11 personnes tuées dans le seul mois de mai. Les mobiles de ces meurtres vont de la chasse aux sorciers aux conflits fonciers. L’administration promet de prendre des mesures drastiques afin de pallier ce problème.
Depuis le début du mois de mai, trois personnes ont été retrouvées dans des rivières des communes Gisuru et Ruyigi. Une autre a été retrouvée étranglée dans sa maison à Butezi. Accusées de sorcellerie, trois personnes ont été massacrées à Butaganzwa. Concernant ce dossier, 13 suspects sont pour le moment incarcérés dans les cachots de la commune. Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées à la grenade dans la même commune. Dans la commune Nyabitsinda, deux hommes ont été tués par des militaires à Muhwazi et à Ruharo. Pour les habitants de cette province, l’impunité qui y règne est à l’origine de cette montée grandissante de la criminalité. «Certains administratifs protègent ces criminels», déclare N.H., un habitant de la zone Muhwazi, commune Nyabitsinda.
Pontien Hatungimana, conseiller du gouverneur de Ruyigi, fait savoir que ce ne sont pas des phénomènes nouveaux à Ruyigi. Selon lui, les mobiles de la plupart de ces crimes sont en rapport avec les conflits fonciers et la chasse aux sorciers. «Ce ne sont pas des problèmes politiques», précise-t-il. Il indique que la province organisera des réunions dans toutes les communes et que les coupables seront sévèrement punis. Les organisations des droits de l’Homme déplorent que certains crimes restent impunis ou non élucidés.
Deux cas restent un mystère
Le premier est celui d’Eric Misigaro. Un jeune garçon originaire de la colline Gisozi, commune de Mpinga-Kayove en province Rutana. D’après le chef des Imbonerakure de la colline Nyarumuri, un certain Venant avait arrêté Eric Misigaro pour vol de vélo et il a remis ce jeune homme aux militaires de la position de Muhwazi. D’après des sources à cet endroit, ces militaires ont ligoté Eric Misigaro sur un arbre au-dessus d’une fourmilière mais ce dernier a réussi à s’échapper. Repris par ces militaires, on trouvera sa dépouille dans la nuit du 1er au 2 mai 2013. Pour Venant, c’est au chef de cette position, l’adjudant Ciluba Mwana Wassa, de répondre de cette affaire.
Un autre cas est celui d’Athanase Kabura de la colline Gakonko, commune Butaganzwa. Ce dernier a été tué par grenade, il y a trois semaines, devant la porte de sa maison. Les habitants de cette localité pointent du doigt un militaire du nom de Buregeya de la position de Gakonko. Ce dernier est emprisonné dans le commissariat de Ruyigi, depuis le 25 mai 2013 pour un meurtre qu’il a commis la veille de son interpellation. Le meurtre d’Athanase Kabura n’est pas jusqu’à aujourd’hui élucidé.
Contacté par Iwacu, le commandant du camp 213 de la commune Kinyinya, le Major Sekuri, nous a dit de le rappeler dans quelques minutes. Mais après ces quelques minutes, il avait éteint son portable.