Émasculés par des militaires en poste sur la colline Kigangabuko, commune Kinyinya, quatre hommes disent recevoir des menaces de la part du chef de cette colline. Le procureur de la République à Ruyigi indique qu’il va mener des enquêtes.
<doc7837|left>Le calvaire des [quatre victimes d’émasculation de la colline Kigangabuko->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5261] ne s’est pas arrêté après la dénonciation des faits. En effet, depuis deux semaines, les victimes et leur famille disent être menacées par téléphone.
En substance, le chef de la colline Kigangabuko, Isidore Barampanze, menace de se venger. Celui-ci dit ne plus vouloir être cité dans cette affaire. De plus, selon les quatre hommes émasculés, ils reçoivent tout le temps des menaces téléphoniques de la part d’un militaire travaillant à Bujumbura, un certain Nyandwi, frère du chef de la colline. Leur disant qu’ils auront de sérieux ennuis s’ils continuent à impliquer son frère dans cette affaire. Ils demandent alors la protection des autorités car ils craignent pour leur sécurité et celle de leur famille. Le procureur de la République indique qu’il va faire des enquêtes et que si cela s’avère exact, il va ouvrir un dossier.
Le 31 mars 2013, Isidore Barampanze, chef de cette colline donc, avait été arrêté puis relâché quelques jours plus tard. Dans la foulée, le chef de cette position, le capitaine Jean Bibanza, avait été appréhendé vendredi 12 avril sur mandat d’arrêt du procureur de la République à Ruyigi, Isaac Sabuwanka. Il est pour le moment incarcéré à la prison de Ruyigi.
Des enquêtes pour déterminer le rôle du chef de colline
D’aucuns se demandent pourquoi le chef de colline a été relâché alors qu’il a été cité par deux de ces victimes. Des sources à Kigangabuko indiquent que c’est lui qui conduisait ces hommes à cette position et qu’il assistait parfois à ces tortures. Iwacu a tenté de joindre le chef de colline mais sans succès.
Du côté des organisations qui militent pour les droits de l’Homme, on attend cette enquête avec impatience. Pour Félicien Birorimana, représentant de l’APRODH à Ruyigi, il faut que des enquêtes plus approfondies soient faites pour éclaircir le rôle qu’a joué Isidore Barampanze dans cette affaire : «Il a été cité par deux victimes. La justice doit l’écouter pour que la vérité soit établie.» Selon le procureur de la République à Ruyigi, ils n’ont pas trouvé de preuves qui incriminent le chef de colline d’où sa libération. «Ce n’est pas le chef de colline qui dirige les troupes», conclut-il.