Mardi 05 novembre 2024

Société

Ruyigi : en manque d’enseignants dans les écoles, le bénévolat reste une solution de rechange

10/01/2014 3

La direction provinciale de l’enseignement (DPE) de Ruyigi accuse un manque de 277 enseignants au secondaire et 324 instituteurs au primaire. Cependant, elle ne peut recruter que 75 enseignants du secondaire. Une carence ourdie aussi par des mutations opérées cette année.

Guillaume Kwizera : " Les besoins restent énormes " ©Iwacu
Guillaume Kwizera :  » Les besoins restent énormes  » ©Iwacu

« Un peu plus du quart des besoins exprimés au secondaire, c’est insuffisant.», déplore Guillaume Kwizera, directeur provincial de l’enseignement. Selon lui, toute la province de Ruyigi a besoin de 277 professeurs. «C’est pour remplacer 216 enseignants déployés à l’école fondamentale et satisfaire les besoins qui existaient déjà.» Au primaire, ce sont environ 324 enseignants que la DPE doit recruter. «La qualité des enseignements en pâtit à cause de cette situation.»

Malgré cette carence, le ministère en charge de l’enseignement primaire et secondaire a permis le recrutement de 75 enseignants du secondaire. Au primaire, la DPE attend toujours la permission du ministère.  Pour partager ces postes, Guillaume Kwizera fait savoir que ce sont les universitaires qui sont privilégiés. «Dans certaines communes, les licenciés sont introuvables, alors on se rabat sur les D7.» Mais pour le directeur provincial, les besoins restent énormes.

Guillaume Kwizera fait remarquer que les mutations des enseignants ont aussi aggravé la situation. D’après lui, 30 professeurs et 65 instituteurs ont été mutés. «Ce qui est regrettable, c’est que même ceux qui ont été formés pour l’école fondamentale ont reçu des mutations.» Du coup, des complications naissent sur les écoles dans la mesure où seuls deux enseignants par classe de 7ème ont été formés. Alors, on les remplace par leurs collègues non formés.

Le bénévolat comme solution

Selon Guillaume Kwizera, trois salles de classe de l’Ecole primaire Gakangaga en commune Gisuru avaient fermées leurs portes à cause du manque d’enseignants. Pour pallier à ce problème, la DPE utilise des « enseignants-chômeurs » qui travaillent bénévolement. Aujourd’hui, ces bénévoles existent aussi dans certaines écoles secondaires qui manquent de professeurs. «Quand l’ordre de recruter tombe, ce sont eux qui sont prioritaires.», précise le directeur. De plus, les directeurs et les préfets des études sont obligés d’enseigner. «Quelquefois, les conseillers à la DPE dispensent eux aussi des cours dans les lycées ou collèges communaux.» Toutefois, Guillaume Kwizera salue la mesure du ministère chargé de l’enseignement primaire et secondaire de leur permettre de remplacer les enseignants décédés, les révoqués ou les démissionnaires.

Le DPE demande au ministère d’augmenter les effectifs d’enseignants du secondaire à recruter et de leur permettre de recruter au niveau du primaire. «Dans ces conditions, c’est difficile d’atteindre les 80% de taux de réussite que nous nous sommes fixés cette année.»
Malgré ce manque criant d’enseignants, la province de Ruyigi a fait un bon en avant à l’Examen de l’Etat. Le taux de réussite pour cette année scolaire 2012­2013 est de 94,02% alors qu’il oscillait à 60% l’année d’avant. Le Petit Séminaire de Dutwe arrive en première place avec un taux de réussite de 100% tandis que le Lycée Technique de Ruyigi est dernière avec 25%.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. makikiri

    Nibarungikeyo imbonerakure zigishe. None ko amahera y igihugu yose ahabwa imbonerakure. None iyo misaka itagira abigisha ntigire ibikoresho niyo Pita yirirwa arahayira amakungu. Kandi izo ntama zo mu ruyigi nizo ziba iza mbere mu gutora DD. Reka babanyuke ahubwo ntavyo bazi.

  2. Mwaro

    LE BUDGET POUR ACHAT DES VÉHICULES EST DISPO MAIS LE BUDGET POUR LES ENSEIGNANTS NE PAS DISPO. QUEL PAYS

  3. mafaranga

    La solution de la pression démographique sur les structures sociales et l’économie entière passe par une stratégie ferme notamment la maîtrise du taux de natalité,la responsabilisation des parents,la planification des interventions publiques ,etc.Il ne suffit pas de construire des écoles mais il faut aussi prévoir leurs équipements matériels et pédagogiques,l’électricité et l’eau potable,former et engager des enseignants payés à la hauteur de leur noble profession,prévoir les débouchés d’emploi pour les diplômés,etc.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 2 855 users online