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Ruyigi, une vie de plus en plus chère

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ruyigi, une vie de plus en plus chère

Les conditions de vie de la population de Ruyigi sont de plus en plus dures à cause des intempéries qui se sont abattues sur cette province. Les prix des denrées alimentaires montent de manière exponentielle.

En trois mois seulement, un kilo de riz de deuxième qualité est passé de 1200Fbu à 1800Fbu. Le haricot  qui coûtait 600Fbu le kilo est monté jusqu’à 900Fbu. Et un régime de banane de 3000Fbu à 5000Fbu. Idem pour la patate douce. De même, le prix d’un tas de patate douce a grimpé de 500Fbu 1000Fbu. Pourtant, il y a quelque temps, on appelait cette culture {ingorane} (problème, en français).

Les commerçants du marché, tout comme les détenteurs de kiosques au centre urbain de Ruyigi indiquent expliquent cette montée des prix par la difficulté d’importer les produits alimentaires de la Tanzanie. En cause, l’Office burundais des recettes(OBR). « Moi j’importais de la farine de manioc et du riz. Mais avec le système de l’OBR, j’y ai renoncé car le coût est devenu prohibitif», déclare l’un d’entre eux.

Pour la population de cette province de l’Est du pays, la vie est devenue trop chère et dépasse son pouvoir d’achat. « Avant, je pouvais donner un petit déjeuner à mes enfants mais actuellement, je ne le peux plus», avoue un fonctionnaire moyen du centre urbain. Il trouve frustrant de devoir limiter les repas habituels à un enfant qui ne saura pas comprendre le pourquoi. D’autres habitants disent avoir réduit la qualité de leur alimentation en supprimant sauces et autres condiments.

L’administration attribue cette flambée des prix aux intempéries qu’a connues la province de Ruyigi au cours des trois derniers mois de 2011. La saison culturale a été caractérisée par des pluies torrentielles qui ont endommagé les cultures maraichers et la grêle qui a sérieusement frappé la région du Kumoso. Or, cette dernière est normalement considérée comme le grenier de la province. Est aussi incriminée la tendance à la disparition de la colocase, le manioc et la banane malgré les efforts de certaines organisations pour revaloriser ces cultures.

Festus Ntihabose, Directeur provinciale de l’agriculture et de l’élevage (DPE) Ruyigi abonde dans le même sens en invoquant les effets des intempéries. Il conseille aux agriculteurs de privilégier la culture des tubercules qui résistent à la pluie et ou à la sécheresse : la patate douce et le manioc. Il préconise aussi l’intensification de la culture des légumes quatre récoltes pendant  l’année : « Cela peut  contribuer à une alimentation équilibrée malgré tout. »

Un autre clin d’œil du N°1 de la DPAE aux agriculteurs concerne la gestion de la récolte. Ils ne doivent plus vendre tous les produits issus de leurs champs. Car les mêmes commerçants qui avaient acheté les denrées vont retourner les vendre à plus cher le marché.

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