Depuis deux semaines, les motards sont victimes d’embuscades de la part d’hommes armés sur les routes des communes Butezi et Nyabitsinda en province de Ruyigi. Ils demandent à la police de mieux les protéger.
«Nous sommes attaqués tous les jours. Mais quand on appelle la police, elle arrive avec trois heures de retard. Il faut des patrouilles nocturnes.» Les motards de la ville de Ruyigi ne décolèrent pas. D’après eux, la police ne les protège pas assez. Ils évoquent le vol d’une moto, le 1 mai 2014, sur la route qui mène vers la commune Butezi.
Selon Issa, motard victime de ce vol, il se rendait avec un client vers le camp des réfugiés congolais de Bwagiriza quand ils ont été attaqués par deux hommes armés d’un fusil kalachnikov. C’était aux environs de 19 heures sur la colline Kigamba en commune Ruyigi. «Ils nous attendaient sur un pont et j’ai foncé sur eux. L’un d’entre eux m’a poussé et je suis tombé dans la rivière.»
Le motard fonce encore sur eux pour récupérer sa moto. Les bandits lui tirent dessus et le motard s’enfuit. Le client, lui, avait déjà pris ses jambes à son coup depuis longtemps. Les malfrats prennent la moto et se dirigent vers la ville de Ruyigi. Une semaine avant, un pasteur de l’Eglise pentecôte de Nyamutobo en commune Ruyigi a subi le même sort et au même endroit. Deux hommes armés d’un fusil Kalachnikov et d’une grenade l’ont dépouillé de sa moto avant de lui faire les poches. Les bandits ont encore pris la route vers la ville de Ruyigi.
D’après certaines sources, ces engins volés seraient cachés dans les quartiers de la ville où ils seraient vendus pièces par pièces. «Pourquoi la police n’organise pas des fouilles perquisitions?», se demandent-elles. Le commissaire provincial de la police à Ruyigi, Jérôme Ntibibogora, fait savoir qu’il n’est pas encore au courant de ces informations, mais que la police va intensifier les patrouilles dans les zones à risques.
Des coupeurs de route avec des gourdins sur la route Nyabitsinda
Sur la colline Mpungwe vers la commune Nyabitsinda, on signale des hommes avec des gourdins qui sèment la terreur. «Gare à vous si vous passez sur cette route après 18 heures. Ils vous fracassent la tête avec des gourdins et vous dépouillent.», indique D.K., un commerçant de Ruyigi. Les motards sont des cibles de premier choix. «Chaque fois qu’on passe sur cette route, nous ne sommes pas sûrs de revenir.» Ils demandent une position de police sur cette route.
Jérôme Ntibibogora précise que c’était un groupe de cinq bandits et que deux d’entre eux ont été arrêtés. Et d’ajouter que leurs complices ont fui en Tanzanie, mais que la police est à leurs trousses.
Quand il y a de l’insécurité, la prudence est de ne pas voyager la nuit. C’est un conseil: ne pas prendre la route à 18h. On ne peut tout de même pas avoir des policiers tout au long de chaque route!
Et au Gouvernement où est la sécurité que vous ventez tout le temps?