du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC) signale que la société civile avait déjà émis le souhait de modifier la Constitution pour avoir une Loi Fondamentale qui consacre l’indépendance de la magistrature. Il y a d’autres questions par exemple en rapport avec les élections, souligne-t-il, qui doivent être discutées pour que nous ayons des élections libres, transparentes qui suivent les règles d’aujourd’hui : « Il y a par contre d’autres sujets de notre Constitution que nous pensons qu’il n’est pas encore temps de toucher. C’est notamment les équilibres ethniques et du genre consacrés par notre Constitution et qui sont venues des négociations d’Arusha », indique-t-il.
<doc2551|right>Selon Pacifique, l’accalmie que nous avons aujourd’hui est en peu lié à ces dispositions et il n’est pas encore temps de les toucher tout comme certaines libertés fondamentales des citoyens.
Cependant, il souligne qu’en Afrique on est habitué à amender la Constitution lorsqu’un président est au pouvoir pour un deuxième mandat alors que la Loi ne lui permet pas de briguer un troisième mandat. Il espère que cette idée ne se cache pas derrière la proposition de revoir la Constitution, « sinon ça serait un recul de la démocratisation. »