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Ruyigi : un projet de plus de 15 milliards de Fbu mal géré, selon la Parcem

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ruyigi : un projet de plus de 15 milliards de Fbu mal géré, selon la Parcem

La Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (Parcem) dénonce des incompatibilités liées à la gestion du projet Appui aux Personnes Vulnérables (APV) de Ruyigi. Elles s’observent entre le mode d’exécution à Haute Intensité de Mains d’Œuvre (HIMO) et les résultats exigés par le Dossier d’Appel d’Offre (DAO).

<doc4701|right>Faustin Ndikumana, représentant légal de la Parcem, explique, au cours d’une conférence de presse de ce 20 juillet, que le projet consiste, d’abord, en la réhabilitation de la route provinciale 21, sur le tronçon Mugere-Kinyinya, d’environ 38 km et des pistes communales de Kinyinya, Nyabistinda et Gisuru.

Ensuite en l’aménagement des marais de Nyamabuye en commune Nyabitsinda. "Cela facilitera le déplacement des marchandises, des personnes et augmentera la production. Mais c’est la réhabilitation des routes qui pose un problème", indique-t-il.

Le dossier d’appel d’offres propose l’utilisation du mode HIMO pour atteindre des résultats à la ‘’plaque suisse’’ (piste bien entassée, compactée par des machines). « Ce mode ne peut jamais les atteindre, si ce n’est qu’avec des machines et par conséquent peu de mains d’œuvres. Alors que l’objectif du projet est aussi de donner du travail à un grand nombre de ces personnes vulnérables », explique M. Ndikumana.

Pour lui, les blocages sont causés par l’incapacité technique de certains cadres qui ont la charge de l’exécution de ce projet, leur manque d’expérience, le manque d’évaluation objective, la mauvaise gouvernance du comité de pilotage. Ce dernier ne s’est jamais réuni pour statuer sur ce cas et des contrats ont été signés sans une analyse minutieuse pour vérifier si les activités sont réalisables.

Selon la Parcem, le DAO renferme aussi des contradictions. Il ajoute que des techniciens ont affirmé que les dispositions du dossier technique et financier reflètent purement le mode hybride (semi HIMO-semi mécanisé). Ce qui est également contraire au contenu que contient le dossier d’appel d’offres.

La Parcem se pose beaucoup de questions. Pourquoi ni les termes de références, ni le DAO ne précisent les indicateurs de réussite du mode HIMO qui, pourtant, est l’essentiel du projet ? Pourquoi le comité de pilotage n’a pas été consulté alors qu’il pouvait donner des éclaircissements et recommandations ? Pourquoi il n’a pas fait suffisamment son travail ? Existe-t-il, en général, une structure qui fait le suivi de l’efficience et de l’efficacité des projets ? « Apparemment chacun poursuit ses intérêts », se désole Faustin Ndikumana.

Il recommande le remplacement immédiat de la direction actuelle du projet. Au gouvernement, de procéder, pour les projets nationaux, à un concours de sélection pour les directeurs d’interventions afin d’éviter les incompétences et/ou les manipulations. Sans oublier de donner au comité de pilotage des moyens matériels suffisants et un pouvoir de décision pour agir librement et au moment voulu.

A l’Inspection Général de l’Etat, d’investiguer sur l’exécution des deux marchés précités. Aux ministères de l’Agriculture et de l’élevage, des transports et des Travaux Publics, à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, de s’assoir ensemble pour trouver une solution et éclairer l’opinion publique sur le cas.

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