Le comité d’organisation de la Copa Coca-cola vient de disqualifier le lycée de Nyamutobo de la province Ruyigi alors qu’il avait remporté la victoire face au collège communal de la Comibu de Nyanza-Lac. D’après ce comité, l’arbitre du jour a commis de nombreuses fautes. Le directeur du lycée et le président de l’association de football de Ruyigi parlent de magouilles.
Samedi 25 mai 2013, le Lycée communal de Nyamutobo rencontre à Ruyigi, pour le match retour des quarts de final de la Copa Coca-cola, le collège communal de la Comibu de Nyanza-Lac. Le match aller s’était soldé sur un score nul (1-1). A Ruyigi, les 90 minutes se terminent aussi sur ce score. La qualification se décidera donc aux tirs au but.
Au 15ème tir au but, pour chaque équipe, les choses se corsent. Un des membres du comité d’organisation, Désiré Hatungimana, conteste. D’après lui, après les cinq premiers tirs au but, si un joueur rate et qu’un autre marque, le match est terminé. Les autres contestent. C’est la confusion totale. Désiré Hatungimana téléphone au président de la commission nationale d’arbitrage, Jean Marie Vianney Hicuburundi. Ce dernier décide que trois pénaltys soient tirés et que celui qui rate est éliminé. Un joueur de Nyanza-Lac rate son penalty et celui de Nyamutobo marque. Le Lycée de Nyamutobo est qualifié pour les demi-finales.
Le match de la discorde
Emmanuel Kabura, directeur du Lycée de Nyamutobo, n’y va pas par quatre chemins : «Cette décision est inadmissible.» Selon lui, ils ont été surpris de leur élimination alors qu’ils avaient gagné sur tirs au but à Ruyigi. Pour lui, ce sont des magouilles du comité d’organisation pour que le lycée islamique de Nyanza-Lac passe. De plus, il indique qu’ils n’ont jamais reçu une lettre leur annonçant cette disqualification. «L’équipe de Nyanza-Lac n’a même pas porté plainte», indique-t-il. Et d’ajouter que sur la feuille de match, le collège communal de la Comibu de Nyanza-Lac a reconnu sa défaite et n’a émis aucune réserve. Emmanuel Kabura demande que le lycée de Nyamutobo soit rétabli dans ses droits et qu’il soit programmé pour les demi-finales.
Gervais Habiyakare, président de l’Association de football amateur de Ruyigi (AFARU), ne décolère pas. Pour lui, cette décision vient salir le football burundais. Il s’interroge sur le fondement légal qui a motivé cette décision du comité d’organisation. «Le score a été validé par l’arbitre et la décision de ce dernier est irrévocable», précise-t-il.
Aboubakar Nkejimana, membre du comité d’organisation de la Copa Coca-cola et premier Vice-président de la Fédération de football du Burundi (FFB), souligne que le comité a pris cette décision en raison des fautes commises par l’arbitre. Selon lui, sur les 15 tirs au but, le comité d’organisation en a considéré 7. «Sur base de quelle loi», s’interroge Gervais Habiyakare. «La délibération du match est faite en dernier lieu par le comité d’organisation», indique Aboubakar Nkejimana.
Certains observateurs s’étonnent que les responsables de la FFB semblent vouloir s’en laver les mains. Jérémie Manirakiza, secrétaire exécutif de la FFB, nous a renvoyés au comité d’organisation. La présidente de la FFB, Lydia Nsekera, indique qu’elle n’est pas membre dudit comité mais qu’elle va s’enquérir de la situation. Pour ces observateurs, la FFB devait prendre ses responsabilités et trouver une solution à ce problème ?
Signalons qu’il y a des enjeux importants pour ces jeunes footballeurs car le meilleur joueur et le meilleur buteur reçoivent des bourses d’étude pour l’étranger.
