102 prisonniers vont être libérés. Ceux qui sont déjà libérés évoquent de mauvaises conditions carcérales.
Mardi 22 décembre. Il est 11 heures 30 à la prison de Ruyigi. Les détenus qui y sortent ont le sourire. Les détenus qui ont fait leur quart de peine sont en train d’être libérés. Leurs familles n’ont pas manqué au rendez-vous. La joie se lit sur leurs visages. Vestine Gakobwa est devant la prison depuis 7 heures du matin. Elle est venue de la commune Kinyinya : «J’attendais ce moment depuis longtemps.» Son mari est emprisonné depuis 3 ans. A 11h30, Côme Kabamba, le mari attendu, sort de la prison. Il n’avait plus revu sa fille, Sandrine Gahimbare, qui a aujourd’hui 6 ans. Des accolades, des rires, mais aussi quelques larmes de joie. Les badauds présents à la prison de Ruyigi sont émus. Côme Kabamba déclare que ces années de détention lui ont servi de leçon : «Toutes ces années ont été pénibles, je veux que mon enfant grandisse à mes côtés.» Accusé de vol de chèvres, il assure qu’il va désormais s’occuper des travaux champêtres.
« Des conditions de vie insupportables »
Même si le directeur de la prison de Ruyigi, Jean Bosco Mbonyicizanye, déclare que les prisonniers sont bien traités, ce n’est pas l’avis des détenus libérés. Selon eux, pour dormir, il faut savoir se débrouiller. «Certains dorment sur des planches», assure Philibert Dondogori, qui vient de purger une année de prison pour vol de vélo.
Selon le directeur de la prison de Ruyigi, avant cette vague de libération, la prison de Ruyigi avait 568 prisonniers. Pour un établissement qui a la capacité d’accueillir 300 personnes. Philibert Dondogori indique que la prison de Ruyigi accuse un manque criant d’eau potable. Ce qui cause beaucoup de maladies liées à l’hygiène : «Quelques fois, nous sommes obligés de chercher de l’eau dans les toilettes»
D’après Côme Kabamba, certains mangent une seule fois la journée. Et de conclure : « On nous donne le juste minimum. »