Lundi 23 décembre 2024

Société

Ruyigi : le cancer du col de l’utérus bientôt dépisté et traité à l’Hôpital Rema

22/09/2013 4

Avec l’aide de deux médecins pathologistes français et suisse, une équipe de techniciens de l’Hôpital Rema de Ruyigi suit une formation de dépistage et de traitement du cancer du col utérin. A cet effet, de nouveaux matériels ont été fournis par des dons français.

Hôpital Rema de Ruyigi ©Iwacu
A l’entrée de l’Hôpital Rema de Ruyigi ©Iwacu

Sexuellement transmissible, le cancer du col de l’utérus est la deuxième forme la plus fréquente du cancer chez les femmes à l’échelle mondiale après le cancer du sein. Provoqué par le virus du papillome humain (HPV), il se développe à partir de l’épithélium du col de l’utérus. Depuis quelques jours, des laborantins de l’Hôpital Rema de Ruyigi, construit par la Maison Shalom, suivent une formation. L’objectif est de pouvoir dépister les lésions précancéreuses par la pratique du frottis (prélèvement des cellules du col) et de les traiter avant que le cancer ne se développe. Pour Omer Cimpaye, médecin directeur de cet hôpital, c’est une bonne nouvelle pour la population burundaise dans la mesure où peu d’hôpitaux burundais, voire aucun, sont capables de faire toutes ces opérations.

D’après les deux médecins, Françoise Baylet-Vincent (Laboratoire suisse Promed) et Chantal Donné (Laboratoire français Technipath), elles sont en train de former trois cytotechniciens qui, après la formation, seront capables de détecter les cellules cancéreuses dans les laboratoires de l’Hôpital Rema. «Nous avons amené des équipements de diagnostic nécessaires.» Mais pour les autres matériels, notamment les lames de verre où sont étalées les cellules après le prélèvement et autres produits, les médecins formateurs font savoir que l’hôpital a reçu du matériel pour faire seulement 1000 frottis. «Pour la suite, il va se débrouiller.» Signalons que pendant la formation, des frottis sont effectués sur des patientes et le laboratoire a déjà détecté un cas de cancer très avancé.

Omer Cimpaye indique que le dépistage proprement dit va commencer avec le début de l’année 2014. Entretemps, il indique que les techniciens vont continuer à s’exercer. «En cas de problème, nous allons envoyer les prélèvements en France. Et cela pendant deux ans.»  Il précise que pour le dépistage, les patientes vont payer une petite somme. Il se félicite que son établissement va devenir un centre complet où ils pourront dépister, diagnostiquer et traiter chirurgicalement cette maladie.

Une aubaine pour la population

Les femmes rencontrées à l’Hôpital Rema ne tarissent pas d’éloges. Aïcha Ngabirano, habitante du quartier Gasanda dans la ville de Ruyigi, indique qu’elle avait déjà entendu parler de cette maladie à la radio. «Mais, je n’avais pas les moyens pour faire le dépistage.» Pour elle, cette initiative va beaucoup aider les femmes qui n’ont pas les moyens d’aller à Bujumbura ou dans des pays étrangers. Fabiola Ndayikeza, venue pour accoucher, confie qu’elle n’avait jamais entendu parler de cette maladie mais qu’elle va se faire dépister pour la sécurité de sa famille.
Le médecin directeur exhorte toute la population féminine de saisir cette opportunité en se faisant dépister. D’autant plus qu’au Burundi on ne fait pas de chimiothérapie ou de radiothérapie, traitements nécessaires en cas de stade avancé du cancer. «Il ne faut pas attendre les saignements vaginaux car ce sera déjà trop tard. D’où le dépistage dès l’âge de 25 ans.», conseille Françoise Baylet-Vincent.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Jean-Pierre

    Au moins on a une bonne nouvelle! Maggy mérite une médaille de plus.

  2. jean-marie

    C’est une initiative louable pour les deux médecins pathologistes français dont je connais très bien.
    Le dépistage est une chose que les techniciens formés à REMA peuvent faire mais quand même sous la supervision d’une équipe médicale burundaise car la validation d’un compte rendu anatomopathologique est le ressort d’un médecin pathologiste. Je pense que ça serait nécessaire d’envoyer les cas positifs au CHU KAMENGE pour validation. Ensuite après une cytologie positive,il y a une seconde étape de biopsie qui doit être examiné par un pathologiste avant de faire une conisation qui est le traitement des cancers du col non avancés (CIN II et CIN III). Donc dans tout ça la main du pathologiste reste impliquée. Donc je pense que REMA devrait impliquer les pathologistes burundais dans le projet de dépistage de ce cancer du col.
    D’autres dépistages existent aussi notamment une mammographie à l’âge de 5Oans pour le sein et un dosage de PSA et biopsie de prostate chez les hommes de 45 ans (Noirs) et 50 ans (autres races).

    • Ndabashinze Nathan

      Nari nakuganiriye JM nuko aba bagabo biwacu basigaye baduha ijambo uko bigombeye. Mbona DD iritanga gusumba. Nari nemanze ubwenge bwawe nkwambure impuzu. Warize ndake!

  3. Didicov

    Une bonne nouvelle!

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