Les conséquences de l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura ne sont encore visibles au marché de Ruyigi. En attendant, des mesures ont été prises pour protéger ce marché.
<doc6973|left>C’est le calme au marché de Ruyigi où les prix sont restés stables après la catastrophe qui a frappé le marché central de Bujumbura. Ou presque : certains articles comme les clous et les houes ont vu leurs prix monter, respectivement de 400Fbu et de 10.000Fbu, soit 3.000Fbu le kilo de clous et 100.000Fbu le carton de houes.
Pour Mathieu Ndabirorera, commerçant au marché de Ruyigi, cette stabilité des prix est due au fait que les commerçants n’ont pas encore épuisé leurs stocks : « Dans les jours qui viennent, nous risquons de connaître une montée des prix». Une autre explication est que la plupart de commerçants de Ruyigi s’approvisionne à Gitega et à Ngozi.
Des mesures administratives pour protéger le marché
Dans sa correspondance du 30 janvier 2013, le gouverneur de Ruyigi, Cyriaque Nshimirimana, a exigé que les échoppes en bois soient remplacées par des kiosques dont les murs sont en briques cuites avec des portes métalliques. Et cela dans les plus brefs délais. Selon Jérémie Nyandwi, représentant des commerçants, 65% des commerçants ont déjà accepté cette mesure, le reste ne voulant pas mettre la main à la poche.
Claude Habonimana, à la tête de la Sogemaru (Société de gestion du marché de Ruyigi) n’y va pas par quatre chemis : "Ceux qui ne le peuvent pas devaient céder la place à ceux qui ont les moyens de le faire."
Par ailleurs, les commerçants sont appelés désormais à contracter une assurance pour leurs marchandises, même si l’administration communale doit d’abord assurer le marché : "C’est vrai que la majorité des commerçants souscrivent à cette idée de se faire assurer, mais ils ne savent pas comment. Aux sociétés d’assurance de venir expliquer."
Des bouches d’incendie vont être construites
Selon l’officier de police Martin Masabo, coordinateur provincial de la protection civile, trois bouches d’incendie vont être construites tout près du marché de Ruyigi. Les tuyaux qui alimentent les six pompes à eau du marché vont être également changés pour installer de gros tuyaux afin d’augmenter le débit. Le seul problème est que les allées à l’intérieur du marché sont trop étroites : une voiture ne peut y passer, encore moins les camions des sapeurs-pompiers.
Alors que Martin Masabo précise que la protection civile est prête à parer à toute éventualité avec ses 17 hommes, problème : la province Ruyigi n’a pas de camion anti-incendie. "En cas d’incendie, nous allons recourir à celui de Gitega", conclut-il.