Jeudi 26 décembre 2024

Archives

Ruyigi : lors du recrutement des policiers, deux candidats se font passer pour des Twa

29/12/2013 16

La communauté des Batwa de Ruyigi demande au ministère de la Sécurité Publique de rayer de la liste deux candidats retenus pour le poste de brigadier au sein de la police nationale. Les Batwa affirment qu’ils ne sont pas des leurs. Le ministère interpelé indique qu’une solution va être trouvée rapidement.

Léonidas Barakabitse : « Les deux candidats doivent être rayés de la liste » ©Iwacu
Léonidas Barakabitse : « Les deux candidats doivent être rayés de la liste » ©Iwacu

« A part moi, aucun autre Mutwa dans la province Ruyigi n’est détenteur d’un diplôme», souligne avec colère Léonidas Barakabitse, président du Forum des Batwa exemplaires du Burundi rassemblés pour le changement (F.B.E.B.R.C). Or, poursuit­-il, les deux candidats brigadiers (Léonard Ndayishimiye et Balthazar Ndayisaba) ont déclaré avoir terminé le lycée pédagogique et qu’ils sont originaires de la commune Kinyinya: «Dans cette commune, un Mutwa qui a un niveau d’études élevé est une femme et c’est la 6ème année primaire.» Léonidas Barakabitse persiste et signe: ces deux personnes ne sont pas de notre communauté.

Même son de cloche de la part d’Emmanuel Bahita, représentant local de l’UNIPROBA (Unissons nous pour la Promotion des Batwa) : «Nous avons une liste de tous les Batwa de la province Ruyigi. Ces deux ne sont pas des nôtres.»
«Qu’on ne vienne pas nous dire après que les Batwa sont représentés dans la police», déclare le président du F.B.E.B.R.C. «Si on ne remédie pas aujourd’hui à cette situation, ça va causer des problèmes à l’avenir», renchérit Emmanuel Bahita. Dans une correspondance adressée au ministre de la Sécurité Publique, le F.B.E.B.R.C demande que ces deux jeunes hommes soient rayés de la liste et arrêtés. Mais aussi, faire des enquêtes approfondies pour «ne pas confisquer l’avenir des enfants Batwa.»
Selon une des personnes chargée de l’inscription, aucune enquête sur l’ethnie des candidats n’a été faite : «Si un candidat déclare qu’il est Twa, on l’écrit comme ça. On ne vérifie pas.» Herménégilde Harimenshi, porte-parole du ministère de la Sécurité Publique, fait savoir que le chargé du recrutement au niveau national s’est saisi du dossier et qu’il va trouver une solution rapidement.

Décidés à battre le pavé si rien n’est fait

«Nous avons subi trop d’injustices qu’on ne peut plus se taire», martèle Léonidas Barakabitse. Et de donner quelques exemples. D’après lui, il représentait la communauté au sein de la Commission nationale terres et autres biens (CNTB). Mais quand il est parti aux Etats-Unis pour les études, on l’a remplacé par quelqu’un d’autre qui n’est pas de son ethnie. De même qu’un veilleur des bureaux de la CNTB et une travailleuse de l’Hôpital Ruyigi. Une autre injustice est la perte d’un terrain de 4 ha, en commune Gisuru, qui hébergeait des familles Twa. Selon lui, ils ont été chassés quand le président de la République a voulu y planter des ananas et des palmiers à huile. Ils attendent toujours l’octroi d’un autre terrain. «Cette fois-­ci, nous irons dans la rue si rien n’est fait.»

Pontien Hatungimana, conseiller principal du gouverneur de la province Ruyigi, n’est pas de cet avis. Selon lui, Léonidas Barakabitse était dans la CNTB comme membre de la société civile et il a été remplacé par un autre de cette même société civile. Pour le cas du terrain à Gisuru, le conseiller principal indique que les Twa qui y vivaient avaient déserté leurs parcelles et l’Etat les a récupérées. Ceux qui sont restés, poursuit­-il, ont été installés dans les villages de paix. «Pour moi, il n’y a aucune injustice envers la communauté des Batwa.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. Stan Siyomana

    Faites confiance, mais verifiez: de Lenine, Reagan (et Batwa du Burundi?).
    1. Le camarade Vladimir Ilyich Lenine (1870-1924), leader de la Revolution russe de 1917 aimait repeater le proverbe russe:
    « Doveryai, no proveryai »/Faites confiance, mais verifiez.
    (voir Christoph Drosser: Vertraute Prufung. Die Zeit, 20 Mars 2000. http://www.zeit.de/stimmts...).
    2. « Apres que Reagan (Ronald Reagan, president des Etats-Unis d’Amerique dans les annees 1980) a prononce encore une fois cette phrase (« Doveryai, no proveryai ») lors de la signature du traite sur les forces nucleaires a portee intermediaire, Mikhail Gorbatchev (qui dirigeait l’Union Sovietique a l’epoque) lui aurait reproche de prononcer cette phrase a chaque rencontre: « Elle me plait », lui aurait retorque le president americain.
    3. Maintenant qu’au Burundi chacun va essayer de profiter de tout avantage possible, il faut pouvoir « verifier » quel candidat est Twa.
    Merci.

  2. genderubuntu

    M.Bohoza wewe ndagushigikiye cane gose.Ahubwo nanje mpora nibaza nimba abahutu bagiye i Yarusha batari baborewe mu kugabur ibiti muri Leta.Vraiment vyari vyoroshe kandi bitomoye:Sanga abahutu ari 84%,il fallait donner 84%des postes,abatutsi 15%=15%des postes,abatwa 1%=1%des postes.Niyo situation ituma usanga abahutu bashomerey aribo benshi.Baribwe 25%(40%-15%)des postes,baca biyaranja aho bishoboka hose.Donc,nta kosa ryabo!!!

