Beaucoup de femmes de la province, victimes des viols, gèrent l’affaire à l’amiable. Les unes craignent la stigmatisation, les autres un éventuel règlement des compte.
Selon les chiffres recueillis auprès du Centre de Développement Familial (CDF) Ruyigi, sur 463 des femmes victimes des viols depuis janvier de l’an passé jusqu’à la fin du mois de février 2012, seules 102 se sont plaint devant les instances judiciaires. D’après les organismes qui défendent les droits de l’Homme à Ruyigi, ces victimes ne savent pas les procédures pour arriver en justice. Les facteurs sont multiples Pour Me Floribert Nitunga, Avocat-Consultant en matière de la répression des Violences Basées sur le Genre, il y a quelques barrières d’accéder à la Jjustice pour les femmes victimes des violences. « La banalisation des violences sur le genre, la culture, la méconnaissance des droits et procédures, le manque de moyens, l’intimidation, victimisation et stigmatisation sont à la base de la non poursuite des cas », constate ce consultant. Selon lui, cela permet aux auteurs de corrompre les victimes et les forcer à recourir aux règlements à l’amiable. Me Nitunga ajoute que l’inadaptation ou absence de lois claires ont aussi une influence tout comme l’éloignement des tribunaux et les problèmes liés à l’obtention des preuves. Pour Jocky Chantal Nkurunziza, du CDF Ruyigi, il faut que les intervenants en matière de lutte contre les violences faites aux femmes concentrent beaucoup d’efforts à la sensibilisation des associations locales pour qu’elles soient à mesure de bien accueillir et accompagner les victimes : « Si les accompagnants sont à mesure d’évaluer et de tenir un discours réconfortant, cela pourrait créer un climat favorable au dialogue et à l’ouverture. » Elle ajoute qu’il faut chaque fois informer la victime de ses droits.