Des juges et magistrats du parquet et du TGI Ruyigi ont trouvé, ce mercredi 4 juin, des tracts dans leurs bureaux. Ils dénoncent la corruption qui gangrènerait la justice de Ruyigi.
« La justice de Ruyigi a échoué dans sa mission de rendre justice à cause de la corruption », commence le tract. Puis, il énumère quatre points qui illustrent l’existence de cette corruption au sein du parquet et du Tribunal de Grande Instance de Ruyigi (TGI). D’après le tract, quand un citoyen lambda est attrapé avec une seule feuille de cannabis, il est condamné à 10 ans de prison parce qu’il n’a pas de pots-de-vin à distribuer. Par contre, continue le tract, un commerçant nanti arrêté avec 20kg du même stupéfiant, il est condamné à un mois de prison après avoir donné de l’argent.
Un autre point soulevé par ce tract, c’est l’affaire de l’infirmier de l’Hôpital Ruyigi qui aurait violé ses patientes. Selon les rédacteurs du tract, il est sur le point d’être relâché. «Il a déjà payé de l’argent et cela est connu de tout le monde.» Pour eux, les criminels se la coulent douce alors que les innocents croupissent en prison : «Nous les justiciables, nous en avons ras-le-bol de cette corruption. Ces bières que vous ingurgitez, ce sont des larmes des victimes des crimes que vous buvez.» Il est temps, poursuit le tract, que nous demandions de l’aide au chef de l’Etat. Ils terminent en demandant aux concernés de changer de comportement dans la mesure où ce sont les corrupteurs qui se vantent en criant sur tous les toits qu’ils ne peuvent pas moisir en prison.
« Ceux qui ont des preuves peuvent saisir les instances habilitées »
Pour le procureur de la République à Ruyigi, Isaac Sabuwanka, ce sont de purs mensonges. Il demande à ceux qui ont rédigé ce tract de saisir la Brigade spéciale anti-corruption. Toutefois, il souligne qu’il est au courant de ces dossiers dont le tract fait référence. Pour le cas du cannabis, il fait savoir qu’il y a un commerçant de la commune Butaganzwa qui a été attrapé avec une grosse quantité de cannabis. «Lorsqu’il y a crime, on ne tient pas compte de la quantité ou de la valeur de l’objet saisi.» Signalons que ledit commerçant a été sanctionné d’une amende de 100.000Fbu.
« Condamné à payer des amendes est une nouvelle politique du ministère de la Justice dans le but de désengorger les prisons », explique le président du TGI, Thomas Ntimpirangeza. Il s’étonne que ces tracts se focalisent sur les dossiers en délibéré, comme celui de l’infirmier, alors que le TGI traite une multitude de dossiers. Pour lui, c’est une façon de faire pression sur le juge. « Ce n’est pas la première fois. Nous sommes habitués à ce genre de message. Notre ligne de conduite est toujours le respect de la déontologie de notre métier.», conclut-il.
Oui notre justice suit le respect du a l’argent et a l’executif et non au droit et encore moins a la deontologie. Allez propoager ces mensonges ailleurs car au Burundi, nous nous connaissons tous