Vendredi 27 décembre 2024

Société

Ruyigi et Cankuzo: après leurs collègues du Conapes, les enseignants du primaire déposent les craies

18/06/2013 Commentaires fermés sur Ruyigi et Cankuzo: après leurs collègues du Conapes, les enseignants du primaire déposent les craies

L’appel à la grève lancé par le Steb et le Synapep a été suivi dans les villes de Ruyigi et de Cankuzo. De peur de ne pas percevoir leurs salaires, certains enseignants hésitent à se lancer, alors que les responsables locaux du Steb leur demandent de ne pas considérer les intérêts d’un seul jour …

Enseignants en grève, les écoliers s'occupent comme ils peuvent ©Iwacu
Enseignants en grève, les écoliers s’occupent comme ils peuvent ©Iwacu

Dans la matinée de ce lundi 17 juin 2013, on remarquait une présence inhabituelle, à ces heures, des écoliers en uniforme qui déambulaient dans les rues de Ruyigi. D’autres étaient en train de s’amuser sur différents terrains de jeux de la ville.
Pas de cours, après l’appel à la grève lancé par les syndicats Steb et Synapep, un mouvement largement suivi par la plupart des écoles primaires des lieux. Mais certains syndicalistes tergiversent encore, de peur de subir le même sort que leurs collèges du secondaire qui ont vu leurs salaires du mois passé gelés.

A l’Ecole primaire Ruyigi I, alors que les uns jouent au football, et les autres à la corde, les enseignants sont assis devant les classes, en petits groupes. Même chose à l’Ecole primaire Ruyigi II, où les enseignants de cet établissement  ont carrément renvoyé les écoliers chez eux.
Par contre, aux écoles primaires Gasanda I et II, les enseignants dispensent les cours comme à l’accoutumée. Mais avec moins d’enthousiasme, soulignen-ils. La directrice de Gasanda I, Théopiste Irambona, indique qu’aucun enseignant n’a manqué à l’appel.

Selon Arcade Butoyi, président du Steb à Cankuzo, le mouvement de grève a été également respecté au chef-lieu de la province. A l’Ecole primaire Mugozi, des sources signalent que le directeur communal de l’enseignement (DCE), Ferdinand Birahanyi, appelle chaque enseignant en grève en lui faisant remarquer qu’il est le seul à faire la grève. Ce qu’Arcade Butoyi dénonce comme une intimidation. Ce que dément l’accusé : « Je n’avais pas l’intention d’intimider mes enseignants quand j’ai appelé l’un d’entre eux pour lui demander pourquoi il ne s’était pas présenté au travail », explique M. Birahanyi.

Travailler sans travailler vraiment

A la manière de ces braves qui, jadis, disaient que leur Etat faisait semblant de les payer et eux semblant de travailler, certains enseignants à l’Est du pays font la même chose. Ils ont peur de figurer sur «la liste noire». Celle des grévistes qui verront leurs salaires coupés à la fin du mois comme c’est le cas des enseignants du secondaire. «Avec mon salaire déjà insignifiant, je ne peux pas me permettre de perdre un seul franc», indique une enseignante. Toutefois, elle souligne qu’elle est pour la grève mais que la peur de la faim l’empêche de suivre le mouvement. «Pour nous joindre avec les autres, nous nous présentons au travail  et on donne des exercices aux écoliers», racontent certains enseignants. Théoriquement, poursuivent-ils, nous sommes au travail mais en réalité on ne travaille pas.
A quelques jours de la fin de l’année scolaire, les parents rencontrés à Cankuzo et Ruyigi exhortent le gouvernement burundais et les enseignants de s’assoir ensemble et de discuter calmement afin de trouver des solutions durables à tous les problèmes qui minent l’enseignement burundais.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 305 users online