A l’occasion de la journée internationale des réfugiés, les Congolais du camp de Bwagiriza ont demandé leur rapatriement à Gatanga. Mais les autorités congolaises estiment que la paix n’est pas encore rétablie dans cette région.
Sous le thème « un seul réfugié privé d’espoir, c’est déjà trop », les cérémonies de cette journée, célébrée le 20 juin de chaque année, ont eu lieu dans la zone de Bwagiriza. Ce camp qui héberge 5 100 réfugiés se trouve à 73 kilomètres à vol d’oiseau de la frontières burundo-congolaise et à 19 km du chef lieu de la province de Ruyigi. Le camp s’étend sur 45 hectares et il a une capacité d’accueil 12 000 réfugiés. Les cérémonies avaient été rehaussées par Mme Clémentine Awu Nkweto Samami, représentante du Haut Commissariat pour les Refugiés (HCR) au Burundi et Mery Tembon, représentante de la Banque Mondiale au Burundi. Dans son mot de circonstance, Freddy Gakunzi représentant des refugiés congolais a exprimé les problèmes qu’éprouvent les réfugiés de ce camp.
« Le HCR ne peut en aucun cas refuser de rapatrier un réfugié qui le souhaite »
Parmi les problèmes évoqués, c’est la monotonie alimentaire. Ils disent que leur repas quotidien est composé de pâte de maïs et du petit pois, du lundi au dimanche. M. Gakunzi précise aussi que les classes de ce camp sont surpeuplées. Madame Awu Nkweto Salami a répondu que le PAM ne donne que ce qu’il a. Cependant, elle tranquillise les réfugiés que si le PAM trouve le riz réclamé, il va le donner. Sur le surpeuplement des classes, Mme la représentante du HCR a répondu qu’il n’y a pas d’espace pour leur l’extension. Une fois l’espace trouvé, poursuit-elle, le HCR est disposé à construire de nouvelles classes.
Pour les réfugiés qui veulent retourner à Gatanga, Awu Nkweto Salami a répondu que le HCR ne peut en aucun cas refuser de rapatrier un réfugié qui le souhaite. Toutefois, ajoute- t- elle, il doit y avoir une réunion tripartite entre le Burundi, le HCR et la RDC. Or, continue- t- elle, l’Etat congolais dit que la région de Gatanga n’est pas sécurisée : « Nous avons rapatrié les réfugiés qui ont voulu retourner dans les régions jugées sécurisées comme Sange et Minembwe. A Gatanga, il faut attendre la réaction de l’Etat congolais.»
La représentante du HCR a également souligné que la réinstallation est actuellement très difficile à obtenir car les pays occidentaux sont réticents à donner asile aux Africains. Selon lui, il faut compter sur l’hospitalité des Africains. Elle donne l’exemple de l’Egypte et de la Tunisie qui ont accueilli plusieurs réfugiés libyens demandeurs d’asile. Également, la Tanzanie qui a donné la nationalité à 162 000 aux Burundais.
Cyriaque Nshimirimana, gouverneur de la province de Ruyigi a, dans son allocution, salué la bonne cohabitation qui existe entre les Burundais de Bwagiriza et ces réfugiés congolais. Selon lui, 21 burundaises se sont mariées aux réfugiés dans ce camp.
Cette journée s’est clôturée par l’octroi de différents prix aux réfugiés qui ont brillé part leur propreté dans les ménages et aux groupes de danses qui avaient exhibé leurs talents lors des festivités marquant cette journée.