Après des années où les chiffres des grossesses dans les écoles primaires et secondaires de la province Ruyigi faisaient froid dans le dos, aujourd’hui, ils ont beaucoup diminué.
Les grossesses en milieu scolaire étaient devenues un casse-tête pour les responsables de l’enseignement à Ruyigi. Les statistiques étaient hallucinantes. Pour l’année scolaire 2011-2012, les effectifs s’élèvent à 109 élèves du secondaire et 42 écolières qui ont abandonné les études à cause de ces grossesses non désirées. L’année scolaire d’après, c’est-à-dire 2012-2013, on dénombrait 133 abandons au secondaire et 11 au primaire. La cause étant toujours la même.
«Les chiffres ont sensiblement diminué depuis l’année scolaire passée», se félicite Guillaume Kwizera, directeur provincial de l’enseignement (DPE) à Ruyigi. Selon lui, ils ont enregistré 41 cas de grossesse au secondaire et 7 cas au primaire pour l’année scolaire 2013-2014. «Cette année, seul un cas a été déjà signalé.» Certains parents de la ville de Ruyigi se réjouissent de cette avancée et espèrent que la situation évoluera sur cette lancée. Guillaume Kwizera fait savoir que cela a été possible grâce au travail en synergie de tous les partenaires du secteur éducatif.
Une série d’activités a été initiée
«Avec l’administration, le parquet de Ruyigi et la direction provinciale de la santé, nous travaillons ensemble pour éradiquer ce fléau», précise le DPE. Avec l’appui des ONG Cordaid et SWAA Burundi, beaucoup d’activités ont été organisées pendant l’année scolaire 2013-2014. Les encadreurs des clubs STOP SIDA ainsi que deux élèves, une fille et un garçon, des 47 écoles secondaires que compte la province Ruyigi ont suivi des séminaires de formation. «Nous leur parlions de la santé sexuelle et de la reproduction ainsi que les maladies sexuellement transmissibles.» De plus, 80 enseignants du primaire ont aussi suivi ces formations.
Des Etats généraux de l’enseignement à Ruyigi ont été organisés avec les enseignants, les parents, les confessions religieuses, l’administration, la justice,… pour parler de ce problème. Des comités chargés de suivre cette question ont été constitués dans chaque école sous la supervision de la direction provinciale de l’enseignement. «Même cette année, nous sommes en train de faire la même chose. Nous sommes confiants que ça portera des fruits.»
Notons aussi que le taux de réussite au Concours national a également augmenté, même si la province de Ruyigi reste la dernière au niveau national. Il a passé de 50% à 61,3%. Là aussi, cela est le fruit, d’après Guillaume Kwizera, des campagnes de sensibilisation et de beaucoup de visites sur terrain. Et de rassurer : «Nous allons continuer car nous tablons sur 80% de taux de réussite.»