  3. Bahati

    « Une autre injustice est la perte d’un terrain de 4 ha, en commune Gisuru, qui hébergeait des familles Twa. Selon lui, ils ont été chassés quand le président de la République a voulu y planter des ananas et des palmiers à huile. Ils attendent toujours l’octroi d’un autre terrain.  »

    None ga karaciye ingani ngo Nkurunziza agire u Burundi sa propriété privée? Il est temps d’arrêter ses agissements arbitraires dignes d’un autre âge. Nta nahamwe kwisi umukuru wigihugu yiha ibibanza ku gikenye ata muzibukiro utanzwe.

    • saleh

      « Une autre injustice est la perte d’un terrain de 4 ha, en commune Gisuru, qui hébergeait des familles Twa. Selon lui, ils ont été chassés quand le président de la République a voulu y planter des ananas et des palmiers à huile. Ils attendent toujours l’octroi d’un autre terrain.  »

      Ceci est très grave : une population chassée pour les intérêts d’un seul homme?Je pesait pouvoir lui faire confiance encore en 2015 mais là je commence à douter!

      • saleh

        Quant à Léonidas et Emmanuel, qui leur a donné le pouvoir de décider qui est twa et qui ne l’est pas?
        Aho barahitondera! Ejo tuzokumva amakuru ngo kugira uje kuri liste y’abatwa utanga ibi !
        Aho nukuhagabira!

  4. Camababi

    None murafise Agapimisho k’ubwoko bw’abarundi? Ni igiki kimesha ubwoko mu Burundi uretse inkuru uhawe n’umundi wenyene yivugiye ico ari. Kera kwitwa umutwa vyaratera isoni, ariko ubu muri GAB na UNIPROBA nasanzeyo Abarundi benshi bipfuza kuba abatwa!

  5. Uwo yigize umu Twa nimba yashimye kwitwa umuTwa none hari ikibazo bazokwandika ko ari umutwa, ico mbona gikenewe kindi nuko iyo Parcelle boyihabwa, nta kuvuga ngo bara deserse Parcelle, none ahantu nyeneho yarahunze hoca hafatwa n’uwundi come on guys!

  6. Mugunza

    Antidémocratie!! Ceux qui sont les plus nombreux dans notre pays sont stoppés par des minorités!!

  7. Citoyen

    @Hilaire, Ciza, Gakanya: On peut se classer dans n’importe quelle categorie a moins que la loi donne des limites. Je ne vois pas ce que la communaute des Batwas a a faire ici, ils ne sont pas l’Etat et ils n’ont pas competence de determiner qui est qui! Il est temps d’en finir avec ce style de gouvernement informel! Si les ethnies existent, ells doivent etre definies et les cartes d’identite doivent indiquer cette information sinon on tombe dans l’arbitraire.

  8. Abo bagomba kwigira abatwa usanga ari abahutu b’iyo mu Ruyigi. Reka kundya ibitari rwanyu!!!

  9. Mbe hamwe yokwemanga ko yavyawe n’umupapa w’umutwa kuko maman wiwe yamwongoreye ko yamuzanye inda yanse kubivugira hejuru kugira ntasambure urwiwe kandi maman akaza kuvyemanga imbere y’intahe bazoheza bamuhe ubwoko atazi kandi atari rwiwe?Mbeho amategeko azomuhana gute?Abo batwa bazohava baronka twa-metre kugira baronke ivyemezo ko yabeshe?Ivy’urutonde abo muri iryo nshirahamwe bafise si ivyemezo bikwiye kugira bavuge ko atari umutwa.Kandi mu Burundi murazi ko umwana atwara ubwoko bwase.Kandi nyina arashobora kwemeza uwo mugabo yamuvyayeko akamuvuga n’izina ariko akavuga ko yapfuye;bazoca baruca gute urwo rubanza?

  10. gakanya

    Ivyarivyo vyose ivyo bintu ntangorane numva birimwo kuko muminsi iheze hariho abahutu bigira abatutsi bakavyita kwihutura ,muri make baba bitutsishije,none abonabo niba bigize abatwa barabahutu nabonyene barihutuye niba barabatutsi baritustuye none baritwazicishie,ahubwo nabandi bashaka kuba abatwa nibigirebo

  11. Ivyo vyabaye ntaruhara intara ibifisemwo canke leta n’abandika abaja muri ico gipolice.Abo batwa ntibabateko umwikomo ahubwo uwo yabigize nahanwe kugatwe kiwe.Ariko ko bigenze uko hanyuma uwo arongoye abatwa araza aricisha aho bariko barabandika arabe ko bitasubira.Ariko no mu gisoda mu mwaka uheze hari uwuva i Bweru ahitwa i mubavu yiyise umutwa ariko twarashimiye umushefu yariko arandika yaramwikeze batohoje basanze atari umutwa.Murika ko abarundi ari bamwe amoko aragoye gutandukanya n’abo batwa bavyumve.

    • very good

    • Bohoza

      Mes chers amis nibaza ko hageze ko ibintu bihinduka abatutsi 14% bafise 40 % none mushaka abahutu 85 % bagabure 60 %,de toutes les facons abo bantu ntibagire ico babagira nimba ar,abahutu,ils ont raison,ar,abatutsi n,ibahanwe kuko bafise umurenga n,ibindi bazobura aho babishira

  12. Mwaro

    stand up for your rights

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 481 users online